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Médecins du Monde - Commentaires




1) Le mandat


-Malgré de fréquentes confusions dans l’opinion publique, MDM se différencie nettement de MSF en s’orientant vers des actions de développement et en menant en France des programmes qui, suivant les années, représentent environ 10% du budget de l’ensemble de ses missions. Dans les pays du tiers-monde, l’association ne fait pas que de la médecine d’urgence et s’occupe des enfants de la rue, notamment à Kinshasa (Congo) ou N’djaména (Tchad). Initiative originale, elle travaille également à améliorer l’état de santé des détenus de droit commun, par exemple dans la Maison centrale de Kindia (Guinée Conakry). Depuis ses débuts, relève un ancien directeur de la communication de MDM, Denis Maillard, l’association a beaucoup évolué. Aujourd’hui, elle ne se contente plus de soigner et défend désormais un droit général à la santé. Dans son livre, le président de l’association, Pierre Micheletti, explique pour sa part que l’organisation s’est plus engagée dans les luttes sociales que MSF car elle a davantage été marquée par les expériences vécues en Amérique latine. Insidieusement, l’association a donc fini par s’occuper de questions de développement, non sans réticences en interne, d’ailleurs. Dans son autobiographie, le médecin urgentiste Pascal Grellety Bosviel déplorait ainsi la “profonde inutilité” de la mission de santé qu’on l’avait chargé d’accomplir sur l’archipel de Vanuatu en 2001. Dans une tribune publiée à propos du Congo-Kinshasa dans Le Monde du 14 décembre 2011, le docteur Didier Cannet s’inquiétait également de ce que MDM se soit substitué à l’Etat en acceptant de prendre la tête d’un consortium d’ONG pour gérer onze zones de santé dans une région entière, en l’occurrence à la demande du neuvième Fonds européen de développement. Une telle tâche dépassait les « capacités logistiques humaines et organisationnelles » de l’association, réduite à un rôle de prestataire de services. De plus, elle a posé des problèmes éthiques quand les bailleurs de fonds, excédés de la corruption de l’administration congolaise, ont soudainement arrêté leurs financements en laissant MDM se débrouiller seule avec les malades pour assurer la poursuite de leurs traitements.
 
-Autre originalité, MDM est par ailleurs un des rares organismes agréés en France pour l’adoption internationale.