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Norwegian Refugee Council
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Norwegian Refugee Council - Commentaires




5) Les relations avec les forces politiques


-A l'instar du Danish Refugee Council, avec qui il collabore assez régulièrement et qui entretient des relations étroites avec les pouvoirs publics à Copenhague, le NRC est très proche des autorités norvégiennes, à commencer par le ministère des Affaires étrangères, l'agence de coopération NORAD et les services d'immigration. Rudolf Andresen, qui a présidé l'organisation de 1987 à 1990, avait ainsi été directeur de NORAD entre 1968 et 1975, avant d'être nommé ambassadeur au Kenya. Secrétaire général du NRC à la suite de Steinar Sørlie en septembre 2002 et avant Tomas Colin Archer en janvier 2006, Raymond Johansen est quant à lui un ancien ministre des Affaires étrangères et responsable du parti socialiste. Il doit d'ailleurs démissionner de son poste en octobre 2005, quand il reprend le portefeuille des Affaires étrangères. Contrairement à des associations comme Médecins sans frontières, une telle imbrication ne semble pas gêner les membres de l'organisation. Selon Hege Roll-Hansen et Eva Helene Østbye, rédacteurs de l'histoire officielle du NRC, « le modèle norvégien montre qu'il est possible de coopérer avec le gouvernement sans devoir renoncer à son intégrité ».

-En Norvège, le NRC travaille donc main dans la main avec les autorités et encadre les demandeurs d'asile qui veulent retourner dans leur pays. A l'étranger, il peut compter sur les subventions du ministère des Affaires étrangères pour intervenir dans des pays en guerre qui, tels l'Angola en 2002 et le Libéria en 2003, ont souvent été négligés par les bailleurs de fonds de l'aide internationale parce que leur enjeu stratégique était moindre qu'en Afghanistan et en Irak à la même époque. L'activisme diplomatique d'Oslo compense en quelque sorte l'extrême dépendance du NRC à l'égard des financements publics. Il n'empêche pas non plus l'organisation de s'exprimer ouvertement sur des sujets politiques et de s'inquiéter par exemple des répercussions sur le droit d'asile du renforcement des législations anti-terroristes après les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Impartial, le NRC ne sélectionne pas non plus les bénéficiaires de son aide en fonction de leurs orientations politiques. Dès les années 1960, l'organisation s'est occupée des réfugiés qui fuyaient aussi bien des pays communistes --tels les Tibétains au Népal et en Inde ou les Chinois à Hong Kong et Macao--que des régimes coloniaux et conservateurs --tels les Algériens en Tunisie ou les Sud-africains en Tanzanie. Dans les années 1970, encore, elle a accueilli des réfugiés chiliens de « gauche » comme des boat people vietnamiens de « droite ».

-Dans le même ordre d'idées, le NRC s'avère soucieux de préserver ses intérêts au centre et de se prémunir contre les attaques de gauche ou de droite. Un temps marqué aux côtés des socialistes avec son secrétaire général Raymond Johansen , l'organisation prend ensuite soin d'inviter en Ouganda, sur le terrain, Siv Jensen, la chef de file du parti conservateur et ultra-libéral FrP (Framstegspartiet), qui a soutenu l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003 et qui est devenu la principale formation de l'opposition après les élections de septembre 2005.