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Handicap International
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Historique

Handicap International - Historique




Années 1990


-A partir de 1990, Cambodge : après le retrait de l’armée vietnamienne et avec le début de l’engagement onusien, HI s’enracine dans un pays affectivement et symboliquement associé à son « image de marque ». Le 26 novembre 1990, l’association affrète ainsi un avion d’Air Liberté qui est le premier vol commercial à atterrir au Cambodge depuis 1975. Et en 1992 dans la province de Battambang, HI démarre son premier programme de déminage, en l’occurrence avec le Mines Advisory Group et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le projet incite l’association à développer ce type d’actions et à former des démineurs dans les pays en voie de reconstruction, notamment au Mozambique, en Angola et en Bosnie. Au Cambodge, HI s'engage également dans des actions de développement mais sa filiale, ANS, doit renoncer en 1994 à un programme de micro-crédits qui est un échec et que la coopération française arrête bientôt de financer. Seules subsistent de cette expérience des ONG locales lancées avec l'aide de Handicap International, à savoir ADA (Agricultural Development Action) et DEEP (Développement et éducation pour l'eau potable), créée en 1991 et devenue autonome en 1998.

-A partir de 1991, Irak : HI-Belgique établit à Sulaymaniyah au Kurdistan un programme d’appareillages orthopédiques dont le coordinateur, Vincent Tollet, est abattu le 22 mars 1993. L’association décide alors de se retirer et d’opérer depuis la Turquie. HI ne renonce pas pour autant à travailler dans la région. Dix ans plus tard, l’association condamne l’intervention militaire américaine et s’inquiète des dispositions de Washington, qui encadre strictement les humanitaires lors de sa guerre contre Bagdad. Dans un communiqué commun avec MDM, PU, ACF, EMDH et Solidarités le 3 mars 2003, HI proclame son « refus de subordonner son action sur le terrain à une autorité militaire qui est partie au conflit ». Une fois les troupes américaines et britanniques débarquées en Irak, l’organisation décide de ne pas signer d’accord avec la puissance occupante tant que les Nations unies ne sont pas officiellement impliquées dans les projets de reconstruction. Pour préserver son indépendance, HI n’accepte pas non plus de fonds publics américains et britanniques. Au vu de l'insécurité croissante, l'association décide finalement de quitter le pays début 2004.

-A partir de 1992, Etats-Unis : avec Human Rights WatchMedico International, le Mines Advisory GroupPhysicians for Human Rights et la Vietnam Veterans of America Foundation, HI lance une campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel, l’ICBL (International Campaign to Ban Landmines). Avec le slogan « Vivre debout », les chaussures dépareillées deviennent le symbole de la nuisance des mines antipersonnel auprès des populations civiles dans les pays en guerre. En 1995, l’association envoie ainsi vers l’Autriche des chaussures entassées en pyramide devant le Parlement de Vienne, qui accueille la conférence visant à réviser la Convention de 1980 sur les mines. A force de pétitions et de lobbying, la campagne débouche sur la signature, en décembre 1997, puis l’entrée en vigueur, en mars 1999, du traité d’Ottawa, qui prohibe la fabrication et l’usage de mines antipersonnel. Abritée en France par HI, l’ICBL établit alors un Observatoire des mines qui publie un rapport annuel et surveille la mise en œuvre du traité d’Ottawa.

-1993-1998, France : quatre ans après avoir ouvert une mission dans l’Hexagone en faveur des handicapés, HI lance en 1993 un mensuel, Déclic, qui poursuit un partenariat avec le journal catholiqueLa Vie jusqu’en 1997 et qui redémarre avec une nouvelle formule en 2003. Pour leur part, les fondateurs de HI, Claude Simonnot et Jean-Baptiste Richardier, quittent en 1996 le conseil d’administration de l’association, qui se dote d’un comité d’entreprise et accueille des délégués du personnel. En une dizaine d’années, le budget de HI a plus que décuplé, passant de 3,1 à 39,4 millions d’euros entre 1986 et 1998. Reconnue comme une association d’utilité publique par un décret du 24 mars 1997, HI s’est professionnalisé en conséquence et ses volontaires obtiennent un statut de salarié en 1998.

-1994, Rwanda : à la suite du génocide, HI met en place en août une unité d’appareillage au centre hospitalier de Kigali.

-A partir de 1995, Congo-Kinshasa : à la suite d’une épidémie de poliomyélite, HI-Belgique met en place un centre de réadaptation physique à Mbuji-Mbayi. En 1998 puis 2001, les activités de l’association s’étendent à Kinshasa et Kisangani, tandis que des combats se poursuivent dans l’arrière-pays. A l’instar du CICR et de MSF, HI refuse alors les escortes de la MONUC (Mission de l’ONU au Congo) et veut se dissocier des casques bleus pour éviter l’amalgame entre humanitaires et militaires. A Kinshasa, l’association met cependant en œuvre un projet à très court terme (Quick Impact Project), qui, financé par la MONUC, vise à faciliter le travail et à donner une image sympathique des casques bleus.

-1996-2001, Brésil : venu deux ans plus tôt à la demande du gouvernement de l’Etat de Bahia et de la section italienne de Raoul Follereau, HI gère un atelier orthopédique et des programmes de réhabilitation à l’hôpital Don Rodrigo de Menesez, une ancienne léproserie connue sous le nom de La Colônia et située à Cajazeiras dans la banlieue de Salvador. Pour s’implanter légalement dans le pays, l’association crée de toutes pièces en 1996 une ONG maison, Vida Brasil, qui est dirigée par deux expatriés français résidant au Brésil.

-10 octobre 1997, Norvège : HI est co-lauréat du prix Nobel de la paix qui récompense le collectif militant pour le bannissement des mines antipersonnel.

-A partir de 1998, Chine : HI-Belgique démarre un programme pour les victimes de la lèpre dans le Guangxi. Suite à des typhons qui dévastent de nombreux bâtiments en 2001, l’association entreprend de réhabiliter les léproseries en collaboration avec une ONG locale, Handa. Cette même année, HI-Belgique ouvre un bureau à Lhassa et signe des accords de coopération en faveur des sourds et malentendants du Tibet, une région longtemps fermée aux étrangers et soumise à la loi martiale jusqu’en 1990.

-Juin 1999, ex-Yougoslavie : après les bombardements de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) contre les troupes serbes, HI mène un programme de déminage au Kosovo en collaboration avec APM (Action contre les mines), une association locale fondée en 1998.