ENGLISHCivil Liberties Organization - Commentaires
6) Les relations avec les forces politiques
La CLO s’est très vite engagée en politique en soutenant la Campagne pour la Démocratie contre la junte des généraux Ibrahim Babangida puis Sani Abacha. Après la fin de la dictature militaire en 1999, certains de ses cadres ont ensuite concouru aux élections. Ses deux fondateurs se sont ainsi présentés, en vain, au scrutin de 2003, Olisa Agbakoba comme leader national du petit parti Vert qu’il venait de créer, Clement Nwankwo comme candidat de la formation au pouvoir, le PDP (People’s Democratic Pary), à la Chambre régionale de l’Etat d’Enugu. Ancien membre de la CLO et co-fondateur d’ERA, Uche Onyeagucha a pour sa part été député de l’Imo à l’Assemblée Nationale de 2003 à 2007, en l’occurrence pour le compte de l’AGPA (All Progressives Grand Alliance), puis candidat malheureux de l’Action Congress pour le gouvernorat de l’Etat en 2007. Ministre de l’Information du Bayelsa en 2006-2007, Oronto Douglas (1966-2015) est, quant à lui, devenu conseiller du président Goodluck Jonathan à Abuja en 2011. Président de la branche de la CLO dans l’Etat du Rivers jusqu’en 1999, David Brigidi (1962-2018) a par ailleurs été sénateur PDP du Bayelsa jusqu’en 2019 et responsable de la commission parlementaire sur les questions pétrolières de 1999 à 2003. Directeur de la CLO à Lagos de 1989 à 2002, Abdul Shaibu Oroh a aussi été député PDP de l’Edo entre 2003 et 2007, puis ministre de la culture du gouvernement travailliste de cet Etat jusqu’en 2011.
La plupart du temps, cependant, les carrières politiques des militants des droits de l’homme se sont surtout joué à un niveau régional. En 2009, par exemple, Aliyu Shehu est devenu ministre du gouverneur de l’Etat de Yobe, Ibrahim Geidam, sous les couleurs de l’ANPP (All Nigeria Peoples Party). En 2015, Emma Ezeazu s’est, de son côté, présenté en vain aux primaires de l’APC (All Progressives Congress) pour être candidat à la députation d’Abuja, avant de mourir peu après.
