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Solidarités
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Historique

Solidarités - Historique




Années 2000


-Depuis 2000, Congo-Kinshasa : Solidarités se déploie dans tous les camps, côté gouvernemental comme rebelle. En juin 2004 après le déploiement de casques bleus de l'ONU, l'organisation ouvre par exemple une mission à Irumu près de Komanda, un carrefour routier entre les capitales économiques de l'Ituri et du Nord-Kivu, Bunia et Béni. L'ONG entreprend de dynamiser l'agriculture. Selon Marc-André Lagrange, de tels programmes permettent de relancer les échanges commerciaux entre les anciens belligérants, à savoir les Nande et les Bira de Komanda et Irumu, d'une part, et les Hema de l'enclave de Sota, d'autre part. Mais ils entérinent également la redistribution des terres au profit des Nande et des Bira, qui accusaient les Hema de les avoir spoliés avant l'assassinat en 2002 du chef coutumier du territoire d'Irumu. La région est loin d'être sécurisée. Ainsi, le 24 mars 2005 à Gina, un véhicule de Solidarités est attaqué et volé par les guérilleros de l'UPC (Union des patriotes congolais). Le 1er septembre 2006, l'association doit par ailleurs replier ses expatriés sur Bunia et évacuer Gety en proie aux assauts du Front de résistance patriotique en Ituri. Le 25 janvier 2009, encore, cinq volontaires français doivent être rapatriés d’urgence après avoir été attaqués, volés et violentés à Goma par des hommes armés et porteurs d’uniformes.

-2003-2004, Irak : l’association condamne l’intervention militaire américaine et s’inquiète des dispositions de Washington, qui prévoit d’encadrer les humanitaires lors de sa guerre contre Bagdad. Dans un communiqué commun avec HI, PU, ACF, EMDH et MDM le 3 mars 2003, Solidarités proclame son « refus de subordonner son action sur le terrain à une autorité militaire qui est partie au conflit ». Après le débarquement des troupes américaines, l'association décide cependant de réhabiliter des stations de traitement des eaux dans la province de Qadisiyah. Constatant l'incapacité des Alliés à assurer la sécurité des personnels civils, Solidarités se résout finalement à quitter l'Irak en octobre 2004.

-2005, Indonésie : Solidarités intervient pour aider les victimes du tsunami et, dans le cadre de l'Opération Beryx, l'association utilise des hélicoptères de l'armée française pour acheminer les secours auprès des villageois isolés par le raz-de-marée. A Aceh dans la région de Meulaboh, elle ne peut cependant éviter les redondances car les besoins sont largement couverts par d'autres ONG et elle se retrouve à donner du matériel agricole à des familles qui en ont déjà reçu. Pour ne pas dissuader les paysans de retourner cultiver la terre et ne pas mettre en péril la tradition d'entraide des travaux d'utilité collective, Solidarités décide alors d'arrêter de rémunérer les villageois chargés de reconstruire les maisons ou de nettoyer les champs.

-2006, Sri Lanka : intervenue pour aider les victimes du tsunami de décembre 2004, Solidarités travaille sur la côte Est du pays, depuis la ville d'Ampara. Mais l'organisation manque de peu être expulsée lorsque les autorités gouvernementales suspecte son assistance d'être récupérée à des fins militaires par les rebelles tamouls.

-2007, Soudan : présent depuis 2005 auprès des victimes de la crise du Darfour, Solidarités s’inquiète des entraves à son action. Dans un communiqué de presse du 22 juin 2007, l’organisation invite le nouveau ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, à renoncer à l’imposition par la force d’un corridor humanitaire alors qu’un pont aérien permet déjà aux ONG d’acheminer des vivres aux populations déplacées par le conflit. Le président de Solidarités, Alain Boinet, admet tout au plus un appui militaire logistique pour disposer d’hélicoptères. Suite au mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef de l’Etat soudanais Omar el-Béchir le 5 février 2009, l’ONG n’en est pas moins expulsée du pays.