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Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
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Historique

Fédération internationale des ligues des droits de l’homme - Historique




Années 1960


-1960, France : alors que la FIDH continue de graviter dans l’orbite de la LDH française, la Ligue n’a toujours pas retrouvé son prestige d’avant guerre. Elle fonctionne désormais avec 4 employés, contre une quarantaine dans les années 1930. En 1964, près de vingt ans après sa reconstitution en 1945, elle compte toujours moins d’adhérents (10 000) qu’en 1900 (12 000), deux ans après sa fondation en 1898, et elle ne parviendra jamais à dépasser ce niveau. A l’époque, elle ne traite plus qu’une centaine d’affaires par an, contre 6 000 à la fin des années 1920. De plus, sa revue des Cahiers des droits de l’homme est publiée irrégulièrement. Paradoxalement, la période de prospérité et de croissance économique des « Trente Glorieuses » n’a pas permis à la Ligue de retrouver un nouveau souffle. En effet, soutient William Irvine, les provinciaux n’ont plus besoin comme autrefois de « monter » à Paris pour discuter de politique, trouver un emploi et exposer leurs doléances. Avec la Quatrième République, les réseaux sociaux qui se sont développés dans le cadre d’un Etat providence y pourvoient à leur manière. Alors qu’elle n’était qu’une annexe de la LDH, c’est finalement la FIDH qui va prendre le relais à une échelle globale à partir des années 1990.

-1962-1968, Algérie : la LDH française et la FIDH détournent leur attention de l’Algérie après l’indépendance et le départ des troupes françaises en 1962. Elles ne mènent donc pas d’enquête consistante sur les représailles du nouveau régime contre les harkis, anciens auxiliaires de la colonisation. Mais en avril 1968, et malgré quelques réticences, la LDH prend la défense d’un opposant politique à l’indépendance de l’Algérie qui n’a pu bénéficier des mesures de grâce en faveur des membres de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) parce qu’il avait nié appartenir à ce groupe au cours de l’instruction de son procès.

-A partir de juin 1964, Espagne : hostile à la junte du général Francisco Franco, la LDH française proteste contre la visite officielle à Paris du ministre des Affaires étrangères de Madrid. Au moment des procès de Burgos fin 1970, la LDH entame ensuite une campagne en faveur des six séparatistes basques qui, d’abord condamnés à mort, voient leur peine commuée à la détention à perpétuité. En 1972, la LDH s’oppose également à l’expulsion depuis la France vers l’Espagne de militants basques.

-A partir de novembre 1966, Afrique du Sud : la LDH française condamne l’apartheid et dénonce le soutien diplomatico-militaire de Paris au régime raciste de Pretoria.

-1966-1968, Vietnam : en octobre 1966, la LDH française se prononce contre l’intervention militaire américaine. En 1968, la Ligue participe avec la CIMADE, le CCFD, le parti communiste français, la CGT et le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) à l’armement d’un bateau à destination du Nord, bateau dont certains diront qu’il apportait de la logistique aux combattants communistes dans le Sud.

-26 septembre 1967, Bolivie : la LDH française envoie dans le village de Camiri un observateur au moment de l’ouverture du procès de Régis Debray, capturé alors qu’il revenait des maquis de Che Guevara, condamné à trente ans de prison par un tribunal militaire et finalement libéré le 23 décembre 1970 à la faveur du coup d’Etat du général José Torrès.

-1968, Tchécoslovaquie : la LDH condamne l’écrasement du Printemps de Prague et l’intervention militaire des Soviétiques.

-1969, France : la LDH envoie un observateur en Nouvelle Calédonie et obtient la libération d’Henri Nidoische Naisseline, un Kanak accusé d’être l’auteur des “ tracts rouges ” dénonçant la colonisation caldoche et l’instigateur de la manifestation du 2 septembre devant le commissariat où il était enfermé.