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Médecins du Monde
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Historique

Médecins du Monde - Historique




Années 2000


-Septembre 2000, Liban : en partenariat avec une association locale, Amal, MDM démarre un programme de soutien psychologique aux anciens détenus du centre de détention de Khiam dans le Sud du pays.
 
-Juin 2001, Libéria, Pakistan : présent à Monrovia depuis 1995, MDM ferme une mission financée sur fonds propres depuis 1999, faute de bailleurs internationaux. MDM passe le relais à un partenaire local, LUDA (Lorplay United Development Association), créé en 1997 dans le comté de Nimba. De même au Pakistan dans le sud-est du Pundjab, MDM commence à se retirer et soutient une ONG créée pour l’occasion en l’an 2000, la MCWAK (Maternity and Child Welfare Association of Khanpur).
 
-Avril 2002, Chine : avec l’accord des autorités sanitaires, MDM s’installe dans une région d’éleveurs de yacks, en l’occurrence le comté de Gande, préfecture de Golok, province du Qinghai, au nord-est du plateau tibétain.
 
-A partir de 2002, Palestine/Israël : présent dans les territoires occupés depuis 1995, MDM mène en mai 2002 une enquête avec la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme) et dénonce les crimes de guerre commis par l’armée israélienne lors de son Opération “ Mur de protection ”, notamment à Naplouse. Selon Didier Fassin et Estelle d’Halluin, l’organisation cherche surtout à témoigner sur les violences de l’occupant ; elle ne répond pas réellement à des besoins urgents dans une région qui dispose déjà de médecins et où le conflit fait peu de morts toutes proportions gardées. Pour rééquilibrer son positionnement politique, MDM realise alors une deuxième enquête, cette fois sur les attaques terroristes des Palestiniens contre des civils israéliens. L’initiative suscite des remous au sein du personnel à Paris, qui accuse la direction d’avoir orienté le rapport publié en juin 2003 parce que le president honoraire de l’organisation est lui-même juif. En mai 2004, l’association renouvelle ensuite ses investigations avec la FIDH à propos de l'opération “ Arc-en-Ciel ” des troupes israéliennes à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Pour autant, MDM n’est pas à l’abri des attaques palestiniennes. Le 14 mars 2006, deux de ses volontaires françaises sont brièvement kidnappées par un groupe armé proche du FPLP (Front populaire pour la libération de la Palestine) après une attaque de l’armée israélienne pour capturer un leader de cette guérilla, Ahmed Saadat, détenu dans la prison de Jéricho en Cisjordanie. Par ailleurs, des élections législatives en janvier 2006 portent au pouvoir le Hamas, mouvement islamiste qui est placé sur la liste des organisations terroristes. Pour ne pas financer le nouveau gouvernement, les Etats-Unis, le Canada, l'Union européenne et le Japon décident alors de suspendre leur aide bilatérale à l'Autorité palestinienne et d'en déléguer une partie aux ONG. Soucieux de préserver son indépendance et de ne pas servir d’auxiliaire social à la politique étrangère des Etats occidentaux, MDM décide en conséquence de se démarquer publiquement de ces sanctions et refuse tout financement de l'Union européenne et des Etats-Unis pour l’année à venir. Dans un communiqué de presse publié en juin 2006 avec la CIMADE, le CCFD, EMDH, ERM et le Secours catholique, l’association demande une reprise immédiate de l’aide et condamne l’utilisation des ONG pour fournir des services publics, au risque de contribuer au démantèlement des institutions palestiniennes.
 
-A partir de 2003, Libéria : d’abord intervenue à Monrovia en 1996 puis dans les comtés de Grand Bassa et River Cess jusqu’en 1999, avant de devoir interrompre ses programmes faute de subventions, MDM revient dans le pays au moment de la chute du gouvernement de Charles Taylor en août 2003. Désormais financée sur fonds propres, l’association remet alors en place le système de santé dans le comté de Bong, apporte un soutien psychologique aux enfants soldats en voie de réhabilitation, et s’engage dans des programmes de lutte contre le sida.
 
-2004-2006, France : succédant à Claude Moncorgé, Françoise Jeanson est élue présidente de MDM en mai 2004 et devient la première femme à occuper ce poste dans l’organisation. L’équipe de direction sortante doit en l’occurrence céder la place car la base lui reproche de vouloir court-circuiter les volontaires et soumettre les missions de l’association au seul contrôle des salariés, sous prétexte de « professionnalisation ». Responsable des services de santé publique de la ville de Grenoble, un directeur des programmes de MDM de 1996 à 2000, le Docteur Pierre Micheletti, prend la suite de Françoise Jeanson en mai 2006.
 
-2005, Indonésie : MDM intervient pour aider les victimes du tsunami et, dans le cadre de l’Opération Beryx, elle utilise des hélicoptères de l’armée française pour acheminer les secours auprès des villageois isolés par le raz-de-marée. Les besoins sont en l’occurrence déjà largement couverts. A un moment donné, explique Kirsten Schulze, la région d’Aceh se retrouve même avec plus de médecins que tout le reste de l’Indonésie ; l’offre humanitaire est si abondante qu’elle balaie littéralement les dispensaires locaux (puskesmas) et que les services de santé en viennent à se disputer le patient et à soigner des maladies sans aucun rapport avec le tsunami.
 
-A partir de 2005, Sri Lanka : venue assister les victimes du tsunami de décembre 2004, l’association décide de s’installer en février 2005 à Mallavi dans le district de Mullaitivu et la région septentrionale du Vanni en zone rebelle et tamoule, ceci afin de compenser le déséquilibre grandissant de l’aide. Par solution de facilité, la plupart des ONG préfère en effet travailler dans le Sud du côté gouvernemental et cinghalais, où les besoins ne sont pas toujours aussi importants. Accusée par l’armée de soutenir la guérilla, l’association rencontre cependant beaucoup de difficultés pour continuer de travailler et son responsable espagnol doit partir parce qu’il a malencontreusement émis des diplômes de formation médicale avec l’en-tête des Tigres tamouls. En octobre 2006, les sections espagnole et américaine de MDM sont finalement expulsées sous prétexte d’infractions sur les visas d’immigration et la législation d’urgence des militaires.
 
-Janvier 2006, Grande-Bretagne : sous l’égide de la section britannique, qui a été créée en janvier 1998, MDM démarre un programme de santé auprès des populations immigrées et sans papiers de Tower Hamlets, dans la banlieue est de Londres.
 
-2007, France : MDM assigne en référé l’association Arche de Zoé, qui avait utilisé sur son site Internet le logo de l’organisation médicale pour attirer les donateurs et financer depuis le Tchad l’exfiltration d’une centaine d’enfants présentés à tort comme des victimes de la guerre du Darfour au Soudan. Si MDM gagne le procès, la justice française lui laisse le soin d’assumer les frais de procédure, tandis que les dirigeants de l’Arche de Zoé sont emprisonnés au Tchad pour kidnapping.
 
-Septembre 2008, Ethiopie : deux employés de MDM sont enlevés par des hommes armés dans un village de la région de l’Ogaden, Fadhigaradle, et emmenés comme otages en Somalie.
 
-Depuis 2009, Pakistan : MDM soutient le personnel de l’hôpital de Swabi et met en place des cliniques mobiles pour assister les populations qui ont fui les combats entre l’armée et des militants pro-talibans dans la vallée de Swat en mai 2009. L’association continue par ailleurs d’établir des certificats médicaux pour aider les femmes victimes de violences conjugales à porter plainte contre leurs agresseurs.