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Civil Liberties Organization
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Historique

Civil Liberties Organization - Historique




1990-1999


-1990, Nigeria : la politisation de la CLO, au détriment de la défense des droits des prisonniers, suscite des tensions en interne, en particulier entre Olisa Agbakoba et Clement Nwankwo. Ce dernier s’en va fonder une autre ONG, le Constitutional Rights Project (CRP), qu’il dirigera jusqu’en 2002, avant d’être remplacé par Yinka Lawal.
 

-1991, Nigeria : la CLO s’engage dans la Campagne pour la Démocratie (CD), une coalition de l’opposition qui vient de se former à Lagos. Elle participe à l’organisation de manifestations de rues et de grèves. Du coup, elle perd le soutien de la magistrature et des services pénitenciers, qui craignent de se compromettre auprès d’une organisation politisée et ouvertement hostile à la junte du général Ibrahim Babangida.
 

-1992-1993, Nigeria : profitant d’un bref intermède démocratique entre deux régimes militaires, la CLO s’étend progressivement de Lagos vers la province, où elle ouvre des branches régionales. En 1993, quelques-uns de ses militants fondent également leurs propres ONG à Abuja, Port Harcourt et Benin City. La première, le Community Action for Popular Participation (CAPP), est lancée par Emma Ezeazu et bientôt dirigée par un syndicaliste, Clement Shekogaza Wasah. La seconde, l’Institute of Human Rights and Humanitarian Law (IHRHL), est établie par un ancien avocat de la CLO, Anyakwe Nsirimovu. Environmental Rights Action (ERA), la troisième, est quant à elle inaugurée à Benin City début 1993 par Nnimmo Bassey et Oronto Douglas.
 

-1993, Nigeria : l’annulation des élections présidentielles et l’arrivée au pouvoir de la dictature du général Sani Abacha galvanisent la CLO. L’ONG rentre quasiment en clandestinité. En effet, ses dirigeants sont si souvent emprisonnés par les militaires qu’ils doivent régulièrement laisser l’organisation dormante le temps de leur incarcération.
 

-1994, Nigeria : Ubani Chima, un militant de la CLO qui deviendra son directeur entre 2003 et 2005, s’en va fonder un petit parti d’opposition, Democratic Alternative, qui n’est pas autorisé par la junte du général Sani Abacha.
 

-1995, Nigeria : le président de la CLO depuis 1987, Olisa Agbakoba, est remplacé par une femme, Ayo Obe, qui cédera ensuite la place à Titus Mann de 2003 à 2011. Depuis Lagos, des juristes de l’organisation commencent par ailleurs à se préoccuper de la défense des droits économiques et sociaux. L’avocat Eze Onyekpere lance ainsi une ONG spécialisée dans le droit au logement, SRI (Shelter Rights Initiative), tandis que le directeur juridique de la CLO, Felix Morka, démarre un programme, le SERAC (Social and Economic Rights Action Center), qui finira par s’autonomiser et se doter de bureaux indépendants en 1996.
 

-1996, Nigeria : de plus en plus financée par la communauté internationale, la CLO connaît une certaine embellie et gagne en notoriété en se présentant comme le fer de lance de la lutte contre Sani Abacha. En un an, son budget double et atteint 375 000$ en 1996, avant de redescendre à 350 000$ en 1999 puis de rebondir à 400 000$ au sortir de la dictature militaire en 2000, essentiellement grâce au soutien des fondations Ford et Carnegie, des Américains de la NED (National Endowment for Democracy) et des Eglises allemandes.
 

-1997, Nigeria : après avoir cédé la présidence de la CLO à Ayo Obe, Olisa Agbakoba lance une ONG, HURILAWS (Human Rights Law Service), qui est d’abord dirigée par Frances Ogwo, une femme et une ancienne collaboratrice d’Amnesty International. De son côté, Innocent Chukwuma quitte la CLO pour fonder une organisation qui se focalise sur les abus de la police et qui sera officiellement constituée début 1998, CLEEN (Centre for Law Enforcement EducatioN).
 

-1998, Nigeria : trois anciens de la CLO, Omoyele Sowore, Olanrewaju Suraj et Sulaiman Arigbabu, fondent à Lagos un comité de militants, le Committee for the Protection of People’s Dignity. Leurs destins se séparent ensuite après la mort soudaine du général Sani Abacha. Olanrewaju Suraj et Sulaiman Arigbabu s’en vont établir une ONG hybride de défense de l’environnement et des droits humains tout à la fois, Human and Environmental Development Agenda (HEDA). Plusieurs fois arrêté par la dictature, Omoyele Sowore part quant à lui en 1999 demander l’asile politique aux Etats-Unis, où il lancera en 2006 à New York un site d’information indépendant et soutenu par la Fondation Ford : Sahara Reporters.
 

-1999, Nigeria : le retour à un régime parlementaire ouvre une nouvelle ère pour la CLO.