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Secours populaire français
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Historique

Secours populaire français - Historique




Années 1970


-1970, Jordanie : le SPF, qui avait envoyé des vivres pour les réfugiés palestiniens par l'intermédiaire de la Croix-Rouge libanaise au moment de la guerre des six jours en 1967, commence à travailler avec le Croissant Rouge palestinien pour aider les victimes de la répression de Septembre Noir.

-1971, Bengladesh : après avoir envoyé des secours aux victimes d'inondations en 1970, le SPF aide les réfugiés qui fuient vers l'Inde les combats qui mènent à l'indépendance du Pakistan oriental en 1971.

-A partir de 1973, Chili : la dictature du général Augusto Pinochet interdit au SPF d’intervenir au Chili. Ce dernier, qui affrète le bateau Anjouan, envoie alors des secours par l’entremise de Caritas-Allemagne, que les militaires de Santiago suspectent moins de sympathies marxistes. Avec la CIMADE, le SPF accueille ensuite les réfugiés et sympathisants du gouvernement Salvador Allende en France, sans parler de l’opposition armée. Dans la banlieue de Victoria à Santiago, un comité départemental du SPF décide de parrainer « Marbella » Rodriguez, une « terroriste » qui braquait des banques pour financer le groupe Lautaro et qui fut mitraillée par la police, handicapée à vie, lors d’une tentative d’évasion de son compagnon en prison. Dans son livre, Gilbert Avril, un vétéran du SPF, exprime rétrospectivement ses doutes : « étions-nous bien dans notre rôle d’association humanitaire en soutenant un tel parrainage individuel » ? Alors que le SPF s'interdit en principe de se prononcer contre un régime politique, l'organisation prend en effet parti et dénonce la dictature.

-1974, Irak : le SPF, qui avait financé l’envoi d’une ambulance, suspend son assistance à la résistance kurde du général Mustapha Barzani lorsque les communistes irakiens abandonnent leur opposition au régime baasiste et décident de collaborer avec Saddam Hussein au pouvoir à Bagdad.

-A partir de 1975, Angola : le SPF donne des médicaments au MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola), qui a le soutien de Moscou et vient d'obtenir l'indépendance après avoir lutté les armes à la main contre le colonisateur portugais. A partir de 1981, l'organisation parraine ensuite des dispensaires et des hôpitaux pour enfants, puis s'engage dans des actions de reconstruction dans un pays ravagé par la guerre civile.

-A partir de 1976, Liban : le SPF envoie d'abord un bateau de secours et n'opère que dans les zones tenues par l'armée syrienne ou les factions alliées au régime « socialiste » de Damas, en l'occurrence avec des médecins des pays de l'Est. Dans le Sud, il participe ensuite à la construction d'un hôpital de campagne souterrain à Nabatieh en 1978. L'invasion de la région par les troupes israéliennes l'oblige cependant à se replier sur la plaine de la Bekaa et à opérer un véritable pont aérien pour forcer le blocus de Beyrouth entre juin et septembre 1982. L'organisation ravitaille également les camps de réfugiés palestiniens. A l'occasion d'une trêve entre les Syriens et le général Michel Aoun en 1987, elle parvient à distribuer des secours dans la plupart des régions du Liban (Tyr, Nabatieh, le réduit chrétien à Beyrouth, le Chouf druze, Tripoli) sauf la plaine de la Bekaa, désormais tenue par les musulmans fondamentalistes du Hezbollah. En octobre 1991, Georges Valbon est chargé par le SPF de développer un programme bucco-dentaire avec une subvention du Conseil général de la Seine Saint-Denis, dont il a été président : un centre spécialisé est inauguré dans la banlieue d'Achrafieh à Beyrouth. Tous ces efforts sont à chaque fois réalisés en partenariat avec le Secours populaire libanais, dont le représentant en France, le Docteur Ismaïl Hassouneh, deviendra un secrétaire national du SPF. Lancé en 1973 et présidé par un ancien ambassadeur, Salah Steitieh, puis par un avocat, Sleimane Sleimane, le Secours populaire libanais émane du parti communiste libanais, revendique 20 000 adhérents au début des années 1990, emploie 50 médecins à plein temps, gère des dispensaires sur 80% du territoire et soigne en priorité les populations nécessiteuses, y compris des réfugiés palestiniens.

-1977, Zambie : le SPF aide des réfugiés qui fuient la guerre d'indépendance menée par les marxistes de la ZANU ( Zimbabwe African National Union ) en Rhodésie du Sud.

-A partir de 1978, Burkina Faso : après avoir commencé en 1973 à envoyer des vivres et de l'argent aux victimes de la sécheresse du Sahel, le SPF s'implante dans une région qu'il ne connaît pas et entreprend d'y mener des actions de développement. Il creuse des puits, plante des arbres, construit une maternité et promeut la culture attelée dans le village de Léna, où il concentre ses efforts. D'une manière générale, les programmes d'urgence du SPF, menés ponctuellement, vont de plus en plus céder la place à des actions de développement dans la durée.

-Novembre 1979-mars 1980, Cambodge : après l’invasion de l’armée vietnamienne et le départ des tueurs de Pol Pot, responsables d’un génocide, le SPF affrète six avions à destination du Kampuchéa démocratique. L'organisation , qui bénéficie pour la première fois de subventions de l'Union européenne, ne travaille pas dans les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande et aide uniquement la population placée sous le contrôle vietnamien. Le SPF cautionne ainsi la légitimité du pouvoir mis en place par les Vietnamiens et plaide notamment en faveur de la reconnaissance à Genève de la Croix-Rouge du régime de Heng Samrin, dont le siège est toujours occupé par des représentants de Pol Pot en exil, à l'ONU comme à la Ligue des Croix Rouges. Les bonnes relations entretenues avec le gouvernement de Phnom Penh permettent aussi au SPF de négocier pour la Croix-Rouge française des visas en vue de mettre en place un programme de lutte contre la tuberculose.