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Haramayn (Mu’assasat al-Haramayn al-Khariyya)
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Historique

Haramayn (Mu’assasat al-Haramayn al-Khariyya) - Historique




Années 2000


-A partir de 2000, Bangladesh : la FIH finance les islamistes du Jama‘at-i-Islami, un mouvement fondamentaliste apparu en 1996. Ses activités ne passent pas inaperçues. En 2002, les autorités effectuent un raid contre une école coranique de la Fondation à Dacca et y arrêtent sept employés entrés dans le pays avec de faux passeports en 1999, en l’occurrence quatre Yéménites, un Soudanais, un Libyen et un Algérien qui sont relâchés peu après bien qu’accusés d’avoir entraîné des combattants islamistes en liaison avec al-Qaida. La FIH doit alors suspendre ses opérations et sa branche bengalie est placée par les Nations Unies sur la liste des organisations terroristes en août 2004.

-2001-2004, Tanzanie : la FIH, dont les bureaux avaient temporairement été fermés par les autorités après un attentat islamiste contre l’ambassade américaine à Dar-es-Salaam en août 1998, revient sur le devant de la scène après les attaques terroristes contre le World Trade Centre à New York en septembre 2001. A l’époque, la fondation est suspectée de propager une idéologie fondamentaliste dans le pensionnat et les 136 mosquées qu’elle gère à travers le pays. D’après le journaliste Gregory Pirio, il ne fait aucun doute qu’elle soutient les entreprises terroristes de la Base (al-Qaida) d’Oussama ben Laden. Elle participe par exemple à une tentative d’attentat contre des hôtels touristiques à Zanzibar en février 2003 et ne serait pas étrangère aux troubles qui agitent cette île à dominante musulmane en mars et avril 2004. En février 2004, les autorités expulsent alors deux de ses dirigeants, le Tunisien Abu Hubheyifa et le Yéménite Mohammed Ally Saleh al-Saad « Mohed », sous prétexte que leur visa de séjour n’est pas en règle. La branche tanzanienne de la FIH doit finalement cesser toutes ses activités dans les mois qui suivent.

-2002-2004, Tchad : la FIH s’implante à Ndjamena pour construire des mosquées et des puits dans la région centrale de Guera. Sur pression des Etats-Unis, la fondation doit cependant fermer ses bureaux deux ans plus tard.

-2003, Albanie : sous la pression des Américains et des autorités de Tirana, la FIH doit fermer ses bureaux et se retirer du pays. Ses appels au jihad ont en effet fini par indisposer la communauté musulmane locale, dont un modéré, Salih Tivari, a été assassiné en janvier 2002. Accusé du meurtre, le représentant de la FIH à Tirana, Ermir Gjinishi, est toutefois relâché par la justice albanaise, faute de preuves.

-2004, Arabie Saoudite : le siège de la Fondation à Riyad est fermé par les autorités en janvier 2004. L’organisation est finalement interdite le 2 juin suivant, puis officiellement dissoute le 5 octobre. Face aux accusations de terrorisme, la royauté s’est décidée à agir car le directeur de la FIH, Aqil Abdul Aziz al-Aqil, l’avait mise dans l’embarras en révélant publiquement en octobre 2003 que son organisation continuait de recevoir un soutien financier du prince héritier Abdallah ben Abd al-Aziz ben Abd al-Rahman Al Saoud. A la suite de ses déclarations, il devait d’ailleurs être renvoyé par le président de la fondation, qui était ministre des affaires islamiques, et remplacé par son adjoint Dabbas Muhammad al-Dabbas, qui allait démissionner en juillet 2004 pour protester contre les pressions du gouvernement. Evalués à plusieurs millions d’euros, les avoirs des sections régionales d’al-Haramayn en Afghanistan, en Albanie, au Bangladesh, en Ethiopie et aux Pays-Bas sont alors gelés et contrôlés par une instance nouvellement créée par la monarchie, la Commission nationale saoudienne pour l’assistance et l’œuvre caritative à l’étranger. Les branches de la FIH en Indonésie, en Tanzanie, au Kenya et au Pakistan sont quant à elles placées sous surveillance.