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Guilde européenne du raid
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Historique

Guilde européenne du raid - Historique




Années 1980


-A partir de 1980, Afghanistan : avec son service d’intervention et de développement, la Guilde organise jusqu’en 1984 des « caravanes de l’espoir » vers les zones de résistance à l’occupation soviétique. Parce que le transport de la nourriture depuis le Pakistan coûte cher, l’association décide de verser directement de l’argent aux populations dans le besoin. Les Conseils d’Anciens, qui participent à la répartition de l’aide dans les villages, demandent parfois des armes plutôt que des vivres, comme dans la région de Kunar en 1984. Solidaires, des volontaires de la Guilde sont parfois tentés d’entrer dans la résistance. Cité par le journaliste Olivier Weber en 2003, Alain Boinet s’interroge ainsi : « je l’avoue, je me suis demandé s’il ne fallait pas se battre avec eux. Je leur apporte une aide humanitaire, mais l’enjeu c’est quoi ? C’est la liberté. Donc s’ils perdent, ils perdront la liberté. Et pourra-t-on continuer à leur apporter une aide humanitaire dans ces conditions-là ? Si le pays passe sous les fourches caudines de l’Union soviétique, on ne pourra plus rentrer. Il a fallu se remettre en question, car ce projet de s’engager les armes à la main présentait aussi des effets pervers : on va faire la guerre avec eux, mais qu’est-ce que ça va leur apporter ? En ont-ils besoin ? Parce que des combattants, ils en avaient autant qu’ils voulaient ». Autre volontaire de la Guilde, Laurent Maréchaux, lui, participe ponctuellement à une attaque du commandant Amin Wardak contre la ville de Ghazni en 1981. Dans un film réalisé par Christophe de Ponfilly, produit par Interscoop, diffusé sur France 2 et intitulé Vies clandestines, Laurent Maréchaux explique : « On était tous des militants politiques et on rêvait d’aller faire la guerre. Il fallait qu’on ait un cache-sexe, qui était l’aide humanitaire ». Au sein de la résistance afghane, les luttes de factions contribuent, elles, à politiser les enjeux économiques de l’aide dans un pays aux ressources rares. En 1986, un représentant de la Guilde du Raid et de l’AFRANE, Thierry Niquet, est ainsi tué alors qu’il allait quitter la région de Kunduz, tenue par le Hezb Islami, et se rendre à Mazar-i-Sharif, territoire d’un parti rival, le Jamiat Islami. Thierry Niquet a vraisemblablement été victime du crime crapuleux d’un commandant du Hezb Islami, Zabet Toufân. En effet, la Guilde avait négocié la distribution de son aide avec les fondamentalistes du Hezb Islami, qui lui reprochaient précisément de privilégier d’autres régions. La répartition des vivres est toujours source de jalousies et de conflits. Dans les années qui suivent, la Guilde est pareillement suspectée de fournir des armes au commandant Ahmed Shah Massoud dans la vallée du Panchir.

-A partir de 1983, France : reconnue association d’utilité publique en décembre 1981, la Guilde organise le premier forum d’Agen, qui prime l’ONG Handicap International et se réunira tous les ans.

-1987, France : avec les scouts et le SIRPA (Service d’information et de relations publiques des armées), la Guilde crée une radio, « Aventure FM ».

-1988-1998, Liban : la Guilde intervient d’abord dans le réduit chrétien, dont les forces phalangistes luttent contre les milices musulmanes de gauche. Avec le retour à la paix, l’organisation développe ensuite des programmes de soutien à la petite agriculture dans le reste du pays.