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Historique

Reporters sans frontières - Historique




Années 2000


-A partir de 2000, Tunisie : pour la journée de la liberté de la presse à Paris le 3 mai 2000, RSF invite Taoufik Ben Brik, un journaliste tunisien qui a entamé une grève de la faim après dix ans de brimades de la part des services de police du président Zine El-Abidine Ben Ali. Présenté comme un symbole du combat à mener contre les régimes autoritaires, celui-ci multiplie les provocations et perd de sa crédibilité en accusant le gouvernement français de soutenir la dictature au pouvoir à Tunis. Résultat, Robert Ménard prend ses distances avec lui, estimant que “ son attitude dessert désormais la cause de la liberté de la presse ”. Par la suite, cependant, le nouveau secrétaire général de Reporters sans frontières, Jean-François Julliard, entreprend à nouveau de défendre Taoufik Ben Brik après la publication d’articles qui critiquent le régime du président Zine El-Abidine Ben Ali et qui valent au journaliste d’être emprisonné d’octobre 2009 à avril 2010.

-2002-2003, France : RSF, qui commence à publier un classement mondial et annuel de la liberté de la presse, se dote d’un organe juridique, le Réseau Damoclès, qui est chargé de soutenir les journalistes poursuivis en justice. Dans le même ordre d’idées, l’association inaugure à Paris en 2003 une Maison destinée à accueillir les reporters contraints de fuir leur pays.

-2002, Venezuela : RSF intervient pour soutenir la presse d’opposition lors d’une tentative de putsch contre le président Hugo Chavez en avril 2002. L’association est alors accusée par des groupes de gauche de servir les intérêts de l’impérialisme américain. On lui reproche notamment de travailler avec une conseillère de l’opposition, María Sol Pérez-Schael, qui est la correspondante de RSF à Caracas.

-2003, Cuba : alors que l’attention des médias occidentaux est concentrée sur le conflit en Irak, RSF dénonce par voie publicitaire la vague d’arrestation contre des opposants au régime de Fidel Castro en avril 2003. Sur place, le correspondant local de l’association, Ricardo Gonzalez Alfonso, est lui-même arrêté et condamné à 18 ans de prison. Après avoir occupé l’office du tourisme cubain à Paris et exigé la libération des journalistes emprisonnés, RSF dirige la protestation contre l’ambassade de Cuba, où le personnel diplomatique s’en prend violemment aux manifestants. A l’instar de l’affaire de la tentative de coup d’Etat au Venezuela en avril 2002, Robert Ménard sera vivement critiqué par des groupes de gauche pour son « entêtement » contre le régime castriste. On lui reprochera par exemple de prendre la défense de journalistes cubains qui ne sont pas professionnels et dont la détention relève simplement du droit pénal et non de la liberté d’expression.

-2004-2006, Haïti : après le Venezuela et Cuba, RSF fait de nouveau l’objet d’une controverse à propos de ses positions hostiles au régime de Jean-Bertrand Aristide. On lui reproche en effet d’imputer trop facilement à la mouvance présidentielle les assassinats de journalistes de l’opposition. En contribuant à discréditer le régime, l’association est alors accusée de faciliter en février 2004 le renversement de Jean-Bertrand Aristide par les Etats-Unis et la France, qui tous deux financent RSF. L’année suivante, les détracteurs de Robert Ménard observent que l’organisation reste en revanche silencieuse sur l’assassinat par la police du journaliste radio Abdias Jean, qui est aussitôt condamné par Amnesty International mais pas par Reporters sans frontières.

-2005, Irak : RSF se mobilise beaucoup pour obtenir la libération, en juin 2005, de la journaliste française Florence Aubenas et de son traducteur irakien Hussein Hanoun, enlevés à Bagdad cinq mois auparavant par des hommes armés. La campagne de l’organisation suscite cependant des inquiétudes car son battage médiatique renchérit la valeur des otages et risque de compliquer les négociations avec les ravisseurs.

-A partir de 2007, Erythrée : RSF commence à se préoccuper davantage de la censure et de la répression qui sévit dans ce petit pays de la Corne de l’Afrique, indépendant depuis mai 1993. En juin 2009, l’organisation décide ainsi de salarier deux journalistes en exil afin de monter une Radio, Erena ("Notre Erythrée"), qui émet depuis Paris à destination des Erythréens de l'intérieur.

-Mars-avril 2008, Chine : RSF mène une campagne pour le boycottage de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin. En mars, Robert Ménard et deux militants de l’association se rendent d’abord à Olympie, en Grèce, pour perturber l’allumage de la flamme olympique. Ils déploient derrière le responsable chinois du comité d’organisation des Jeux Olympiques, Qi Liu, une banderole frappée de cinq anneaux en forme de menottes que l’agence Alice avait dessinées pour RSF en avril 2001, avant l’attribution des Jeux à la Chine. Le parcours de la flamme est ensuite balisé par le logo, imprimé sur des T-shirts noirs que portent certaines personnalités politiques et stars françaises. Le 7 avril, lors du passage de la flamme à Paris, Robert Ménard déroule une banderole noire et le drapeau tibétain sur la façade de la cathédrale Notre-Dame, qu’il avait escaladée la veille avec l’aide de deux guides de haute montagne.

-A partir de 2009, Iran : après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, RSF commence à accueillir les journalistes qui fuient la répression du régime. Sur une centaine de demandeurs d’asile, l’association en héberge une trentaine rien qu’en France.