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Reporters sans frontières
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Historique

Reporters sans frontières - Historique




Années 1990


-1990, France : RSF prend deux orientations distinctes dans le contexte des controverses qui agitent les médias à propos de leur couverture de la guerre du Golfe et du vrai-faux charnier de Timisoara en Roumanie. D’une part, Robert Ménard met l’accent sur la défense des journalistes. De l’autre, Rony Brauman et Jean-Claude Guillebaud veulent inciter la profession à s’interroger sur la manière dont elle utilise la liberté de la presse. Leur réflexion porte notamment sur la France, où un colloque sur la déontologie des journalistes est organisé avec le Nouvel Observateur et le Secrétariat d’État à l’Action humanitaire à Paris en avril 1990.

-1991-1992, France : RSF organise sa première journée mondiale de la liberté de la presse, à l’occasion de laquelle est publié un rapport annuel. L’association bénéficie d’une reconnaissance internationale croissante, qui se manifeste notamment par des subventions et un prix des droits de l’homme décerné par l’Union européenne. Avec la Fondation de France en 1992, RSF crée alors un prix Reporters Sans Frontières qui sera ensuite attribué chaque année à un journaliste s’étant illustré dans la défense de la liberté de la presse dans son pays.

-1993-1995, France : Jean-Claude Guillebaud démissionne de la présidence de l’association le 9 février 1993. Il reproche à Robert Ménard de vouloir transformer RSF en organisation de défense des journalistes. Jean-Claude Guillebaud aurait préféré mettre davantage l’accent sur l’éthique de la profession, en particulier au sein de la presse occidentale. Le 24 janvier 1995, Rony Brauman quitte à son tour RSF, dont il conteste la gestion personnalisée et l’orientation médiatique. Avec lui, le tiers du conseil d’administration quitte l’association. Pour Rony Brauman comme pour Jean-Claude Guillebaud, la vocation de RSF était de servir d’instrument de réflexion sur et au service des médias.

-1994, Rwanda : un différend éclate avec la section suisse de RSF à propos d’une radio créée à Kigali à l’initiative du HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) afin de diffuser des informations dans le domaine de la santé et de contrer les appels à la haine ethnique de la Radio des Milles collines, qui soutient le génocide. RSF-Suisse souhaite poursuivre l’expérience en lançant un média alternatif alors que Robert Ménard refuse de se donner comme nouvelle mission de produire de l’information. Une partie de la section suisse démissionne et fonde une nouvelle organisation, la Fondation Hirondelle, qui suivra de près les travaux du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, sise à Arusha en Tanzanie.