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Norwegian People’s Aid
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Historique

Norwegian People’s Aid - Historique




Années 1970


-A partir de 1970, Honduras : la NPA soutient des initiatives de développement en milieu rural. Après la révolution sandiniste au Nicaragua voisin en 1979, elle aide également les ONG locales qui refusent les financements de la coopération américaine et s'opposent à l'interventionnisme militaire de Washington contre les régimes socialistes de la région.

-1974-1992, Tanzanie : comme en Zambie, la NPA commence en 1974 à soutenir les exilés des mouvements de libération qui luttent contre l'apartheid en Afrique du Sud avec l'appui du régime socialiste de Julius Nyerere. Son aide vise essentiellement les militants de l'ANC ( African National Congress ) de Nelson Mandela. A partir de 1985, notamment, la NPA construit des logements à Dakawa, un site qui se situe à une soixantaine de kilomètres de Mazimbu et qui a été alloué par les autorités à l'ANC en 1982 : des 5 000 habitants prévus initialement, il n'y en aura finalement que 1 200 en 1990. A Mazimbu près de Morogoro, l'organisation développe également une base plus ancienne qui a été donnée à l'ANC en 1977 et où vivent 3 500 personnes. Grâce à l'aide internationale, les Sud-africains y ont un niveau de vie supérieur à celui des Tanzaniens, situation qui crée des tensions et contredit les objectifs égalitaristes du président Julius Nyerere. Le représentant duNorwegian Refugee Council à Nairobi, Thor Stegne, critique ainsi l'édification de villes modèles coupées de leur environnement immédiat et construites sans la contribution personnelle des réfugiés : en 1990, par exemple, 110 Tanzaniens et seulement 20 Sud-africains travaillent dans la ferme de Dakawa. De plus, ces camps servent à former les guérilleros du MK ( Umkhonto we Sizwe ), la branche armée de l'ANC. A Mazimbu, le Solomon Mahlangu Freedom College (SOMAFCO), qui date de janvier 1979, porte le nom d'un héros du MK pendu en avril suivant par le régime de l'apartheid après une fusillade contre la police sud-africaine dans le centre de Johannesburg en juin 1977. Même s'il n'y a pas d'armes en circulation, peu d'adultes suivent les programmes d'alphabétisation et les recrues du MK perturbent régulièrement les cours en essayant d'embrigader les élèves du SOMAFCO. La façon dont les camps sont gérés contredit également les valeurs norvégiennes. Le centre de réhabilitation de Dakawa, par exemple, est une prison où l'on enferme en février 1986 un couple accusé d'avoir avorté à la suite de relations sexuelles hors mariage. Les jeunes, en particulier, se plaignent de la gestion militaire du camp et demandent l'élection de structures démocratiques, ce que l'ANC finit par concéder tardivement en avril 1989 en acceptant l'idée d'un conseil municipal. Entre-temps, la NPA est chargée en janvier 1988 de convoyer l'aide officielle du gouvernement norvégien à l'ANC et au PAC ( Pan-Africanist Congress ). Elle ravitaille les partisans du PAC en nourriture, savon, médicaments et véhicules et construit une route pour desservir leur camp à Ruwu dans la région de Kitonga. Le problème est que le PAC est déchiré par de profondes divisions internes. Un ministre tanzanien des Affaires étrangères, cité dans le livre de Tore Linné Eriksen, les décrit comme " un ramassis d'escrocs qui ne pensent qu'à s'enrichir ". Surtout, le groupe commet des attentats terroristes en Afrique du Sud et la Norvège finit par lui retirer son soutien après l'attaque contre un club de golf à King Williamstown en 1992.

-1975, Portugal : la NPA envoie des secours après la révolution des oeillets et la chute du régime héritier de la dictature d'Antonio de Oliveira Salazar.

-A partir de 1976, Guatemala : à l'appel de Kjell Laugerud Garcia, un général d'origine norvégienne au pouvoir de 1974 à 1978, la NPA intervient pour aider les victimes du tremblement de terre de 1976 dans la région de San Martin. Par la suite, l'organisation travaille également auprès des réfugiés guatémaltèques partis vers le Chiapas au Mexique et les populations indiennes déplacées par le conflit qui oppose l'armée à des guérillas d'inspiration marxiste dans le Nord du pays. Elle appuie par exemple les efforts de résistance et de mobilisation politique du Consejo Campesino Kabawil , une structure montée en 1993 pour défendre les droits des paysans maya sans terres.

-Depuis 1977, Angola : avec l'accord des autorités " marxistes " à Luanda, la NPA commence à aider des exilés sud-africains de l'ANC ( African National Congress ) et namibiens de la SWAPO ( South West Africa People's Organisation ). En 1984, par exemple, l'organisation construit un centre de santé à Viana, près de Lusaka, et fournit des ambulances à l'ANC et à la SWAPO. A partir de 1987, la NPA aide également la population angolaise victime de la guerre civile mais ne travaille que dans les zones gouvernementales. En 1995, la NPA démarre ensuite un important programme de déminage financé sur place par la compagnie pétrolière norvégienne Statoil en 2001.

-A partir de 1978, Afrique du Sud : la NPA convoie l'essentiel de l'aide des syndicats de la centrale norvégienne LO ( Lands Organisasjonen ) au parti de Nelson Mandela, l'ANC ( African National Congress ), qui lutte contre le régime raciste des Blancs au pouvoir à Pretoria. A l'exception de l'année 1978, aucune subvention n'est donnée à un mouvement de libération rival, le PAC ( Pan-Africanist Congress ). Les témoignages recueillis dans le livre de Tor Sellström montrent à quel point un tel soutien est éminemment politique. Selon Garth Strachan, un communiste membre de la branche armée de l'ANC, le MK (Umkhonto we Sizwe), " la seule forme d'aide qui ne nous était pas donnée directement concernait les équipements militaires. Mais la lutte armée n'aurait de toutes façons pas été possible sans les autres composantes de l'aide. L'ANC l'a toujours dit : la lutte était plus importante sur le plan politique et international ". Représentant de l'ANC en Scandinavie, Lindiwe Mabuza confirme : " nous recevions tous les jours des contributions à la lutte. Tant les particuliers que les organisations nous laissaient disposer de cet argent et ne mettaient aucune restriction quant à son utilisation. Si nous décidions d'acheter des armes pour la branche militaire, ce que nous faisions d'ailleurs, personne ne nous en empêchait. Il était entendu que l'ANC faisait ce qu'il voulait avec cet argent. Les contributions des pays d'Europe du Nord venaient de toutes parts : partis politiques, syndicats, organisations religieuses. Elles n'étaient assorties d'aucune condition. Je le sais bien puisque nous avons utilisé cet argent pour acheter des équipements militaires en Europe du Nord ". Dans un tel contexte, la NPA n'est évidemment pas autorisée à travailler à l'intérieur de l'Afrique du Sud et se contente dans un premier temps des financer ses partenaires dans les pays voisins. En janvier et septembre 1978 à Oslo, elle est même approchée par un espion sud-africain du BOSS ( Bureau of State Security ), Craig Williamson, qui se fait passer pour un membre en exil de l'ANC et qui sollicite des subventions pour divers projets afin de s'introduire dans le mouvement anti-apartheid. Ses demandes sont rejetées car la NPA ne traite qu'avec les mouvements de libération directement. Jusqu'en 1982, l'organisation concentre ses efforts sur des programmes de santé et d'initiation aux premiers secours pour des réfugiés de l'ANC en Tanzanie, Angola, Zambie et Mozambique. A Oslo, ce dispositif comprend également des formations en communication radio et en gestion des opérations d'urgence avec l'aide de l'armée norvégienne. Après 1988, la NPA devient le principal véhicule de l'aide officielle de la Norvège à l'ANC. Elle continue par ailleurs de s'impliquer dans la campagne de LO contre l'apartheid, lancée en 1976 avec pour double objectif de sensibiliser l'opinion publique norvégienne et de lever des fonds pour les mouvements de libération et les syndicats en Afrique du Sud. Membre de l'ICFTU ( International Confederation of Free Trade Unions ), LO ne soutient cependant pas l'idée d'un boycott contre les entreprises qui ont des intérêts en Afrique du Sud... et en Norvège, notamment la Shell. De plus, la principale centrale sud-africaine, la COSATU ( Congress of South African Trade Unions ), n'accepte que les contributions des syndicats nationaux et refuse de recevoir des fonds par le biais de l'ICFTU. En effet, la COSATU est liée au parti communiste sud-africain et à la WFTU ( World Federation of Trade Unions ), qui est dominée par Moscou et s'oppose aux Américains de l'ICFTU (en 1997, la COSATU ralliera finalement l'ICFTU). La libération de Nelson Mandela en 1990 marque alors un tournant qui signale le début de la fin de l'apartheid. Avec le Conseil norvégien pour l'Afrique australe ( Fellesrådet for det sørlige Africa ) et la NCA ( Norwegian Church Aid ), la NPA démarre en 1993 une campagne de soutien à la transition démocratique et lève des fonds pour préparer l'ANC aux élections de 1994.

-A partir de 1979, Zimbabwe : la NPA appuie les syndicats et le mouvement anti-colonial, qui demandent et obtiennent l'Indépendance en 1980. Depuis Harare, l'organisation finance ensuite les exilés de l'ANC (African National Congress) qui combattent la ségrégation raciale en Afrique du Sud. A mesure que se durcit le régime du président Robert Mugabe, au pouvoir au Zimbabwe depuis 1980, la NPA se préoccupe ensuite de soutenir la société civile. A partir de 1997, par exemple, elle prend le relais de la Fondation Ford pour financer ZimRights ( Zimbabwe Human Rights Association) , une association de défense des droits de l'homme qui, fondée en 1992, compte 3 000 adhérents en 1995, 6 000 en 1996, 10 000 en 1997 et jusqu'à 14 000 en 1998. Mais cette ONG est minée par des rivalités internes et divers scandales. Son premier secrétaire général, Nick Ndebele, est un ancien directeur de la Commission Justice et Paix au Zimbabwe, dont il avait dû démissionner en 1991, accusé d'avoir détourné des biens sociaux. En 1999, il parvient à se faire élire président de ZimRights, où il succède à Reginald Matchaba, et prend des positions favorables au gouvernement. Il entre bientôt en conflit ouvert avec le directeur de l'organisation, David Chimhini, qui avait manigancé son renvoi en 1996, à la suite de détournements de fonds. Les deux hommes, qui s'accusent mutuellement de divers abus sexuels et financiers, doivent finalement démissionner. Au bord de la banqueroute, ZimRights doit alors fermer ses portes pendant un temps et vendre ses bureaux en 2001.