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Première Urgence
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Première Urgence - Commentaires




2) Les financements


-PU reste très tributaire des subventions publiques, ce qui l’oblige à se retirer des pays dont les missions ne sont plus financées par les bailleurs de fonds institutionnels, telle la Mongolie en septembre 2001. En Sierra Leone et en Guinée Conakry, l’association entretient par ailleurs des relations suivies avec les instances gouvernementales françaises, qu’il s’agisse de la coopération ou du service d’action humanitaire. Selon Sylvie Brunel, PU fait ainsi partie de ces «mercenaires de l'aide» qui se contentent d'exécuter des contrats et d'être les "opérateurs techniques des grandes puissances".

-Pour justifier sa position, PU argue que la collecte de fonds privés est peu rentable au vu des ressources financières et des moyens humains qu'elle nécessite. L'association essaie plutôt de s’affranchir de ses bailleurs institutionnels en diversifiant l’origine de ses ressources publiques. La part d’ECHO (European Community Humanitarian Office) est ainsi passée de 76% de son budget en 1999 à 57% en 2000 et 45% en 2001. Depuis 2007, PU cherche également à développer le mécénat d'entreprise : un premier partenariat a été conclu avec l'Eau de Paris. Pour autant, la remontée spectaculaire de la proportion de financements privés dans le budget de l’association en 2009 est vraisemblablement due à une reprise sur provisions de fonds qui provenaient initialement des pouvoirs publics.

-Jusqu'en 2006, PU ne publiait pas ses comptes d'emplois et de ressources sur son site Internet. Ses budgets sont calculés du 1 er juillet au 30 juin de l'année suivante. Ainsi, le chiffre cité pour l'année 2002 couvre la période qui démarre le 1 er juillet 2001.

-A l’occasion, on peut s’interroger sur la qualité de la gestion des missions de l’association à l’étranger. C’est particulièrement le cas du NCCI (NGOs Coordination Committee in Iraq) en Irak, une structure que PU a hébergée en 2003-2004 mais qui n’avait pas d’existence légale et qui n’était donc pas en mesure de recruter des collaborateurs avec des contrats de travail en bonne et due forme. Arrivé en poste à Bagdad en août 2004, Jean-Dominique Bunel a ainsi pu constater la mauvaise tenue des comptes, l’absence d’inventaire du matériel et le non respect des procédures d’achat du Bureau des affaires humanitaires de la Commission européenne, ECHO (European Community Humanitarian Office), qui finançait le projet. A l’en croire, le NCCI manquait également de crédibilité parmi les ONG qu’il était censé coordonner, car il était trop proche des troupes américaines et son responsable de la sécurité était un ivrogne notoire.