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Aide médicale internationale
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Historique

Aide médicale internationale - Historique




Années 1980


-1980, Cambodge : AMI travaille depuis la frontière thaïlandaise dans le village de Sok San, contrôlé par les hommes du Front national de libération du peuple khmer.

-1980-1983, Laos : AMI opère sous la surveillance permanente des soldats du gouvernement.

-Depuis 1980, Afghanistan : franchissant clandestinement la frontière depuis le Pakistan, AMI mène d’abord des actions médicales uniquement du côté des moudjahidine qui résistent à l'occupation soviétique. En janvier 1983, un de ses docteurs, Philippe Augoyard, est arrêté et accusé d’espionnage par l’Armée rouge lors d’une mission dans la région du Logar. Il est libéré en juin après une parodie de procès au cours de laquelle il a été condamné à huit ans de prison. Lorsque Washington commence à s’engager massivement du côté des moudjahidine à partir de 1986, l’AMI reçoit, via l’International Rescue Committee, des financements de l’Afghanistan Relief Committee, une structure montée par d’anciens ambassadeurs des Etats-Unis en poste à Kaboul et relayée par la femme du consul à Peshawar, avec un accès privilégié aux systèmes de transmissions des diplomates américains au Pakistan. Pour l’AMI, l’Afghanistan devient un terrain d’intervention si important qu’une association ad hoc est créée (AMI-Afghanistan, intégrée au reste de l’organisation en 1995) et que la mission établie dans le pays absorbe environ un quart du budget de l’association à la fin des années 1990. Après le départ des Soviétiques en 1989, l’AMI est une des seules ONG à demeurer sans interruption jusqu’à la prise de Kaboul par les intégristes taliban fin 1996. Il faut alors composer avec un régime qui veut séparer les hommes des femmes dans les structures médicales. Faute de pouvoir choisir ses collaborateurs et d’avoir librement accès aux populations nécessiteuses, l’association refuse parfois de coopérer, par exemple à Bamyan, où les taliban, après avoir volé du matériel, veulent rouvrir un hôpital pour leurs combattants après des combats contre l’opposition chiite en 2000. Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, les représailles de Washington et la chute du régime des taliban, la situation reste tendue. Dans un communiqué commun avec ACF, MDM, ACTED, AFRANE, EMDH, HI, Solidarités et MADERA, l’AMI s’inquiète de la participation de réservistes de l’armée américaine aux équipes de reconstruction régionale ; aux yeux de la population, le mélange des genres est susceptible de faire passer les humanitaires pour des militaires. En novembre 2008, l’association décide finalement d’évacuer son personnel expatrié suite à l’assassinat d’un volontaire de l’ONG Solidarité laïque qui circulait à Kaboul dans une voiture de l’AFRANE. Travaillant désormais depuis New Delhi, l’association recentre ses efforts sur la Kunar et se retire des provinces de Laghman et de Samagan.

-1981-1991, Iran, Irak : avec le soutien de Bagdad à l’époque en guerre contre l’Iran, AMI opère de façon clandestine dans les zones tenues par le Parti Démocrate du Kurdistan Iranien (PDKI). A la faveur de l’Opération Provide Comfort et de l’intervention militaire américaine contre l’Irak en 1991, AMI obtient ensuite de la dictature Saddam Hussein l’autorisation officielle de gérer depuis la Jordanie les hôpitaux de Ranya et Azadi avec le PDKI.

-1985-1986, Ethiopie : AMI forme des médecins et des auxiliaires de santé pour les guérillas tigréenne (TPLF) et érythréenne (EPLF). L’association se retire ensuite faute de pouvoir avoir librement accès à la population dans les zones rebelles.

-A partir de 1986, Birmanie : AMI ouvre une mission dans le Kawthooli, contrôlé par la KNLA (Karen National Liberation Army). Quatre ans plus tard, l’association essaie de négocier avec la branche politique du mouvement, la KNU (Karen National Union), pour échapper au contrôle de la guérilla, qui veut faire soigner ses combattants en priorité. Lorsque l’armée birmane s’empare de la région en 1995, AMI accompagne l’exode d’une centaine de milliers de réfugiés karens vers les camps de Noe Poe, Mae Ra Ma Luang et Umpiem dans les provinces frontalières de Mae Hong Song, Umphang et Tak en Thaïlande. Pour sanctionner cet engagement, la junte militaire birmane retarde pendant dix mois l’ouverture par AMI d’une clinique dans la banlieue pauvre de Dala à Yangon (Rangoon) en mars 2002. En mai 2008, encore, trois employés locaux meurent dans un accident de la route.

-1988, France : AMI, qui a tenté de créer des organisations sœurs en Grande-Bretagne en 1986 et en Hollande en 1987, commence à recevoir des financements gouvernementaux et européens plus importants, y compris de la part des services de santé de l’armée française.

-1989, Liban : AMI exfiltre une poignée de blessés chrétiens à bord d’un navire-hôpital de la marine française, la Rance, qui mouille au large de Beyrouth.