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Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
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Fédération internationale des ligues des droits de l’homme - Commentaires




5) La communication et la transparence


-Bien que ses bilans financiers soient régulièrement mis en ligne sur son site Internet, la FIDH ne diffuse un rapport d’activités institutionnel que tous les trois ans. Succinct, celui-ci ne détaille pas l’ensemble des missions d’enquêtes de terrain, peut-être par souci de discrétion en vue de protéger les sources d’informations et de financements. Sur 34 rapports étudiés par Hans Thoolen et Berth Verstappen, seulement un disait un mot des financements d’une mission d’enquête. Disponible gratuitement sur Internet, La Lettre de la FIDH est plus complète. Les rapports triennaux de la FIDH n’en demeurent pas moins lacunaires en ce qui concerne les membres correspondants ou affiliés de l’organisation, dont les activités et les budgets restent difficiles à obtenir, sans doute faute d’avoir été centralisés. En effet, la Fédération ne finance pas ses membres et dispose d’un budget séparé. De surcroît, les différentes composantes du mouvement, qu’il s’agisse de membres affiliés dans les pays en développement ou de sections régionales de la LDH en France, disposent d’une grande autonomie d’action et d’expression dans la limite des positions communes adoptées en congrès. Les sections locales de la LDH française, par exemple, ont leurs propres comptes en banque et gèrent leurs dépenses courantes par délégation du siège parisien, qui est juridiquement responsable.
 
-C’est seulement depuis 2009 que la FIDH publie des rapports annuels avec quelques informations financières sur son budget mais pas celui de ses partenaires. Toutes proportions gardées, elle est beaucoup moins transparente que des ONH humanitaires comme MDM ou MSF. De ce point de vue, elle ne dépare pas avec les précédents de la LDH française. Dans leur panégyrique, Bernard Deljarrie et Bernard Wallon expliquait ainsi que la Ligue était « indépendante » parce qu’elle ne rendait des comptes « qu’à ses adhérents ». Pendant longtemps, la LDH a en conséquence été réticente à communiquer sur ses budgets et ses effectifs, qui stagnent depuis une cinquantaine d’années.
 
-Toutes proportions gardées, la FIDH consacre la même attention aux violations des droits de l’homme dans son pays de siège qu’Amnesty International en Grande-Bretagne ou Human Rights Watch aux Etats-Unis, à raison d’une moyenne de 4% de sujets sur la France, ou 56 rapports sur un total de1 433 en 1996-2007 selon Sarah Stroup. Sur cette période, la France apparaît néanmoins comme le quatrième pays le plus enquêté par l’organisation après la Tunisie, la Russie et l’Algérie. A en croire Sarah Stroup, une pareille focalisation témoigne surtout du mode de fonctionnement de la Fédération et de la prépondérance de la LDH française, à la différence de Human Rights Watch, dont les investigations sur les Etats-Unis attestent davantage d’un sentiment de dégradation du respect des droits de l’homme dans le cadre des lois antiterroristes après 2001.