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African Muslim Agency - Commentaires




2) Le fonctionnement interne


-L’AMA a d’abord fonctionné autour de la personne de son fondateur puis président de 1999 à 2008, le Dr. Abduraman Zumeik (1947-2013). A mesure que ce dernier prenait de l’âge et que les autorités koweitiennes renforçaient la législation encadrant l’organisation de conseils d’administration et l’élection de leur président pour des mandats de deux ans, l’ONG s’est ensuite dotée de directeurs comme Mohamed Hamad Al- Khamis à partir de 1999 puis un fils du fondateur, Abdullah Al-Sumait, dans les années 2000. Elle s’est également bureaucratisée. Ses frais de gestion ont augmenté de 4% du budget en 1988 selon Nural Abdulhadi à 11% en 2016 selon son directeur Abdullah Al-Sumait. Elle a en effet connu une forte croissance. Le nombre de ses employés à travers le monde est ainsi passé de 1 850 en 1988 selon Nural Abdulhadi à 6 700 en 2016 selon son directeur Abdullah Al-Sumait, ceci sans compter les personnels africains.
 
-Présente dans une quarantaine de pays au début des années 2000, contre 31 en 2017, l’AMA a organisé chacune de ses délégations régionales en cinq départements, avec un directeur administratif (mudîr), un chargé des affaires sociales (ri’âya ijtimâ’iyya), un médecin (ri’âya sihhiyya), un missionnaire religieux (ri’âya da’wiyya) et un responsable éducatif (ri’âya ‘ilmiyya). Le Koweït étant riche mais peu peuplé, l’association emploie surtout des volontaires marocains et soudanais formés sur le tas, comme au Burkina Faso. A l’occasion, ses responsables locaux peuvent aussi être des Saoudiens, par exemple pour diriger la mosquée et le complexe scolaire du quartier Amriguébé à Ndjamena au Tchad. Au total, l’AMA disposait de collaborateurs issus de 35 nationalités non africaines selon son directeur Abdullah Al-Sumait en 2017. En général, l’association préfère que le directeur et le comptable de ses succursales n’aient pas la nationalité du pays ciblé afin d’échapper à de possibles pressions locales, l’Afrique du Sud étant une exception. L’AMA ne semble pas toujours respecter le droit du travail. A Ndjamena, relate Gondeu Ladiba, les employés tchadiens sont ainsi engagés sans contrats et peuvent donc être renvoyés à tout moment. Un tel comportement a parfois généré des conflits sociaux, par exemple quand, en janvier 2015, un chauffeur gambien du nom de Modou Lamin Bojang a traîné l’AMA en justice pour réclamer des dédommagements et des arriérés de paiement suite à son licenciement en octobre 2014. Du fait de l’insécurité, les responsables de l’AMA au Koweït disent par ailleurs perdre jusqu’à 6 collaborateurs par an, dont 2 à 4 en Somalie. On ne sait pas quels sont les dédommagements prévus en pareil cas.