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Comité inter-mouvements auprès des évacués
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Comité inter-mouvements auprès des évacués - Commentaires




1) Le mandat


-Dans sa très riche et longue histoire, la CIMADE a beaucoup évolué. Initiative de " dames patronnesses", comme on disait à l’époque, elle s’est progressivement laïcisée et a perdu son orientation prosélyte, l’entraide œcuménique fournissant désormais moins de 1% de son budget. L'organisation ne dépend pas directement de l'Eglise protestante, à la différence d'Entraide Protestante, un collectif qui a été créé en 1985 et qui est le résultat de la fusion de la Fédération Protestante des Oeuvres (FPO) et de l'Entraide Protestante - Fédération Nationale (EPFN) en 1992.

-Aujourd’hui, le Service œcuménique d’entraide, ainsi qu’on appelle parfois la CIMADE, mène essentiellement des actions en faveur des demandeurs d’asile et des immigrés sans papiers en France. Depuis 1984, l'association est habilitée à intervenir dans les centres de rétention administrative institués par le gouvernement de Pierre Mauroy en 1981 pour mettre un terme aux prisons illégales et placer les expulsions d'étrangers sous la coupe du ministère de la Justice plutôt que de l'Intérieur. Entériné par des décrets en 1991, 2001 et 2005, son mandat s’est d’abord élargi à cet égard, avant d’être remis en cause en  2009. Ainsi, la CIMADE n’avait plus seulement pour mission de vérifier les conditions de détention et d’informer les immigrés sans papiers sur leurs droits juridiques, mais aussi de les assister et d’offrir une contre-expertise pour, éventuellement, contester les décisions d’expulsion de l’administration. Paradoxalement, explique Nicolas Fischer dans la revue Genèses, l’association s’est alors retrouvée à surveiller les surveillants tout en légitimant le fonctionnement de la rétention.

-Les activités de solidarité internationale, en revanche, ne représentent qu'une part résiduelle des dépenses de la CIMADE, 6% en 2001 et 8% en 2002. En ce qui concerne les pays du Sud, l’association privilégie plutôt le travail de sensibilisation de l’opinion publique et cherche de façon assez innovatrice à soutenir les velléités de développement des diasporas vivant en France, notamment maliennes et sénégalaises.