>
Mission d’aide au développement des économies rurales
>
Historique

Mission d’aide au développement des économies rurales - Historique




1990-1999


-1990, Pakistan : sous la houlette d’un nouveau directeur des programmes, Bernard Delpeuch, MADERA s’installe à Peshawar. L’association connaît des tensions entre son siège à Paris, les cadres afghans sur le terrain et l’équipe logistique de Peshawar. Tandis qu’à Paris on veut faire dans le qualificatif et non dans le quantitatif, à Peshawar on multiplie le nombre de projets, d’employés et de demandes de financements…
 
-1992, Belgique : la Communauté européenne commence à accorder régulièrement des subventions à MADERA. Cette dépendance des financements institutionnels fait craindre à certains que l’association renonce à son identité première. Citée par Jean-Pierre Turpin, une administratrice et ancienne secrétaire du BIA, Camille Fabre, note ainsi que MADERA perd de sa diversité avec le départ de Terre des Hommes, d’Oxfam et des comités norvégien et hollandais.
 
-Février 1996, Allemagne : avec, entre autres, German Agro-action et le Sweedish Committee for Afghanistan, MADERA participe à la fondation du groupe de Bonn, qui vise à coordonner le lobbying pro-Afghanistan en Europe. Il s’agit d’adopter une stratégie d’union et non plus de concurrence face aux bailleurs de fonds, à l’instar d’ACBAR (Agency Coordinating Body for Afghan Relief), qui réunit quelque 75 ONG internationales et locales canalisant environ 85% des secours à destination de l’Afghanistan.
 
-1996-2000, Afghanistan : MADERA ouvre une mission à Djalalabad et évite de peu l’expulsion de ses bureaux au Pakistan grâce au soutien de l’ambassade de France et d’ACBAR. L’union faisant la force, ACBAR sert précisément à négocier la mise en œuvre de l’aide face à l’arbitraire des pouvoirs en place, notamment après l’entrée des intégristes taliban à Kaboul. En 1997, MADERA embauche une expatriée, Pascale Micheau, ce qui permet d’avoir accès aux femmes dans le cadre d’un régime fondamentaliste qui impose la séparation des sexes. Les conditions de travail restent difficiles. En juillet 1998, tous les expatriés des ONG occidentales sont expulsés par les taliban. Parce qu’elle maintient jusqu’en août 1998 des programmes chez les Pachtoun et les Hazara, tous deux sous contrôle taliban, MADERA se voit alors reprocher de ne pas être solidaire des autres humanitaires et de se plier aux exigences des fondamentalistes. Au vu de son passé politique, l’association n’entretient pourtant aucune proximité idéologique avec les islamistes. Son implantation du côté des taliban en Afghanistan vient de ce qu’elle opérait déjà en zone pachtoune avant l’arrivée au pouvoir des fondamentalistes ; MADERA se déploie d’ailleurs auprès de la minorité des Hazara, qui est proche de l’opposition chiite.