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Triangle Génération Humanitaire
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Historique

Triangle Génération Humanitaire - Historique




Années 2000


-Depuis 2000, Corée du Nord : Triangle poursuit des programmes de développement rural qu’elle a démarrés en août 1998 et auxquels elle consacre près d’un cinquième de son budget en 2001 sans pouvoir véritablement contrôler l’usage de ses intrants agricoles dans les fermes coopératives. Pendant que d’autres ONG se retirent faute d’avoir accès librement aux populations dans le besoin, Triangle renforce sa présence à partir de novembre 2000. Sous escorte de l’armée nord-coréenne dans la province du Sud Hwangae, un des programmes consiste à réhabiliter les polders d’une zone militaire en bord de mer afin d’accroître la surface cultivable de terres envahies par les eaux salées. En février 2003, Triangle menace d’interrompre ses activités lorsque 500 tonnes de ciment sont détournées, puis rendues.
 
-A partir de 2001, Algérie : Triangle démarre un projet de garage et de réparation mécanique dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Il est prévu qu’à terme, l’atelier soit remis au ministère des Transports de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), dont le gouvernement vit en exil en Algérie. Auparavant, d’autres organisations humanitaires, tels le CICR et MSF, ont, en vain, essayé d’intervenir dans ces camps de réfugiés, tenus en l’occurrence par les guérilleros du Front Polisario en lutte contre l’armée d’occupation marocaine. Constatant l’impossibilité d’avoir accès librement aux populations, elles ont dû y renoncer. Malgré sa proximité idéologique avec la RASD, même la Fondation France Libertés de Danielle Mitterrand a fini par dénoncer, dans un rapport publié en septembre 2003, la façon dont, par exemple, le Front Polisario contraignait les prisonniers de guerre marocains du centre de détention de Rabouni à travailler gratuitement sur des chantiers humanitaires en empochant les rémunérations versées par les organisations internationales et destinées en principe aux réfugiés sahraouis. Interviewé par Mélanie Matarese, un capitaine marocain torturé par le Front Polisario, Ali Najab, explique ainsi comment « toutes les constructions au sud de Tindouf ont été faites par des prisonniers, à coups de fouet. Les hommes étaient traités comme des animaux, à piétiner la boue pour faire des briques. Les mieux portants devaient donner leur sang pour les hôpitaux. Certains devenaient de véritables vaches à sang ». Les bailleurs de fonds se sont également inquiétés du détournement et de la revente de l’aide alimentaire sur les marchés de Mauritanie, du Sud de l’Algérie et du Nord du Mali.
 
-A partir de 2002, ex-Yougoslavie : à la suite d’une mission exploratoire à Belgrade en décembre 2000, Triangle ouvre deux centres culturels, éducatifs et sportifs pour les jeunes à Zemun et Vrnjcka Banja.
 
-A partir de juin 2004, Soudan : avec Terre des Hommes, Triangle commence à aider des déplacés victimes de la crise du Darfour et s’occupe notamment du camp de Ryad près de la ville de Geneina. L’insécurité contraint bientôt l’organisation à restreindre ses activités. Après avoir été attaquée, Triangle doit ainsi suspendre ses programmes dans la ville d’Um Dukhum le 23 avril 2007. Parce que les autres ONG se concentrent surtout sur les populations noires, l’association décide cependant d’entreprendre des programmes d’aide en faveur des groupes arabes également touchés par le conflit. Elle est d’ailleurs autorisée à rester au Darfour quand, le 4 mars 2009, 13 ONG internationales sont expulsées du pays, accusées d’avoir collaboré avec la Cour pénale internationale pour recueillir des preuves et lancer un mandat d’arrêt contre le chef de l’Etat soudanais Omar el-Béchir. Triangle se pose alors la question de savoir si elle doit accompagner la politique de pacification du gouvernement, qui consiste à vider les camps et à favoriser la réinstallation des déplacés au risque d’entériner les conquêtes foncières des milices inféodées au régime.
 
-A partir de 2005, Indonésie : Triangle intervient en vue d’aider les victimes du tsunami de décembre 2004 à Banda Aceh. Pour aller évaluer les besoins sur place en janvier 2005, l'association bénéficie très ponctuellement d’un transport en hélicoptère de l’armée française dans le cadre de l’Opération Beryx. Face à l'afflux d'ONG et de dons, la difficulté est de ne pas submerger les villageois d'une aide inutile, par exemple à Lhokgna où Triangle emploie et rémunère des pêcheurs pour reconstituer des coopératives. En injectant beaucoup d’argent dans une économie fragile, les organisations humanitaires sont en effet accusées de mettre en péril la tradition d’entraide des travaux d’utilité collective appelés cotong royong. « A force de payer les travailleurs, dans quelques années, plus personne ne voudra donner de son temps gratuitement, juste pour le bien de la communauté », explique ainsi un habitant cité par Anne Guion. Triangle est d’ailleurs consciente du problème. Dans un rapport de mai 2006 cité par François Grünewald, l'association admet les effets pervers de distributions alimentaires qui ont miné l’autorité des chefs de village et dissuadé les paysans de retourner aux champs à Lhong dans le district d’Aceh Besar.
 
-2009, Centrafrique : à Birao dans la région frontalière et isolée de Vakaga, deux expatriés français de Triangle, Olivier Denis et Olivier Frappé, sont enlevés le 22 novembre par des hommes en armes, puis emmenés et détenus au Soudan voisin. Présente dans le pays depuis 2007, l’ONG reste très discrète au sujet des négociations en vue d’obtenir leur libération. Détenus par un groupe inconnu jusqu’alors, les Aigles africains de la liberté, les deux expatriés sont finalement relâchés le 14 mars 2010 au Darfour.