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Enfants du Monde - Droits de l'Homme
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5) La capacité d’analyse


-Comme dans beaucoup d'autres ONG, la capitalisation d'expérience des volontaires demeure un problème. La durée moyenne du personnel expatrié dans une mission était inférieure à douze mois en 2005.

-EMDH ne publie pas d’analyses sur les implications politiques, économiques et militaires de ses programmes dans des pays en guerre, ce qui conduit à s’interroger sur la qualité du contrôle de ses filières d’achat locales. Contrairement au Comité international de la Croix-Rouge, qui essaie d'assurer une présence équilibrée pour préserver sa neutralité, l'association considère en effet qu'elle est trop petite pour pouvoir répartir équitablement ses secours dans tous les camps en conflit. Son positionnement géographique dans des situations d'affrontement armé n'en a pas moins une incidence sur la façon dont elle est perçue. Dans le Sud du Soudan avant les accords de paix de 2005, par exemple, EMDH n'intervient que dans les villes tenues par le gouvernement. Or Khartoum, qui interdit régulièrement les vols humanitaires à destination des régions rebelles, cherche précisément à attirer les civils vers les villes sous son contrôle afin de priver la guérilla du soutien de la paysannerie. Au Soudan, rappelle le chercheur Marc Lavergne, les ONG occidentales sont utilisées par le régime pour sanctuariser des positions stratégiques et fixer la population en dehors des zones insurgées. De la même façon, dans les environs de Khartoum, EMDH facilite la politique du gouvernement en fournissant les infrastructures nécessaires à la réinstallation des squatters de Shikan expulsés à Al Fat'h en janvier 2005. Ce faisant, l’association entérine la déculturation et l’assujettissement des déplacés du Sud à l’ordre militaro-islamiste de la junte : une situation qu’a bien décrite Mark Duffield, spécialiste du Soudan et ancien volontaire d’Oxfam.