Haramayn (Mu’assasat al-Haramayn al-Khariyya) - Commentaires

2) La politique de communication

-La propagation de l’islam (daawa) fait intrinsèquement partie de la mission de la FIH. Al-Haramayn, dont le nom se réfère aux " deux lieux saints " de La Mecque et de Médine, se conçoit avant tout comme une entreprise de prédication et de réislamisation du monde musulman. Une activité majeure de l’organisation consiste à construire des mosquées et, accessoirement, des écoles coraniques ou des orphelinats. Le mode de fonctionnement de la FIH est à l’avenant : les volontaires s’interdisent d’aider les femmes qui ne sont pas voilées, ainsi que les hommes qui boivent de l’alcool, ne portent pas de barbe et ne vont pas à la mosquée. De façon assez exceptionnelle parmi les ONG fondamentalistes, al-Haramayn est également suspectée d’avoir tenté de convertir des non musulmans.

-De ce point de vue, la FIH a clairement utilisé ses secours humanitaires à des fins religieuses. D’après son site Internet cité par Mayke Kaag et aujourd’hui fermé, son objectif était ainsi de « fournir une aide aux victimes musulmanes de catastrophes et de calamités… pour implanter la foi et la connaissance de l’Islam dans leurs cœurs ».

-A notre connaissance, la FIH n’a jamais publié ni rapports d’activités ni comptes d’emplois et de ressources. Son opacité a largement alimenté les suspicions à l’encontre d’une organisation très vite accusée de divers trafics d’armes et de fonds pour soutenir des mouvements de lutte armée. De ce point de vue, la FIH a fait beaucoup de tort au mouvement humanitaire musulman. Désormais, les ONG islamiques qui refusent la transparence, telle l’IIRO (International Islamic Relief Organisation), sont automatiquement suspectées de servir de couverture à des opérations terroristes.