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Secours populaire français
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Secours populaire français - Commentaires




6) La capacité d'analyse


-Le SPF a parfois mené des enquêtes dans ses structures locales pour cerner le profil des « nouveaux pauvres » ; celle de 1987 témoignait par exemple d'un rajeunissement des personnes dans le besoin. A l'étranger, en revanche, le Secours privilégie la communication pour collecter des dons et ne dit rien des effets pervers de l'aide humanitaire. En 1979, il continue ainsi de parler de famine au Kampuchéa démocratique alors que les Occidentaux qui parviennent à pénétrer à l'intérieur du pays ne confirment pas son discours inutilement alarmiste. En 1985, encore, l'organisation déplore les détournements de l'aide par les rebelles en Ethiopie mais ne dénonce pas les déportations de la junte " marxiste " du colonel Mengistu Hailé et occulte la dimension politique de la crise, qui est réduite à une catastrophe naturelle due à la sécheresse.

-A notre connaissance aucune évaluation indépendante et spécifique des activités du SPF à l’étranger n’a été publiée ; on ne sait même pas s’il y en a jamais eu. On peut donc s’interroger sur la capitalisation d’expérience de l’organisation. Dans un rapport de 2011, la Cour des comptes critique ainsi le manque de coordination du SPF à la suite du tsunami asiatique de 2004. A Chennaï en Inde, par exemple, le Secours finance un projet redondant car similaire à celui du CCFD, avec en l’occurrence une coopérative de femmes qui, pour commercialiser les produits de la pêche, prévoit d’acheter de la glace à l’intérieur des terres plutôt que d’utiliser les machines fournies par l’ONG.