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African Muslim Agency
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Historique

African Muslim Agency - Historique




1981-1989


-1981, Koweït : l’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA) est créée sous le nom de Comité des Musulmans du Malawi par le Dr. Abduraman Zumeik (parfois orthographié Abdul Rahman al-Sumait ou Abdurrahman Hammud Sumayt). Médecin formé à Bagdad, Liverpool et l’université McGill au Canada, celui-ci a été très marqué par un voyage qu’il a fait au Malawi pour y superviser la construction d’une mosquée financée par une des femmes de l’émir du Koweït, Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Après s’être un moment installé dans le village de Manakara à Madagascar, il séjournera plus longuement au Kenya, au Mozambique et en Tanzanie afin de se frotter aux réalités de la pauvreté dans les pays en développement.
 
-A partir de 1982, Malawi : inquiet de l’analphabétisme, de l’archaïsme et de la marginalisation des musulmans de ce petit pays d’Afrique australe, le Dr. Abduraman Zumeik lance des programmes éducatifs qui visent à ré-islamiser la population. En 1986, relate Samadia Sadouni, l’organisation soutient que les musulmans constituent désormais plus de 60% des habitants grâce à ses efforts prosélytes. En réalité, les spécialistes de la région, tel Michael Mumisa, estiment que ce pourcentage n’excède pas les 20%.
 
-1983, Koweït : l’Agence des Musulmans du Malawi prend officiellement le nom d’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA) et décide de s’étendre sur le continent.
 
-1985, Tchad : l’AMA s’implante à Ndjamena pour construire des mosquées, des écoles et des orphelinats. On assiste à une sorte de division du travail. Tandis que les fondations saoudiennes al-Muntada al-Islami et al-Haramayn investissent les régions centrales de Sarh et de Guera, l’Agence travaille au sud à Moundou et un peu au nord dans la région d’Abéché, où elle construit une mosquée à Kaba. Outre les caravanes médicales qu’elle soutient à travers le pays, sa plus grande réalisation est d’ouvrir un complexe socio-éducatif, le Centre koweitien, à Goudji dans la banlieue de Ndjamena. Avec un budget de 101,5 millions de francs CFA en 1999 (environ 150 000 euros) selon Gondeu Ladiba, l’AMA finance jusqu’à onze écoles qui suivent le cursus de l’Etat et qui comptent 2 764 élèves avec 128 instituteurs en 2002. S’y ajoutent sept écoles coraniques qui reçoivent 450 enfants. La branche tchadienne de l’AMA supervise également les opérations menées dans les pays voisins, à savoir le Niger, le Mali, le Cameroun et la Centrafrique.
 
-1987, Afrique du Sud : l’AMA ouvre des bureaux à Johannesburg, au Cap et à Durban, où elle soutient une organisation missionnaire, l’IDMSA (Islamic Da'wah Movement of South Africa), qui est issue d’une structure établie en 1970 sous le nom de Muslim Youth Movement of South Africa. A la différence des autres branches de l’organisation en Afrique australe, qui sont soutenues à bout de bras par le Koweït et qui emploient souvent des expatriés venus du Soudan, l’AMA sud-africaine est beaucoup plus autonome, tant sur le plan financier qu’exécutif. Officiellement enregistrée en 1991, elle collecte ses propres fonds et est en l’occurrence dirigée par des Indiens de Durban sous l’égide de Mahomed Farid Choonara. Un tel positionnement lui vaudra d’ailleurs d’être accusée de discrimination, voire de racisme par les immigrés musulmans noirs, notamment les réfugiés somaliens. Ces derniers, explique Samadia Sadouni, estiment que la zakat est une obligation religieuse et non un geste altruiste. Les Sud-Africains de l’AMA se plaignent en conséquence de leur manque de reconnaissance.
 
-1988, Ghana : l’AMA ouvre une succursale qui vise surtout à s’occuper des musulmans dans le nord du pays, autour de Kumasi.
 
-A partir de 1989, Comores : l’AMA commence à s’intéresser à cet archipel musulman de l’Océan Indien. En 1990, elle y ouvre à Vouvouni dans la banlieue sud de Moroni un complexe (dit magamma’ localement) qui prend le nom de Centre Ibn Khaldoun (Markaz Ibn Khaldun) et qui comprend une mosquée prévue pour 1 000 personnes, un dispensaire de santé, un orphelinat de 350 enfants et des classes non mixtes de niveau élémentaire et préparatoire pour 600 élèves. L’AMA y dispense un enseignement bilingue, en français et en arabe, et y suit les cursus du ministère de l’Education des Comores.