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Enfants du Monde - Droits de l'Homme
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Enfants du Monde - Droits de l'Homme - Commentaires




3) Les relations avec les forces politiques


-Certains membres d'EMDH ont suivi un parcours politique très engagé. Appelée "Rainer" du temps où elle combattait dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, la présidente d'honneur de l'association, Madeleine Riffaud, a ainsi été arrêtée et torturée après avoir tué un officier allemand ; libérée à la faveur d'un échange d'otages, elle devait ensuite participer à la libération de Paris en août 1944. Membre du conseil d'administration d'EMDH, Jean-Claude Lefort a pour sa part été député communiste du Val de Marne de juin 1988 à juin 2007. Militante communiste devenue présidente de l’association, Monique Brioudes était quant à elle la secrétaire générale de l’ADRAC, un lobby demandant la reconnaissance du régime fantoche mis en place par les Vietnamiens au Cambodge après la chute des Khmers Rouges en 1979. Enfin, le principal fondateur d’EMDH, Yves Buannic, n’a pas caché ses sympathies de gauche. Dans son autobiographie, il a admis devoir « beaucoup au parti communiste, qui a toujours été un point d’appui précieux dans [ses] actions de solidarité au niveau national et international ». Ancien marin ordonné prêtre en juin 1972, il lui est arrivé d’être suspendu de sermons par la hiérarchie catholique à cause de sa phraséologie marxiste en faveur de la lutte des classes. En juin 1981, il s’est présenté aux élections législatives dans le 4è arrondissement de Paris et a obtenu 4% des suffrages sur une liste indépendante, proche de l’Union des gauches. Responsable de la paroisse de Saint Paul Saint Louis et d’une Commission locale de Justice et Paix, il a par ailleurs animé des manifestations contre l’expulsion des immigrés et des personnes âgées, la spéculation immobilière et l’absence d’espaces verts dans le quartier du Marais. A la tête de France Amérique latine, une émanation du parti communiste qui a été créée en 1970 et qu’il a présidée de 1981 à 1992, il a également aidé les réfugiés chiliens, victimes de la dictature du général Augusto Pinochet, et organisé un sit-in devant l’ambassade de Grande-Bretagne lors de la guerre des Malouines en 1982. Engagé dans l’association France-Palestine, encore, il a protesté contre l’invasion israélienne du Liban en 1982 et réclamé la création de deux Etats séparés en Terre sainte. Dans le Bulletin d’EMDH, il a parfois fait des déclarations de nature politique en faveur du gouvernement Hun Sen au Cambodge ou des enfants palestiniens incarcérés par Israël. L’organisation s’est également prononcée contre l’érection d’un mur fermant l’accès aux territoires occupés en Palestine.

-D'une manière générale, EMDH travaille souvent en concertation étroite avec les autorités des pays où l'association intervient. En Birmanie en 2005, elle dit ainsi être la seule ONG autorisée à travailler dans les centres « d'apprentissage » du gouvernement pour les enfants en difficulté. Dans les régimes autoritaires, le problème est que les jeunes de la rue sont souvent traités de façon policière et placés dans des maisons de redressement fermées. Lors d'un entretien accordé le 11 décembre 2006, le délégué général d'EMDH, Charaf Moulali, explique que l'objectif de l'association est donc de démilitariser et dépénaliser les lieux d'accueil des enfants en difficulté. A Bagdad du temps de la dictature Saddam Hussein, l'organisation demande par exemple au ministère des Affaires sociales que le centre de Dar al-Rahma, où elle travaille, passe sous la responsabilité du département de « protection de l'enfance » et non plus du « redressement de la jeunesse ».