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Enfants Réfugiés du Monde
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Historique

Enfants Réfugiés du Monde - Historique




Années 1980


-A partir de 1981, France : parrainé par le professeur Alexandre Minkowski et l’actrice Brigitte Fossey, ERM est fondé par des psychologues et des travailleurs sociaux sous la présidence de Philippe Valls. Ancien instituteur et militant d'extrême gauche, ce dernier s'était heurté au refus de Médecins du Monde de créer une section Enfance et avait donc décidé de lancer sa propre ONG pour venir au secours des réfugiés victimes de la dictature militaire au Salvador. Chercheur et clinicien de renom, inventeur de la néonatologie en France, Alexandre Minkowski (1915-2004), quant à lui, est aussi vice-président du comité français de l’UNICEF (United Nations Children's Fund), fondateur de l’ONG Partage avec les enfants du tiers-monde et parrain de l’association Droit au logement. Poursuivi en justice par l’Ordre des médecins parce qu’il refuse de payer ses cotisations, il connaît un parcours politique atypique. Chargé de mission sur les questions de santé auprès de Bernard Kouchner dans le gouvernement socialiste de Michel Rocard de 1988 à 1991, puis conseiller de Brice Lalonde au ministère de l’environnement, il mène la liste de Génération Ecologie en Ile-de-France aux élections régionales de 1992. Devenu conseiller régional, il quitte le mouvement de Brice Lalonde, Génération Ecologie, en 1993 et soutient la reprise des essais nucléaires par le président Jacques Chirac en 1995. Résistant engagé dans les FFI (Forces françaises de l’intérieur) dès 1941, ce juif progressiste a également défendu l’intervention de Médecins sans frontières au moment des massacres de Palestiniens par le régime jordanien en septembre 1970 et, dans une tribune publiée par Le Monde le 12 juin 1982, il a vivement condamné l’invasion du Liban par Israël.

-Décembre 1982, Honduras : ERM monte sa première mission mais n'obtient pas l'autorisation de secourir les réfugiés salvadoriens et doit travailler avec les Indiens Miskitos qui ont fui les Sandinistes au pouvoir au Nicaragua. Des membres de l'association désapprouvent alors un projet qui consiste à ravitailler des camps tenus par les Contras, les guérilleros soutenus par Washington pour lutter contre le régime socialiste de Managua.

-1983-1985, Mexique : ERM, qui n'est pas enregistré auprès des autorités, travaille clandestinement dans des camps de réfugiés guatémaltèques au Chiapas.

-A partir de 1984, Liban : ERM intervient une première fois à Beyrouth dans un pays déchiré par la guerre civile. L'association revient ensuite monter des programmes à Saïda de 1992 à 1994. Avec le Secours social Najdeh et l'Union générale des femmes palestiniennes, ERM commence par ailleurs en avril 1996 à soutenir la scolarité des enfants dans les camps de réfugiés palestiniens.

-A partir de 1986, Guatemala : ERM intervient dans la région septentrionale d'Ixcán entre l'Altiplano et la frontière mexicaine, où l'armée rase les villages pour combattre la guérilla de l'EGP (Ejercito Guerillero de los Pobres) et saboter les coopératives des paysans réunis en CPR (Comunidades de Población en Resistencia).

-A partir de 1987, Israël/Palestine : dans la bande de Gaza, ERM soutient la scolarité et la formation professionnelle des enfants du camp de Khan Younis, notamment avec les centres d’animation Shuruq wal Amal, Bunat al Ghad et l’Institut Ca’naan de pédagogie nouvelle. Depuis 1992, ERM collabore étroitement avec l’Association Culture et Pensée Libre, succédané de l’Union des comités de femmes, qui est une émanation des cinq principaux partis politiques de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) : la Palestinian Federation of Women’s Action Committees, le Women’s Committee of Palestine, le Social Women’s Work Committee, le Palestinian Women’s Struggle Committee et l’Union of Palestinian Working Women’s Committee. Ce faisant, ERM est très proche des autorités palestiniennes et de certains des instigateurs du mouvement d’Intifada. L’intervention de l’association s’inscrit par ailleurs dans un contexte de détournements massifs de l’assistance internationale, à hauteur de 898 millions de dollars entre 1995 et 2000 selon un rapport de la Banque mondiale publié en septembre 2003. Tandis qu'un groupe de travail du Parlement européen dénonce pour sa part l'utilisation de l'aide pour financer des attaques contre Israël, les élections législatives de janvier 2006 compliquent encore les choses en amenant au pouvoir le Hamas, mouvement islamiste qui est placé sur la liste des organisations terroristes. Hostiles au nouveau gouvernement, les Etats-Unis, le Canada, l'Union européenne et le Japon décident alors de suspendre leur aide financière bilatérale à l'Autorité palestinienne et d'en déléguer une partie aux ONG. Soucieux de ne pas servir d'auxiliaire social à la politique étrangère des Etats occidentaux, ERM décide en conséquence de se démarquer publiquement de ces sanctions. Dans un communiqué de presse publié en juin 2006 avec la CIMADE, le CCFD, EMDH, MDM et le Secours catholique, l'association demande une reprise immédiate de l'aide européenne et condamne l'utilisation des ONG pour fournir des services publics, au risque de contribuer au démantèlement des institutions palestiniennes. A la différence de MSF, qui finance par des dons privés la totalité de ses opérations dans les territoires occupés, ERM ne s'engage cependant pas à refuser des subventions de l'Union européenne ou des Etats-Unis pour l'année à venir.