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Norwegian People’s Aid
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Commentaires

Norwegian People’s Aid - Commentaires




2) Le fonctionnement


-Forte de ses appuis dans les milieux syndicaux et politiques à Oslo, la NPA agit de concert avec les pouvoirs publics, de qui elle reçoit un soutien à la fois financier et logistique, par exemple avec des camions donnés par l'armée norvégienne. Depuis 1994, elle gère ainsi, pour le compte des services d'immigration, le centre de transit des demandeurs d'asile à l'aéroport international d'Oslo. A l'étranger, elle intervient également dans des pays en guerre où les négociations de paix sont conduites par des diplomates norvégiens, comme au Sri Lanka, au Soudan et en Palestine.

-D'orientation progressiste et partisane, la NPA ne croit pas à la possibilité de rester neutre en zone de guerre et a souvent décidé de ne travailler que dans un camp, comme au Liban, au Nicaragua, au Soudan et en Ethiopie. Institutionnellement liée à la centrale syndicale LO et à son Comité international de soutien au mouvement ouvrier ( Arbeiderbevegelsens Internasjonale Støttekomité ), l'organisation se dit d'abord politique avant d'être humanitaire. Selon un document interne, " ne pas prendre position contre les forces de l'oppression revient aussi à se ranger dans un camp ". Une telle attitude a parfois valu à la NPA le surnom ironique de "  Norwegian People's Army  " ! L'organisation a en effet soutenu ouvertement les partis kurdes d'Irak, les Tibétains de Chine, les Palestiniens de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine), les Sud-africains de l'ANC ( African National Congress ), les Soudanais de la SPLA ( Sudan People's Liberation Army ), les Namibiens de la SWAPO ( South West Africa People's Organisation ) et les mouvements populaires héritiers des luttes contre les dictatures d'Amérique latine dans les années 1970.

-La position politique de la NPA facilite sans doute l'accès à des zones rebelles. Elle présente également l'avantage d'associer la population au suivi et à l'évaluation des programmes. « La solidarité internationale, lit-on dans la charte adoptée par l'Assemblée générale de la NPA en juin 2003, est à l'opposé de la charité. Tandis que la charité implique le contrôle du donateur sur le bénéficiaire, la solidarité signifie que l'on respecte l'intégrité de ses partenaires, à qui on laisse le choix de poser leurs propres conditions ». Sur le terrain, des observateurs indépendants notent cependant que la NPA est parfois très volontariste. Dans le camp de Lumasi à Ngara en Tanzanie en 1995, Johan Pottier remarque par exemple que l’ONG a conforté l’image de réfugiés assistés et incapables de se prendre en charge eux-mêmes, niant aux mères rwandaises toute aptitude à s’occuper correctement des orphelins qu’elles avaient recueillis. En privilégiant les intermédiaires politiques, la NPA prend par ailleurs le risque de légitimer la violence d’interlocuteurs qui ne sont pas forcément représentatifs, d'une part, et de favoriser la récupération de la logistique humanitaire à des fins militaires, d'autre part, à l'instar du Soudan ou du Sri Lanka. De plus, l’organisation s’interdit de pouvoir aider toutes les victimes d’un conflit. Au delà son parti pris en faveur des rebelles dans le Sud du Soudan, la NPA n’a ainsi pas été autorisée à intervenir dans la crise du Darfour, qui a démarré à l’Ouest du pays en 2003.