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Secours populaire français
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Historique

Secours populaire français - Historique




Années 1960


-Depuis 1960, Maroc : le SPF s'engage plus avant dans l'aide d'urgence internationale et expédie des produits de première nécessité à Agadir, ravagée par un tremblement de terre en 1960. Par la suite, l'organisation continue d'intervenir ponctuellement dans le pays, par exemple en y envoyant des avocats assurer la défense de prisonniers d'opinion en 1992. Depuis l'Algérie « socialiste », l'association commence par ailleurs en 1976 à aider les réfugiés qui fuient le Sahara occidental occupé par les troupes marocaines à partir de 1975.

-A partir de 1961, Espagne : le SPF fait campagne pour essayer de sauver Julian Grimau, un des dirigeants du parti communiste espagnol, finalement exécuté par la junte de Francisco Franco en 1963. Le SPF s'occupe également de détenus politiques à Burgos et Barcelone. Lors des dernières années de la dictature, encore, il se mobilise en 1971 contre l'expulsion de France du secrétaire général du parti communiste espagnol, Santiago Carillo, et l'exécution en 1974 de Salvador Puig Antich, un militant du MIL (Mouvement ibérique de libération).

-1962, Guinée Bissau : le SPF donne des vivres et du matériel scolaire aux guérilleros du PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert), un mouvement marxiste qui lutte contre le colonisateur portugais en vue d'obtenir l'indépendance.

-Septembre 1963, Yougoslavie : le SPF envoie des colis aux victimes du séisme de Skopje.

-Depuis 1964, Cuba : peu après avoir envoyé des secours aux victimes du cyclone Flora, le SPF participe le 26 juillet 1964 au onzième anniversaire de l'attaque de la caserne de Moncada par Fidel Castro à Santiago de Cuba. La commémoration permet au régime castriste de rompre son isolement diplomatique face au blocus américain. Après l'effondrement de l'URSS et l'arrêt de l'aide soviétique, l'organisation démarre ensuite des programmes de développement en 1993.

-1965, France : au Congrès de Grenoble, le SPF élargit sa base en accordant automatiquement à tout donateur une carte de membre. Cette disposition permet de retrouver et même dépasser les niveaux atteints par le Secours populaire de France et des colonies, qui comptait 183 000 adhérents en 1938, contre 40 000 en 1934 et 150 000 en 1936. Au SPF, le nombre de membres, qui était tombé à 7 000 en 1952, passe en l'occurrence de 20 000 en 1946 à 50 000 en 1962, 100 000 en 1965, 200 000 en 1968, 300 000 en1971, 400 000 en 1976, 500 000 en 1979, 600 000 en 1984, 700 000 en 1989, 800 000 en 1991, 900 000 en 1993 et un million avec l'afflux de dons en faveur des victimes du tsunami en Asie en 2004. Une telle évolution va en l'occurrence de pair avec une extension de l'implantation nationale de l'association, qui, pendant longtemps, était restée cantonnée dans ses fiefs de la région parisienne et du Nord industriel.

-1966, France : le SPF est admise à l'UNIOPSS (Union nationale des oeuvres privées sanitaires et sociales), qui regroupe les principales associations humanitaires de l'Hexagone. L'adhésion à ce collectif permet de bénéficier d'avantages fiscaux et de collecter des fonds sur la voie publique, avec des recettes qui passent de 1,67 millions de francs en 1965-66 à 19,6 millions en 1973-74 et 55,4 millions en 1977-78, contre 370 000 en 1955-56 et 830 000 en 1959-60. Elle conforte également l'institutionnalisation du SPF, qui coopère désormais avec des organisations humanitaires en dehors de la mouvance communiste, notamment les sections locales du Secours catholique d'Argenteuil et de Villeneuve-le-Roi, ainsi que l'Armée du Salut, pour organiser les vacances d'enfants pauvres. En Argentine, par exemple, le Secours confie à l'association Emmaüs le soin de distribuer des vêtements collectés pour les victimes d'inondations en mars 1974 et collabore avec la Ligue des droits de l'homme locale pour enquêter sur les abus de la dictature militaire arrivée au pouvoir en mars 1976.

-Depuis 1967, Vietnam : après avoir lancé en juillet 1965 une souscription pour acheter des médicaments, le SPF envoie des secours à la partie Nord du pays, bombardée par les Américains. Au total, une quinzaine d'ambulances sont ainsi remise à la Croix-Rouge nord-vietnamienne en 1967. A Paris, le délégué de la République démocratique du Vietnam remercie en disant que son peuple aurait préféré recevoir directement des armes ! En 1968 puis 1969, le SPF envoie ensuite un bateau et 31 autres ambulances pour le Vietnam du Nord. S'il refuse de se prononcer publiquement contre l'intervention militaire américaine, le SPF soutient les prisonniers d'opinion dans le Sud, qui a le soutien des Etats-Unis, mais pas dans le Nord, qui est contrôlé par les communistes. A partir de juillet 1970, le SPF entame notamment une campagne pour la libération de Jean-Pierre Debris et André Menras, deux coopérants français emprisonnés à Chi Hoa parce qu'ils avaient protesté contre la dictature du général Nguyen Van Thieu en plantant un drapeau viêt-cong sur la place Lam Sou à Saigon. A force de pression, les deux coopérants sont relâchés en décembre 1972. Après la victoire des communistes en 1975, en revanche, le SPF ne tente pas d'aider les boat people qui fuient le nouveau régime. Il se contente d'envoyer des médicaments aux victimes d'inondations en octobre 1978 et poursuit sa collaboration à Nih Dong 2, ancien hôpital militaire français à Saigon, dirigé par le Docteur Quynh Hoa, une ministre de la santé du gouvernement révolutionnaire provisoire. Avec la CIMADE à Hanoi en 1985, l'organisation entreprend par ailleurs de réhabiliter l'hôpital Saint-Paul.

-1968, Tchécoslovaquie : le SPF reste muet sur la répression du Printemps de Prague par les troupes soviétiques. Il faudra attendre l'Afghanistan en 1980 pour que l'organisation se décide à envoyer des vivres dans un pays envahi par l'Armée Rouge, sans toutefois dénoncer l'occupation. Lors de la crise polonaise de 1981, le SPF fournira également des produits de première nécessité, distribués par la Croix-Rouge et la Caritas locales.

-1969, Nigeria : après avoir lancé en juillet 1968 une campagne en faveur des enfants victimes de la guerre du sécession du Biafra, le SPF envoie des vivres du côté des fédéraux comme des rebelles.