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Handicap International
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Historique

Handicap International - Historique




Années 1980


-Juin 1982, France : les docteurs Claude Simonnot et Jean-Baptiste Richardier lancent Opération Handicap International, qui prendra le nom de Handicap International en 1988. Claude Simonnot est un ancien de MSF et SOS-ESF ; Jean-Baptiste Richardier, un journaliste du Quotidien du Médecin qui avait fondé l’association Réhabilitation Cambodge en avril 1980. Leur projet, qui cible les personnes amputées, a en fait démarré en 1979 dans le camp de réfugiés cambodgiens de Khao-I-Dang en Thaïlande, où des Quakers de l’AFSC ont soutenu l’initiative de Jean-Baptiste Richardier. Un partenariat institutionnel avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a ensuite permis de pérenniser Opération Handicap International, qui étend ses actions dans les camps de réfugiés afghans au Pakistan.

-1983, France : une première antenne régionale de HI est ouverte à Rouen. A Lyon, l’association commence par ailleurs à former ses expatriés dans un atelier ouvert dans un hôpital de la banlieue Sud. Elle participe également à la création de Bioforce Développement, formation payante lancée par le Docteur Charles Mérieux et destinée aux volontaires en expatriation. Celle-ci deviendra la principale école de logisticiens humanitaires en France et organisera des stages de préparation dans une base militaire près de Lyon.

-A partir de 1984, Angola : avec MSF, HI brave l’interdiction des autorités MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola) au pouvoir à Luanda et travaille clandestinement dans les maquis tenus par les rebelles de l’UNITA (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) jusqu’en 1990. A partir de 1995, HI commence à intervenir du côté des forces gouvernementales.

-A partir de 1985, Colombie : à Ibagué, HI crée un atelier de fabrication de prothèses pour les victimes de l'éruption du volcan Nevado del Ruiz, qui tue 25 000 personnes dans la vallée d'Armero en novembre 1985. L'association démarre également des projets à Esmeraldas et Loja, puis s'étend en Equateur à Guayaquil, où elle passe le relais à une ONG locale, AMAR (Aide multiple pour adolescents retardés).

-Depuis 1986, Thaïlande : HI se déploie dans les camps de réfugiés birmans contrôlés par l’armée thaïlandaise et le Karen Refugee Council. Interlocuteur obligé des ONG, ce dernier est la branche politique de la Karen National Unit, la résistance armée contre la junte birmane. HI travaille également dans les camps de réfugiés cambodgiens dirigés par les Khmers rouges et doit régulièrement suspendre ses programmes lorsque la récupération de l’aide à des fins combattantes devient trop évidente.

-A partir de 1988, France : HI, qui ne veut pas seulement travailler auprès des invalides de guerre, élargit ses activités à d’autres catégories de handicaps. Dans le cadre de son intervention en Roumanie à partir de la fin 1989, l’ONG commence ainsi à se préoccuper des handicapés mentaux et pas seulement physiques. D’après Philippe Chabasse lors d’un entretien accordé à Gautier Pirotte, une telle evolution ne va cependant pas sans difficultés. En Roumanie à la chute du régime communiste, par exemple, l’association se préoccupe de soutenir psychologiquement les enfants abandonnés, mais pas le personnel soignant. De plus, elle ne maîtrise pas bien les activités de ses psychiatres expatriés. Enfin, elle surestime la capacité des Roumains à monter leurs propres ONG pour prendre le relais.

-A partir de 1989, Afghanistan : un volontaire, Vincent Gernigon, est tué avec cinq collègues afghans dans une embuscade vers Hérat, tandis que Xavier Lemire est capturé en août et emprisonné pendant un mois à Kaboul. L’association suspend ses opérations puis revient travailler dans le pays alors que les fondamentalistes taliban s’emparent du pouvoir à Kaboul le 26 septembre 1996. Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, les bombardements américains obligent de nouveau HI à évacuer temporairement l’Afghanistan et à se replier sur Quetta au Pakistan.

-1989-1996, France, Kenya : avec Vétérinaires sans frontières, HI crée une ONG pluridisciplinaire, Action Nord Sud (ANS), qui se veut une plate-forme fédérative en vue de mobiliser des compétences très diverses en fonction des besoins du moment. L’objectif est de prolonger les actions d’urgence par des programmes de développement. Mais l’association ne parvient pas à gagner en profondeur. Au Kenya à partir de 1992, par exemple, ANS tente de soutenir des fermes agricoles à Garissa, en milieu semi-aride, afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire des déplacés somali de la région. Sécheresses et inondations à répétition ruinent plusieurs fois ces efforts, boudés par une population à dominante pastorale et détournés par les milieux d’affaires locaux. Financé par l’Union européenne et relayé par une éphémère ONG locale, Rescue the Nomads, le projet est abandonné vers 1998. ANS, elle, arrête de fonctionner en 1996 et est complètement dissoute en 2002, tandis que ses structures sont intégrées à HI et prennent la forme d’un Département Programmes.