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Médecins du Monde - Commentaires




3) Le fonctionnement en réseau


-Avec, en 1996, 2 000 membres cotisants en France et 3 000 à l’étranger, dont la moitié en Espagne, le mouvement MDM comprend plusieurs organisations sœurs de par le monde. En 2007, il se composait de onze sections, appelées « délégations internationales » et établies en Argentine depuis 1998, en Belgique depuis 1999, au Canada depuis 1996, à Chypre depuis 1995, en Espagne depuis 1990, aux Etats-Unis depuis 1987, en France depuis 1980, en Grèce depuis 1990, au Portugal depuis 1999, en Suisse depuis 1993 et en Suède depuis 1991. S’y ajoutaient cinq « bureaux », en l’occurrence en Allemagne à Munich depuis 1999, au Japon à Tokyo depuis 2000, en Hollande à Amsterdam depuis 1997, en Italie à Milan depuis 1993 et en Grande-Bretagne à Londres depuis 1998. Les rapports des uns et des autres n’étaient pas explicités sur le site Internet de MDM-International en 2007, tandis que les sites Internet des sections nationales présentaient de nombreuses incohérences quant aux nombre exact de délégations ou de bureaux. Certaines représentations comme Hong Kong, qui existait en 1996, ont tout simplement disparu. D’autres comme Bruxelles, qui datait de 1997 et qui est devenu autonome en 1999, ont été promues au rang de délégations. Au contraire, celle de Chypre a été fermée en 2008 pour des raisons inexpliquées. D’une manière générale, on ne sait pas si les « délégations » sont toutes opérationnelles et si les « bureaux » sont seulement des représentations. Fondé en octobre 2000, MDM-Japon, par exemple, est essentiellement un centre de collecte de fonds. Autonomes juridiquement et financièrement, les « délégations » semblent voter leur propre budget et, éventuellement, décider de monter des missions à l’étranger. Les « bureaux », eux, dépendent d'une section mère, à l’instar de l’Italie par rapport à l’Espagne ou de la Grande-Bretagne par rapport à la France. Leurs comptes sont intégrés dans le budget d’une délégation et leurs décisions doivent être validées par le conseil d’administration de leur tutelle. En principe, les différentes composantes du mouvement financent au prorata de leurs budgets un comité international qui a été créé en 1993 et dont le secrétariat se trouve en France. Encadrées par des contrats de licence qui leur permettent de porter gratuitement le nom de MDM, elles partagent théoriquement les mêmes valeurs, basées sur la charte de l’action humanitaire adoptée à Cracovie en 1990 et ratifiée en 1996. MDM-France a ainsi refusé d’avaliser la création d’une branche polonaise dont les médecins condamnaient l’avortement. En revanche, l’organisation n’a pas expulsé la section grecque, qui avait violé la règle d’impartialité et pris parti pour les Serbes lors du conflit au Kosovo. Au vu de l’autonomie grandissante de certaines « délégations », on peut également se demander dans quelle mesure le mouvement exerce encore un droit de regard sur les activités de ses membres. En 2006, la section italienne Medici Del Mondo, créée en 1993 et devenue autonome en 1998, a tout simplement fait sécession en dénonçant les ingérences françaises à cause de divergences sur le statut des bénévoles. Aux Etats-Unis, encore, MDM a préféré prendre le nom de HealthRight International en 2007. En fait de fédération internationale, Isabelle Finkelstein parle à ce propos de « réseau improbable ».

-En France, MDM a par ailleurs fait des émules. Un de ses anciens volontaires en Afghanistan, Antoine Vuillaume, a ainsi lancé en novembre 2003 une petite association, Terre d’enfance, dont deux expatriés devaient être enlevés par les talibans dans la province de Nimroz en avril 2007.

-A l’occasion, MDM a aussi soutenu le développement d’ONG dans les pays en développement. En principe, souligne François Audet, le mouvement serait donc prêt à refuser tout financement de projets susceptibles de nuire aux capacitéslocales. En pratique, remarque-t-il à partir de l’exeple canadien, cela ne s’est cependant jamais produit et l’ONG a toujours donné la priorité sa survie instutionnelle.