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Première Urgence
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Historique

Première Urgence - Historique




Années 1990


-A partir de 1992, ex-Yougoslavie : dans le contexte de la guerre qui oppose les Serbes aux Bosniaques, PU est fondée en France par Rodolphe Clair, Christophe Duchatellier et Thierry Mauricet. L’association envoie d'abord des convois vers Sarajevo, où les Bosniaques sont assiégés par les Serbes. Avec Marc Vachon, l'attaché humanitaire et dernier représentant de la France en ville après le départ de l'ambassadeur, l'organisation parvient à faire entrer douze camions sans verser de dîme aux troupes serbes, contrairement au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui leur donne officiellement 25% des vivres. Mais, en avril 1995, dix expatriés de PU sont retenus prisonniers par les Serbes, qui les accusent de transporter des armes. En juin 1999, PU intervient ensuite des deux côtés, tant en Serbie qu'au Kosovo. En 2003, l'organisation annonce son désengagement des Balkans.

-A partir de 1996, Liban : PU intervient brièvement dans le sud du pays après les bombardements de l'Opération "Raisins de la colère" que mène l'armée israélienne en avril 1996 pour riposter à des tirs du Hezbollah en Galilée. En juin 2000, l'association revient au Liban et commence à soutenir un programme de micro-crédits dans la région de Tyr en partenariat avec une ONG locale créée en 1998, l'ADR (Association d'Aide au Développement Rural). A partir de janvier 2003, elle aide également les réfugiés palestiniens de Beddawi et Nahr el Bared dans le nord. A Saïda dans le sud à partir de février 2005, elle réhabilite par ailleurs les abris de Palestiniens qui ne sont pas pris en charge par l'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East) parce qu'ils se sont installés autour d'une gare désaffectée à Sikke en dehors du camp «officiel» d'Aïn el-Helwe. Certains de ces sites sont en l'occurrence des fiefs islamistes. Etabli par le CICR (Comité International de la Croix Rouge) en 1949 à l'emplacement d'un camp construit par les Français dans la banlieue de Saïda pour les réfugiés arméniens en 1930, Aïn el-Helweh, par exemple, est contrôlé par le Fatah de Yasser Arafat jusqu'à l'invasion israélienne du Liban en 1982. Par la suite, il est repris en main par des prédicateurs salafistes hostiles à l'OLP (Organisation de Libération de Palestine) et à la secte «hérétique» des Ahbâsh. On y trouve notamment des cheikhs qui prêchent la guerre sainte ( jihad ) contre l'ennemi sioniste, tels Abdallah Hallâq, qui est proche du Hezbollah pro-iranien, Moharram al-'Arïfï, qui est membre du Front islamique de cheikh Mâher Hammoud, et Jamâl Suleyman Khattâb, le fondateur du Mouvement islamique combattant (al-harakat al-islâmiyya al-mujahida) et un ancien comptable de l'UNRWA renvoyé en 1993 après avoir été condamné par un tribunal de Saïda pour incitation à la haine religieuse. Le camp d'Aïn el-Helweh, dont le seul hôpital est géré par le Hezbollah, compte également une milice locale qui, pour des raisons d'incompatibilité confessionnelle entre les sunnites libanais et les chiites iraniens, se débarrasse de la tutelle de Téhéran et prend en 1991 le nom de « Ligue des Partisans » ( 'Usbat al-Ansâr). Formée d'hommes qui ont combattu les troupes israéliennes en 1982 et les chrétiens des Forces libanaises en 1985 puis de l'ALS (Armée du Liban-Sud) en 1990, elle organise l'assassinat du chef de la secte des Ahbâsh, cheikh Nizâr al-Halabi, en 1995.

-A partir de mars 1997, Albanie : PU démarre un programme de distribution alimentaire et accueille ensuite les réfugiés qui fuient les bombardements du Kosovo en juin 1999.

-Depuis juillet 1997, Irak : dans les gouvernorats de Bagdad, Bassorah, Maysan, Dhi Qar, Muthanna, Najaf et Qadisiyah, PU commence à réhabiliter les structures de santé afin d’atténuer les effets dramatiques, pour la population civile, de l’embargo sur les importations de médicaments et de matériel médical. Lors de la deuxième crise du Golfe, l’association condamne ensuite l’intervention militaire des Etats-Unis et s'inquiète des dispositions de Washington, qui prévoit d'encadrer les humanitaires lors de sa guerre contre Bagdad. Logique avec elle-même, elle refuse alors d'être financée par l'agence de coopération américaine USAID. Dans un communiqué commun avec HI, MDM, ACF, EMDH et Solidarités le 3 mars 2003, PU proclame son " refus de subordonner son action sur le terrain à une autorité militaire qui est partie au conflit ". Pendant les bombardements américains sur Bagdad, les équipes de l’association fournissent des secours du côté irakien. En avril 2003, PU monte également une structure de coordination, le NGOs Coordination Committee in Iraq, qui finit par réunir les ONG anglo-saxonnes financées dès janvier 2003 (avant le début du conflit) par le gouvernement américain dans le cadre du JNBEI (Joint NGO Emergency Preparedness Initiative). Parce que la France ne fait pas partie de la coalition antiterroriste engagée en Irak, l’association française est ainsi censée garantir la neutralité du NCCI, dont elle héberge le secrétariat jusqu’à ce qu’une ONG italienne, Un Ponter Per, prenne sa suite en août 2004. En octobre 2004, l’insécurité contraint cependant PU à évacuer son personnel expatrié vers Amman en Jordanie. Quant au NCCI, il doit également quitter le pays en juillet 2005, après avoir brièvement ouvert des bureaux régionaux à Basrah et Erbil en mars 2004. Basé à Amman, il ne peut guère plus coordonner les ONG restées sur place et se contente de superviser les opérations menées en Jordanie. Passé de 14 membres en 2003 à 46 en 2006, il décide en conséquence de s’ouvrir en juin 2005 aux ONG irakiennes, qui sont censées prendre le relais à mesure que les humanitaires étrangers se désengagent.

-A partir de juin 1998, Géorgie : PU réhabilite des logements privés dans la République autonome d’Abkhazie, qui a déclaré son indépendance en juillet 1992 et se trouve soumise à un embargo terrestre et maritime de la Russie jusqu’en septembre 1999. Le maintien de l’association en Abkhazie devient difficile à partir de 2001, lorsque les bailleurs de fonds institutionnels suspendent leurs subventions. PU se déploie alors dans les villages d’Akhmeta et Matani au pied de la vallée de Pankisi, où vivent de nombreux réfugiés tchétchènes. L’insécurité et les enlèvements à répétition des étrangers, qui empêchent la présence d’expatriés, obligent l’association à travailler dans la vallée par l’entremise d’une ONG géorgienne, Elkana.