>
International Islamic Relief Organisation of Saudi Arabia (al-Ighata al-Islamiya al-'alamiya)
>
Historique

International Islamic Relief Organisation of Saudi Arabia (al-Ighata al-Islamiya al-'alamiya) - Historique




Années 1980


-A partir de 1982, Pakistan : l'IIRO vient en aide aux Afghans qui ont fui leur pays envahi par l'Armée Rouge. Parmi les réfugiés secourus se trouvent des moudjahidine qui luttent les armes à la main contre les troupes d'occupation soviétiques, ainsi que les leaders de l'appel à la guerre sainte (jihad) contre le régime « impie » et communiste mis en place par Moscou. Depuis Peshawar, les opérations de l’IIRO sont en l’occurrence dirigées par Talaat Fouad Abdul Qasim, un terroriste du Jihad égyptien (Jama‘at al-Islamiyya) qui, condamné à mort par contumace dans son pays, sera finalement capturé par les Américains en Croatie et exécuté au Caire en 1998.

-A partir de 1984, Bangladesh : l'IIRO commence à monter des projets dans un pays très majoritairement, pour ne pas dire exclusivement musulman. Il y aide non seulement des indigents, mais aussi des réfugiés musulmans en provenance de Birmanie, les Rohinga. Soucieux de laisser la population prendre en charge son propre développement, il finit par établir une section nationale qu'il finance à plus de 70% et qui est très proche du Jamat i Islami, le principal parti fondamentaliste du pays. De ce fait, l'IIRO est suspectée de soutenir la mouvance islamiste qui critique la laïcité de l'Etat. Syed Abou Nasir, un de ses employés bangladais de 1991 à 1992, est ainsi un militant du groupe Lashkar-e-Taiba, arrêté en Inde en janvier 1999 avec des explosifs alors qu’il s’apprêtait à poser des bombes devant les consulats américains de Chennai, Madras et Calcutta.

-A partir de 1985, Grande-Bretagne : l'IIRO s'étend en dehors des pays en développement. Le 28 novembre 1985, elle inaugure sa première branche sur le continent européen, en l'occurrence à Oxford, sise à l'adresse de l'IDF (International Development Foundation) de Mohammed Salem Bin Mahfouz et Mohammed Saleh Affara, deux hommes d'affaires impliqués, qui dans le financement des activités d'Oussama Ben laden, qui dans des ventes d'armes à l'Arabie saoudite. Selon Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, cette fondation est en fait l'une des principales structures de recrutement d'al-Qaida. A la même adresse, on trouve également une structure fondamentaliste, l'Oxford Trust for Islamic Studies de Farhan Ahmad Nizami et Khalid Alireza. Un tel dispositif, explique Richard Labévière, lie directement l'IIRO à la mouvance islamiste terroriste.

-A partir de 1985, Comores : l'IIRO s'implante dans un pays constitué en République islamique. Ses activités concernent surtout le domaine de la santé publique, avec des dispensaires à Wachili sur l'île de la Grande Comore, à Niououmachoua à Mohéli et à Tsémbéhou à Anjouan. A partir de 1995, l'organisation s'implique notamment dans la gestion du Centre médical de Moroni, la capitale.

-A partir de 1986, Tchad : l’IIRO s’implante à N’djamena pour construire des mosquées et des écoles. Elle établit notamment un orphelinat qui est une copie assez fidèle de son équivalent chrétien déjà existant.

-A partir de 1987, Somalie : dans un pays quasi-exclusivement musulman, l'IRRO démarre des programmes de développement puis d'urgence lorsque la guerre civile prend de l'ampleur. Après la chute de la dictature Siyad Barre en 1991, l'organisation distribue des vivres aux victimes de la famine et des affrontements entre les factions armées qui se disputent le pouvoir laissé vacant. Sur un budget de 3 millions de dollars pour la Somalie et ses réfugiés à la fin des années 1990, deux tiers sont ainsi constitués de donations en nature : vêtements, nourriture, médicaments, etc. Les principaux domaines humanitaires qui retiennent l'attention de l'IRRO sont la santé publique et l'éducation. Dans le Nord-Ouest, l'organisation gère ainsi des cliniques à Hargeisa et Las Anod. Dans le Sud, elle s'occupe d'une école coranique, Um al-Kora, qui, selon ses dires, accueille 3 500 orphelins à Mogadiscio.

-1988-2001, Etats-Unis : trois ans après avoir pris pied en Grande-Bretagne, l'IIRO s'implante en Amérique du Nord et établit en Virginie une branche, l'IRO (International Relief Organisation), qui est d'abord dirigée par Sulaiman bin Ali al-Ali et qui est bientôt suspectée de chercher à lever des fonds en faveur de mouvements «jihadistes» en terre d'islam. De fait, l'organisation est impliquée dans des opérations plus ou moins frauduleuses. En 1989, elle crée d'abord un fonds d'investissement, Sana-Bell, qui, à partir de 1992, place son argent dans une compagnie immobilière du New Jersey, BMI (Bait ul-Mal). Constituée en 1986 par un émigré égyptien, Soliman Biheiri, qui sera traduit en justice fin 2003, cette société propose en l'occurrence d'investir dans la pierre suivant les règles du droit coranique et elle finance la construction de maisons à Oxon Hill, une banlieue de Washington. Mais elle reverse aussi une partie de ses profits à Mousa Abu Marzouk, un leader du Hamas en Palestine, et finit par disparaître en 1999 sans avoir remboursé les emprunts contractés auprès de Sana-Bell. Une fois expulsé des Philippines en 1994, un ancien directeur de l'IIRO à Manille, Mohamed Jamal Khalifah, prend par ailleurs la direction d'une fondation américaine, la Benevolence International Foundation, qui, accusée de soutenir des mouvements terroristes, sera finalement interdite après les attentats du 11 septembre 2001.

-1989, Arabie Saoudite : forte d’un budget annuel qui atteint les 60 millions de dollars à partir de 1987, l’IIRO s’institutionnalise et monte en 1989 avec la Banque islamique de développement un département d’urgence pour les victimes de catastrophes naturelles ou de conflits armés. Dotée à partir de 1988 d’une section créée sous l’égide de Mohamed Jamal Khalifah pour couvrir l’Asie du Sud-Est, l’organisation s’étend alors en dehors du monde arabe et du continent africain.