>
African Muslim Agency
>
Historique

African Muslim Agency - Historique




1990-1999


-A partir de 1990, Koweït : suite à l’invasion irakienne du Koweït, l’AMA doit déménager son siège à Damman en Arabie Saoudite. En 1991, l’ONG revient établir son quartier général à Koweït City. Mais elle gère désormais depuis Damman ses activités en Afrique de l’Est.
 
-A partir de 1991, Somalie : l’AMA commence à tenter d’aider les victimes de la guerre civile qui continue de ravager le pays depuis la chute de la dictature Siyad Barre. Elle se déploie notamment dans la banlieue de Mogadiscio, où elle gère un orphelinat à Jeysira de 1992 à 1994.
 
-1992-1998, Kenya : l’AMA secourt les victimes de la sécheresse dans la province à dominante musulmane du Nord-Est en 1992. L’organisation, qui n’est pas officiellement enregistrée dans le pays, travaille d’abord sous les auspices de l’ambassade du Koweït à Nairobi. Elle entreprend néanmoins de pérenniser sa présence en ouvrant des écoles en province à Hola, Moyale, Kajiando, Lamu, El Wak, Kilifi, Madogashe, Wajir, Garbatula, Archer’s Post et Eldoret. Son grand œuvre est d’établir une faculté de droit islamique à Thika. Affiliée à l’Université internationale d’Afrique à Khartoum et accréditée par le ministère kenyan de l’éducation, celle-ci respecte le cursus kenyan et seule sa composante religieuse la distingue des autres établissements d’enseignement du pays. Suspectée de promouvoir un islam sectaire, l’AMA doit cependant suspendre ses opérations au Kenya après l’attentat d’al-Qaïda contre l’ambassade américaine à Nairobi en 1998.
 
-A partir de 1993, Tanzanie : officiellement enregistrée dans le pays depuis 1987, l’AMA développe ses programmes éducatifs. Ses efforts sont consacrés par la signature en 1998 d’un accord avec le ministère de l’Education du gouvernement de Zanzibar pour ouvrir une école normale destinée à former des instituteurs. A la différence de la fondation saoudienne al-Haramayn, les écoles gérés par l’AMA suivent en l’occurrence le cursus scolaire de l’Etat tanzanien et ne fournissent pas qu’un enseignement religieux. L’ONG n’en est pas moins accusée de propager la pensée du cheikh fondamentaliste sud-africain Ahmed Deedat.
 
-A partir de 1994, Madagascar : l’AMA entreprend de ré-islamiser les quelque 500 000 Antemoro qui vivent dans le sud-est du pays et qui descendent de commerçants arabes arrivés sur la côte à partir du XVè siècle et convertis au protestantisme à partir du XIXè siècle. Sous prétexte de développement, l’objectif est très clairement religieux. Cité par Ahmed Chanfi, le Dr. Abduraman Zumeik affiche ouvertement la volonté de convertir à l’Islam plus de 50% des Antemoro d’ici 2009.
 
-1995, Rwanda : l’AMA envoie des vivres aux survivants du génocide de 1994.
 
-1996, Burundi : l’AMA envoie des vivres aux victimes de la guerre civile qui commence à prendre de l’ampleur après le retour des militaires au pouvoir.
 
-A partir de 1997, Guinée-Conakry : l’AMA ouvre un bureau dans un pays qui devient vite une de ses plus grosses implantations en Afrique de l’Ouest. Elle y finance notamment la construction de mosquées dont les chantiers ne respectent pas toujours les règles élémentaires de sécurité. Inaugurée par l’AMA à Pita dans la région centrale du Fouta-Djalon en 2002, la mosquée de Missirah est par exemple bâtie par un entrepreneur véreux qui économise le ciment en le remplaçant par du sable. Le 30 septembre 2014, le toit s’effondre alors à l’occasion d’une tornade, tuant un ouvrier et en blessant grièvement trois autres.
 
-A partir de 1998, Mali : l’AMA s’implante à Bamako et y ouvre un premier orphelinat à Samanko II dans la banlieue de Mandé. L’ONG s’étend bientôt en province et y établit à Kati puis San d’autres orphelinats qui, au total, accueillent environ un millier d’enfants en 2013. Elle y dispense une éducation coranique et un enseignement profane tout à la fois. En vertu d’une interprétation patrilinéaire du Coran, l’AMA considère comme orphelins des enfants dont la mère est encore vivante mais dont le père est mort. L’ONG se préoccupe également de creuser des puits qui permettent d’alimenter les chantiers des mosquées dont elle finance la construction. En principe, relate Chloé Kientz, l’AMA est ouverte aux chrétiens. En pratique, cependant, les seuls bénéficiaires de ses orphelinats sont musulmans, à 96% des garçons selon des statistiques de 2014. L’explication avancée par les responsables de l’AMA sur place est que les familles préfèrent employer les filles aux travaux des champs.
 
-1999, Koweït : l’AMA prend en mai 1999 le nom de Direct Aid pour démontrer qu’elle n’aide pas seulement des musulmans. L’objectif est également de s’autoriser à démarrer des programmes sur d’autres continents que l’Afrique.