>
Aide à toute détresse Quart Monde
>
Commentaires

Aide à toute détresse Quart Monde - Commentaires




2) Le fonctionnement


-Parce qu'elle ne souhaite pas entretenir une logique d'assistance, l'Association ATD Quart Monde Terre et Homme de Demain, qui s'occupe des programmes outre mer, verse peu d'argent dans les pays en développement, à hauteur de 14% de son budget en 2005, 15% en 2004, 19% en 2003 et 21% en 2002. L'essentiel des dépenses concerne en réalité les charges du personnel, qui représentaient 36% du budget en 2005, 37% en 2004, 33% en 2003 et 32% en 2002 : en l'occurrence, il s'agit surtout là des indemnités des volontaires sur le terrain car, au siège, les frais de la collecte de dons sont imputés à la Fondation Aide à Toute Détresse. Pour autant, l’organisation compte peu de salariés : 33 en 2004, contre 390 volontaires permanents en 2005. Recrutés sur des conventions de trois ans, ces derniers vivent auprès des pauvres et touchent une rémunération très faible qu’ils s’engagent à reverser intégralement dans une caisse de péréquation. Au début, le père Joseph Wresinski leur a plus ou moins imposé d’être célibataires, avant d’admettre les couples mariés avec enfants.

-ATD Quart Monde n’est ni une organisation caritative, ni un mouvement révolutionnaire : son objectif n’est ni de soulager la misère ni de réformer les systèmes politiques. Proche des instances gouvernementales et onusiennes, l’association cherche plutôt à établir des passerelles de dialogue entre les institutions et les milieux les plus pauvres. Elle dispose d’une maison d’édition et publie un trimestriel, la Revue Quart Monde. Historiquement, l’association du père Joseph Wresinski (1917-1988) s’est construite en opposition aux approches caritatives traditionnelles de l’Eglise catholique ou du mouvement Emmaüs de l’abbé Pierre, Henri Grouès (1912-2007). Les différences, relève Alwine de Vos van Steenwijk, tiennent aussi à l’origine sociale des deux hommes : le premier venait d’une famille pauvre, tandis que le second était issu d’un milieu aisé.

-ATD Quart Monde dit défendre et représenter les intérêts des pauvres. L'association n'est cependant pas élue par eux et ne peut donc pas, de ce point de vue, être comparée à un syndicat ou une mutuelle. Sa représentativité en est réduite d’autant, parfois à cause d’obstacles administratifs, d’ailleurs. Lors d’une première tentative en 1955, relatent ainsi Bruno Rebelle et Fabienne Swiatly, l’association avait vu la préfecture refuser d’enregistrer ses statuts au prétexte que son conseil d’administration comptait des « personnes peu recommandables », à savoir des repris de justice. Résultat, l’organisation n’avait pas pu officiellement intégrer des exclus dans ses instances de décision.

-Présidé de 1989 à 2002 par une ancienne diplomate hollandaise, Alwine de Vos van Steenwijk, le mouvement international ATD Quart Monde est présent dans une trentaine de pays.