>
Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
>
Commentaires

Fédération internationale des ligues des droits de l’homme - Commentaires




4) Les financements


-Dans ses financements publics, la FIDH accepte, sous réserve d’inconditionnalité, des subventions des Etats, essentiellement des pays d’Europe du Nord, et des organisations intergouvernementales, à commencer par l’Union européenne. Pour ce qui est des ressources du secteur privé, la Fédération, nonobstant les cotisations et donations de ses membres et sympathisants, a recours au mécénat d’entreprises et de fondations. Certains partenaires ont un affichage politique prononcé, telles la Fondation Jean Jaurès du côté des socialistes en France ou la Heinrich Böll Stiftung du côté des Verts en Allemagne. D’autres proviennent du milieu des affaires, telle l’entreprise de grande distribution Carrefour, qui, en 1998, avait consulté la FIDH à propos du travail des enfants et qui a ensuite rédigé une charte de bonne conduite pour contrôler ses filières d’achat dans les pays en développement. En 2002, la Sicav Libertés et Solidarité a, par ailleurs, représenté la principale ressource privée du budget de la FIDH, avec 150 000 Euros de revenus. En général, les fonds publics servent à financer les programmes de coopération judiciaire et les fonds privés à monter des missions d’enquête. En acceptant des fonds institutionnels susceptibles d’orienter ses prises de position publique, explique Sarah Stroup, la FIDH se distingue en tout cas de ses homologues américains, qui préfèrent éviter les subventions gouvernementales pour préserver leur autonomie d’action. De ce point de vue, la Fédération fonctionne davantage comme les ONG de développement qui, aux Etats-Unis, sous-traitent les programmes de la coopération américaine.

-A notre connaissance, la FIDH n’a jamais connu de scandales financiers. Ce n’est pas toujours le cas, en revanche, des organisations affiliées à la Fédération dans les pays en développement. Fondée en 1992 et forte de 3 000 adhérents en 1995, 6 000 en 1996, 10 000 en 1997 et jusqu’à 14 000 en 1998, ZimRights (Zimbabwe Human Rights Association) offre ainsi l’exemple d’une ONG minée par les rivalités internes et divers scandales. Son premier secrétaire général, Nick Ndebele, est un ancien directeur de la Commission Justice et Paix au Zimbabwe, dont il avait dû démissionner en 1991, accusé d’avoir détourné des biens sociaux. En 1999, il parvient à se faire élire président de ZimRights, où il succède à Reginald Matchaba, et prend des positions favorables au régime pour le moins autoritaire du président Robert Mugabe. Il entre bientôt en conflit ouvert avec le directeur de l’organisation, David Chimhini, qui avait manigancé son renvoi en 1996, à la suite de détournements de fonds. Les deux hommes, qui s’accusent mutuellement de divers abus sexuels et financiers, doivent finalement démissionner. Au bord de la banqueroute, ZimRights doit alors fermer ses portes pendant un temps et vendre ses bureaux en 2001. La FIDH ne continue pas moins de soutenir cette association, dont un représentant, Arnold Tsunga, siège à son bureau international en 2010…
 
-D’une manière générale, beaucoup d’associations affiliées à la FIDH dans les pays en développement doivent compter sur les subventions des bailleurs de fonds occidentaux pour fonctionner. Les cotisations de leurs adhérents, peu nombreux, représentent une part dérisoire de leur budget.