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Oxford Committee for Famine Relief
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Historique

Oxford Committee for Famine Relief - Historique




Années 1950


-A partir de 1950, Hong-Kong : Oxfam-UK secourt les réfugiés qui fuient la Chine communiste ou la guerre de Corée. A partir de 1965, le Comité entreprend également de soutenir des programmes de planification familiale en vue de réduire la pression démographique qui s'exerce sur la petite colonie britannique. A Oxford, une telle décision heurte la sensibilité de certains volontaires laïcs ou religieux : des catholiques, notamment, démissionnent pour protester contre une politique qui, selon eux, favorise le droit à l'avortement. Deux ans plus tard, Oxfam-UK cesse alors ses activités à Hong-Kong. L'expérience laisse cependant des traces. En 1976 se forme sur place un petit groupe de volontaires qui organise un centre de collecte de fonds et donne naissance à une association enregistrée par les autorités en 1988 et présidée par Ian Anderson. Devenue opérationnelle, OHK (Oxfam-Hong-Kong) voit son budget quadrupler de 1993 à 2003. L'organisation travaille essentiellement en Asie, à commencer par la Chine communiste, où elle démarre son premier projet dans la province de Guangdong dès 1988 . Après la réunification de Hong-Kong à la Chine continentale en 1997, elle ouvre un bureau à Pékin en 2001.

-1951-1954, Corée du Sud : alors que la guerre fait rage entre les troupes américaine et chinoise, Oxfam ne parvient pas à trouver de partenaires sur place et doit passer par la poste pour envoyer ses colis de vêtements. En 1954, l'organisation finance également un programme de l'Armée du Salut pour nourrir des enfants à Séoul.

-1952-1958, Italie : avec la YMCA (Young Men's Christian Alliance), Oxfam finance à Venise des vacances pour les réfugiés yougoslaves du camp de San Sabba à Trieste.

-A partir de 1953, Australie : affiliée au mouvement Oxfam à partir de 1972 et membre fondateur d'Oxfam-International en 1995, CAA ( Community Aid Abroad ) est créée en 1953 à Melbourne par un père anglican, Gerard Kennedy Tucker, et des volontaires tels que Muriel Bennett, Jean Mackenzie et Bess Pitman. Connue jusqu'en septembre 1962 sous le nom de Food for Peace Campaign, l'association se contente d'abord de collecter des fonds dans les églises ou en organisant des marches contre la faim . Mais elle devient opérationnelle au cours de la décennie suivante et se pérennise après la création en 1960 d'un poste de directeur qui est d'abord tenu par Gerard Kennedy Tucker, puis par David Scott à partir de 1962, Jim Webb à partir de 1970, Adrian Harris à partir de 1975, Harry Martin à partir de 1979, Michael Henry à partir de 1985 et David Armstrong de 1987 à 1992. Tandis que le nombre d'employés de l'organisation décuple, de 8 en 1971 à 80 en 1989, le budget augmente en conséquence et passe de 43 000 dollars en 1963 à 120 000 en 1965, 189 000 en 1967, 285 000 en 1970, 319 000 en 1971, 569 000 en 1973, 751 000 en 1975, 857 000 en 1977 et 1 560 000 en 1979, date à laquelle CAA reçoit sa première subvention gouvernementale, en l'occurrence pour le Cambodge. L'association, qui s'était initialement concentrée sur l'Inde, première bénéficiaire de son aide entre 1960 et 1971, parvient alors à élargir son rayon d'action , d'abord vers l'Asie du Sud-Est avec la crise cambodgienne de 1979, puis vers l'Afrique avec la famine éthiopienne de 1985 . Relativement affranchie des logiques de proximité de l'Australie vis-à-vis des pays voisins en Océanie, elle consacre ainsi 44% de ses dépenses outre-mer à l'Afrique en 1989, contre 35% à l'Asie et 3% seulement aux îles du Pacifique. Par la suite, elle tend certes à recentrer ses activités et se désengage d'Amérique centrale et de la Corne de l'Afrique à partir de 2002. Après quelques expériences malheureuses, elle veut notamment arrêter de participer aux gros projets de la coopération australienne. Corrélativement, la part de ses dépenses consacrée à l'outre-mer tombe de 83% en 1965 à 70% en 1990. En Australie, l'organisation travaille plutôt auprès des populations aborigènes et, sous la direction d'Andrew Hewett, milite contre le refoulement des demandeurs d'asile vers Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée à partir de 2001. Après avoir fusionné en 1992 avec l' Australia Freedom from Hunger Campaign , qui date de 1961, elle prend finalement le nom d'Oxfam-Australia en 2005.

-1954-1964, Kenya : Oxfam-UK finance des programmes d'aide pendant la rébellion des Mau Mau contre l'ordre colonial britannique. En 1961, deux ans avant l'indépendance, le Comité envoie également des vivres aux 12 000 éleveurs turkana qui, victimes de la sécheresse, ont été regroupés au camp Ferguson sur le lac Rudolf. Afin de promouvoir leur reconversion économique, Oxfam-UK tente ensuite de développer la pisciculture et forme à cet effet une coopérative en 1964. Progressivement, l'Afrique subsaharienne va ainsi accaparer l'essentiel des activités de l'organisation, notamment sous l'impulsion de son premier directeur des opérations outre-mer, Michael Harris, qui a travaillé dans l'administration au Malawi. A la fin des années 1980, Oxfam-UK ira jusqu'à consacrer au continent noir les deux tiers de ses dépenses opérationnelles, contre un tiers en 1982 et environ la moitié au cours des décennies suivantes, à raison de 62% en 1989, 61% en 1990, 53% en 1991, 49% en 1993, 58% en 1994, 48% en 1995, 57% en 1996, 60% en 1997, 36% en 1998, 41% en 1999, 49% en 2000, 46% en 2001 et 47% en 2002.

-A partir de 1955, Vietnam : après le départ du colonisateur français et la victoire communiste au Nord, Oxfam-UK envoie au Sud des vivres qui sont d'abord distribués par l'ambassade britannique à Saigon, puis par une ONG américaine, CRS (Catholic Relief Services). A partir de 1964 et malgré l’envoi de premiers expatriés en 1966, l'intensification des combats et le débarquement de l'armée américaine ne permettent pas de s'engager plus avant en faveur de programmes de développement. CAA, par exemple, s'investit peu dans le pays, y finance seulement un projet à Saigon en 1969 et refuse les subventions de son gouvernement alors que l'Australie a dépêché des troupes sur place. Oxfam-UK, pour sa part, doit finalement évacuer Saigon, prise par les communistes en avril 1975. A partir de 1979, le Comité d'Oxford aide ensuite les boat people qui fuient le nouveau régime vietnamien et qui, refoulés de Malaisie, échouent sur une île inhabitée, Bidong. Sous l’égide d’Ewa Mysliwiec depuis le Cambodge en 1983, il fournit également des vivres au ministère des Affaires Etrangères à Hanoi pour assister les victimes d’un cyclone. En 1985, il entreprend même de construire un barrage à Tom Long. Oxfam-America, de son côté, essaie assez vite de nouer des contacts avec le pouvoir communiste. Dès janvier 1982, l'organisation visite près de Hanoi la coopérative de Tich Giang en vue d'y donner des semences. Mais ses programmes, qui sont complètement contrôlés par les autorités, se heurtent aux entraves administratives du gouvernement américain, qui a placé le pays sous embargo. Entre 1982 et 1983, selon Joel Charney et John Spragens, l'organisation se voit refuser à trois reprises l'autorisation d'exporter du matériel au Vietnam et n'obtient satisfaction que pour deux autres demandes. Il faut attendre la politique d'ouverture (doi moi) de Hanoi en 1986 pour que les diverses sections d'Oxfam puissent vraiment revenir travailler dans le pays, toujours en collaborant étroitement avec les autorités. A partir de 1989, les Britanniques appuient ainsi un programme gouvernemental de lutte contre la malaria dans le district de Kyanh de la province de Nghe Tinh.

-1956, Hongrie : Oxfam aide les réfugiés qui fuient la répression soviétique à Budapest. A l'époque, l'Europe continue d'accaparer la majeure partie des secours de l'organisation, à hauteur de 52% en 1957.

-1956, Hollande : affiliée au mouvement Oxfam à partir de 1994, une Organisation pour la coopération internationale et le développement, NOVIB ( Nederlandse Organisatie voor Internationale Bijstand ), est établie le 23 mars 1956 par des ONG et des partis politiques. Très proche des autorités, la structure est d'abord présidée par le prince consort Bernhard Peter zur Lippe-Biesterfeld (1911-2004) et fait office d'agence opérationnelle de la coopération gouvernementale hollandaise. L'institutionnalisation de l'organisation finit cependant par susciter des critiques. En 1994, six ONG chrétiennes se retirent ainsi de NOVIB en se plaignant du temps passé à collecter des fonds plutôt qu'à mener des opérations sur le terrain.

-1957-1962, Algérie : Oxfam aide les Algériens qui fuient la répression de l'armée française et vont se réfugier au Maroc et en Tunisie. Après l'indépendance et le départ du colonisateur en 1962, le Comité intervient directement en Algérie et démarre des programmes nutritionnels par l'entremise des Pères blancs.

-A partir de 1958, Grande-Bretagne : Oxfam crée une compagnie à but non lucratif afin de financer ses programmes sans avoir à gérer des dons en nature qui sont souvent inutilisables et qui, pour la première fois en 1958, ne fournissent plus la majorité des revenus du Comité. Dans le même ordre d'idées, l'organisation se dote en 1965 d'une structure commerciale pour vendre les produits artisanaux du tiers-monde. En 1975, encore, Oxfam ouvre une usine de recyclage des déchets dans une ancienne manufacture textile à Huddersfield, où l'association emploie une centaine de personnes, notamment dans le cadre de « contrats-jeunes ». Afin de consolider son assise financière, l'organisation essaie également d'alléger la pression fiscale et use de son influence au Parlement pour obtenir que ses magasins de vente soient exemptés de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), qui est introduite en Grande-Bretagne en 1973. Taillée sur mesure, une loi de 1976, le Rating (Charity Shops) Act , permet de diviser par deux le coût de la licence des boutiques d'Oxfam du moment que les produits d'occasion constituent au moins la moitié du produit de leur vente.

-A partir de 1959, Grande-Bretagne : un objecteur de conscience qui travaille à Oxfam, Richard Exley, commence à organiser des quêtes dans la rue ou les lieux de travail, le Pledged Gift Scheme . De pair avec la médiatisation grandissante des actions humanitaires, les campagnes de collectes de fonds entraînent en l'occurrence une importante augmentation des ressources budgétaires du Comité, qui passent de £600 000 en 1958 à £1 million en 1959, £1,4 million en 1960, £1,6 million en 1961, £2,2 millions en 1962, £2,8 millions en 1963, £2,5 millions en 1964, £2,5 millions en 1965, £3 millions en 1967, £3,5 millions en 1968 et £3,3 millions en 1969. Soucieux de ne pas lasser les donateurs, Oxfam-UK essaie alors de réguler un marché de plus en plus concurrentiel. Avec Christian Aid , la Croix-Rouge britannique, Save the Children et War on Want , il constitue en 1963 à Londres un collectif, le Disasters Emergency Committee , pour lancer en commun des appels de fonds qui sont ensuite partagés entre les ONG membres du groupe, au prorata de leurs activités. Ce comité connaîtra un succès certain et sera rejoint par ActionAid , le CAFOD, CARE International, le Christian Children's Fund Children's Aid Direct Concern Help the Aged , Merlin, Tearfund et World Vision .