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Enfants du Monde - Droits de l'Homme
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Historique

Enfants du Monde - Droits de l'Homme - Historique




Années 1990


-1990-1998, France : EMDH participe au lancement du COFRADE (Conseil Français des Droits de l'Enfant), un collectif créé à l'initiative de l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) afin de veiller au respect et à la diffusion de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE). L’association se développe par ailleurs sous l’égide du père Yves Buannic, qui est remplacé par Monique Brioudes en 1998.

-A partir de 1993, Vietnam : EMDH commence par équiper des écoles primaires dans les provinces de Ben Tre et Soc Trang. Les projets se développent notamment grâce aux liens tissés sur place par le père Yves Buannic, qui a accompagné le président François Mitterrand lors d’une visite officielle dans le pays en 1993. Bien qu’il ait fait la guerre d’Indochine de 1949 à 1954, du temps où il était engagé dans la marine nationale, le fondateur d’EMDH a en effet rallié la cause de Hanoi par l’intermédiaire de son ami Henri Cartier, un communiste qui a dirigé le comité médical de l’Association d’amitié franco-vietnamienne pour aider les maquisards du Viet Cong en lutte contre l’occupant américain dans les années 1960. Après la victoire communiste à Saigon en 1975, Yves Buannic a ensuite été invité officiellement en 1979 pour célébrer les retrouvailles des Eglises du Nord et du Sud, toutes deux inféodées au nouveau régime. Son discours ne pouvait que satisfaire les autorités. Prompt à dénoncer les méfaits des produits chimiques déversés par les troupes américaines, en l’occurrence l’agent Orange, le père Yves Buannic n’a pas voulu voir dans la fuite des boat people une conséquence de la terreur communiste, mais seulement d’une crise économique due aux destructions de la guerre. Mieux encore, il a beaucoup milité pour la reconnaissance du régime fantoche mis en place par les Vietnamiens au Cambodge après la chute des Khmers Rouges. A une époque où la communauté internationale boudait l’envahisseur vietnamien, il a accepté de se rendre à Phnom Penh pour célébrer la messe de Noël en décembre 1979. Puis il a contribué à la création en janvier suivant d’une association, l’ADRAC (Association pour le développement des relations avec le Cambodge), qui a discrètement organisé auprès du Quai d’Orsay une visite quasi-clandestine du futur Premier ministre du Kampuchéa démocratique, Hun Sen, alors que les deux pays n’entretenaient pas de relations diplomatiques. Comptant parmi les seules ONG occidentales présente dans le pays, l’ADRAC était très proche des autorités de Phnom Penh et est restée au Cambodge jusqu’au départ des Vietnamiens et à l’arrivée des Nations Unies en 1991.

-1994-2000, Brésil : EMDH conduit des projets éducatifs et sanitaires dans les favelas de Recife.

-A partir de 1995, Irak : hostile aux sanctions économiques contre le régime Saddam Hussein, qui pénalisent surtout la population civile, EMDH distribue médicaments et nourriture dans un pays auquel l’association consacre près d’un quart de son budget en 2000. En 1999, EMDH affrète un avion humanitaire à destination de Bagdad, quitte à violer l’embargo aérien. Le vol n’est finalement autorisé que fin 2000. En prévision d’une attaque américaine, EMDH suspend ensuite ses activités dans un centre d’accueil pour enfants des rues à Bagdad en 2002. Puis l’association condamne l’intervention militaire des Etats-Unis et s’inquiète des dispositions de Washington, qui veut encadrer les humanitaires lors de sa guerre contre Bagdad. Dans un communiqué commun avec MDM, PU, ACF, HI et Solidarités le 3 mars 2003, EMDH proclame son " refus de subordonner son action sur le terrain à une autorité militaire qui est partie au conflit ". L’association n’en est pas moins prise à partie par la presse locale, qui l’accuse de travailler pour les sionistes. Alors que le pays s’enfonce dans la guerre et que la sécurité des humanitaires se dégrade, EMDH délocalise pendant un moment ses expatriés à Amman en Jordanie en avril 2004. En janvier 2005, l'association transfère officiellement au ministère irakien des affaires sociales le centre pour enfants de la rue qu'elle gérait à Bagdad.

-1998-2003, Colombie : EMDH participe aux programmes d’une ONG locale, Cachivache, qui aide les jeunes des rues de Bogota à se réinsérer socialement.

-A partir de 1999, Soudan : suite à la famine de 1998 dans le Bahr el Ghazal, EMDH intervient du côté gouvernemental, en l’occurrence à Wau, dans le Sud en guerre, et à Khartoum, où l’association secourt en prison les femmes qui ont fui les combats et qui, pour survivre en ville, brassent et vendent de l’alcool en contravention avec les prohibitions de la loi coranique dans un régime islamique. Lorsque les hostilités s'étendent vers l'Ouest dans le Darfour, l'association intervient également dans les camps de déplacés d'Al Fasher à partir de 2004.