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Première Urgence
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Historique

Première Urgence - Historique




Années 2000


-A partir de décembre 2000, Guinée Conakry : après avoir dû, avec d’autres ONG, évacuer quelques semaines la Guinée forestière à cause de la reprise des combats, PU revient distribuer une aide alimentaire aux réfugiés de Sierra Leone dans la région de Guéckédou. Un chercheur, Douglas Henry, note que le ravitaillement fourni par les organisations humanitaires aux réfugiés attise le ressentiment des autochtones, eux-mêmes très démunis.

-A partir de 2001, Corée du Nord : malgré les difficultés d’accès et la censure de la dictature, PU décide de démarrer un programme de soutien dans cinq hôpitaux où ses expatriés peuvent plus facilement contrôler la distribution et la production décentralisée de médicaments en petites quantités. Pour éviter les détournements de l’aide dans le cadre d’une économie planifiée et très verrouillée, l’association refuse en revanche de s’engager à réhabiliter l’usine pharmaceutique de Sunchon, fermée en 1991.

-A partir de juillet 2002, Sierra Leone : PU accompagne le retour des réfugiés et des déplacés dans trois camps de la ville de Koidou, à savoir Tankoro, Koiakouïma et Small Sefadou. Le projet vise à réhabiliter des logements en accord avec des représentants des réfugiés, de la municipalité, des chefs traditionnels de Tankoro et Gbense, des guérilleros du RUF (Revolutionnary United Front) et des miliciens pro-gouvernementaux des CDF (Civil Defence Force).

-A partir d’août 2002, Israël/Palestine : PU démarre un programme d’appui aux projets agricoles du PARC (Palestinian Agricultural Relief Committee). L'association intervient notamment dans le district de Qalqilya, dont le statut juridique est incertain parce qu'il se situe en bordure du mur israélien de sécurité.

-A partir d'octobre 2003, Libéria : après l'éviction du gouvernement Charles Taylor par les rebelles en août 2003, PU commence à distribuer des vivres alimentaires dans les camps de déplacés du comté de Montserrado. A partir de mars 2004, elle ravitaille également une partie des 166 000 combattants rassemblés et désarmés par les Nations Unies dans les camps de Voinjama, Harper, Kpein, Zwedru et Buchanan. Inscrit dans le cadre d'un vaste plan de démobilisation et de réinsertion des guérilleros, un tel programme vise en l'occurrence à stabiliser le pays mais suscite des réticences de la part d'autres organisations humanitaires car il revient à accorder des primes à la violence en récompensant les « fauteurs de troubles ».

-A partir de 2004, Congo-Kinshasa : alors que les Lendu et les Hema se combattent par milices interposées, PU ouvre en janvier 2004 une mission à Komanda, un carrefour routier entre les capitales économiques de l'Ituri et du Nord-Kivu, Bunia et Béni. Objet de nombreux combats, la localité est tenue par une faction Nande et investie par les casques bleus de l'ONU à partir de mars 2004 seulement. L'ONG commence par y distribuer des semences et des outils aux femmes des combattants. Puis elle entreprend de dynamiser l'agriculture et de réhabiliter les routes de la sous-région en rémunérant et en équipant des cantonniers qui, en principe, ne sont pas recrutés dans les rangs des miliciens. Selon Marc-André Lagrange, de tels programmes permettent de relancer les échanges commerciaux entre les anciens belligérants, à savoir les Nande et les Bira de Komanda et Irumu, d'une part, et les Hema de l'enclave de Sota, d'autre part. Mais ils entérinent également la redistribution des terres au profit des Nande et des Bira, qui accusaient les Hema de les avoir spoliés avant l'assassinat en 2002 du chef coutumier du territoire d'Irumu. Les activités de PU heurtent également les intérêts des Ngiti opposés au processus de paix et au désarmement des combattants. A Bukiringi, une centaine de kilomètre au sud de Bunia, quatre employés de l'association qui se rendaient à Boga, sur la frontière ougandaise, sont ainsi attaqués (et l'un d'entre eux blessé) par des miliciens Ngiti du Front de résistance patriotique de l'Ituri en octobre 2004. En juin 2006, encore, un collaborateur congolais de PU est torturé et tué avec six compatriotes par des hommes en armes à Marabo, une quarantaine de kilomètre au sud de Bunia. A l'Est de Kisangani, PU travaille par ailleurs en dehors de l'aire de déploiement des casques bleus, en l'occurrence à Opienge dans le parc national de la Maïko et la zone diamantifère de Bafwasende. Longtemps disputé par l'armée gouvernementale de Kinshasa, les Rwandais, les Ougandais et les milices Maï-Maï des Balamba et des Barumbi, l'endroit n'est pas accessible par la route mais est desservi par une compagnie aérienne qui ravitaille les trafiquants de diamants. A la demande du Bureau de coordination d'aide humanitaire des Nations Unies, l'association y démarre des programmes agricoles en août 2004 et doit rémunérer les activités de préparation des sols faute de participation volontaire de la part des habitants, qui retardent l'avancée des travaux. A la suite d'intimidations, PU menace alors de se retirer et parvient à obtenir le départ des Maï-Maï en décembre 2004. Financés par l'agence de coopération américaine USAID, ses programmes reviennent en l'occurrence à verser un tribut aux miliciens en échange de leur coopération au processus de paix. Dans un tel contexte, note Marc-André Lagrange, l'aide fournie par PU est « moins un outil au service de la population qu'un élément de stratégie de la communauté internationale » pour désarmer les combattants, apaiser les belligérants et stabiliser la situation. En effet, explique Victoria Holt, les casques bleus de l'ONU compensent leur manque de moyens en chargeant les ONG de donner de la nourriture aux miliciens pour les inciter à cesser le feu, plutôt que de les combattre.

-2005, Tchad : PU poursuit des activités démarrées dans le secteur de Tizi en avril 2004 pour secourir les réfugiés soudanais qui fuient la crise du Darfour.

-2005, Indonésie : l'association intervient pour aider les victimes du tsunami de décembre 2004 et, dans le cadre de l'Opération Beryx, elle utilise la logistique de l'armée française pour acheminer les secours auprès des villageois isolés par le raz-de-marée.

-2009, Somalie : PU commence à fournir une assistance alimentaire aux déplacés vivant dans les camps d’Abudwaq, de Balanbale, de Dhabad et de Bangeele dans la région centrale du Galgadud. Au vu de l’insécurité ambiante, la mission est gérée depuis Nairobi, au Kenya, et les distributions sur place sont faites par une petite ONG somalienne, ACCESS AID.