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Norwegian Church Aid
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Norwegian Church Aid - Commentaires




5) Les relations avec les forces politiques


-Parce qu'il n'y a pas de séparation entre l'Etat et l'Eglise en Norvège, la NCA entretient généralement d'excellentes relations avec les différents gouvernements qui se succèdent à Oslo, quelle que soit la majorité au pouvoir. Dans le même ordre d'idées, l'organisation a ses entrées dans la diplomatie, notamment à travers des gens comme Trond Bakkevig, le secrétaire général du CEIR de 1984 à 1993 (à la suite de Carl Traaen en 1978 et Gunnar Stålsett en 1977) et le conseiller personnel des ministres des Affaires étrangères travaillistes Knut Frydenlund et Thorvald Stoltenberg en 1987-1988. De fait, la NCA a des connections avec presque tous les partis politiques. Les membres du CEIR, par exemple, comprenaient un député et leader socialiste (Berge Furre), un député conservateur (l'évêque Per Lønning) et le chef de file du parti centriste (Gunnar Stålsett). De façon significative, la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud a, dans une perspective oecuménique, permis à la NCA de forger de nouvelles alliances avec la Gauche et le mouvement ouvrier, c'est-à-dire des groupes qui, traditionnellement, se tenaient à distance de l'Eglise. A présent, la NCA est proche de la centrale syndicale LO ( Lands Organisasjonen ), avec qui elle a lancé en 1999 une Initiative pour le commerce équitable.

-Une rétrospective historique ne permet pas non plus d'affirmer que l'organisation aurait privilégié les victimes de droite ou de gauche. D'un côté, elle a convoyé de l'aide américaine à la guérilla érythréenne en lutte contre l'Ethiopie marxiste et elle a secouru les réfugiés afghans qui combattaient l'Armée Rouge, quitte à financer leurs commandants. Elle a par ailleurs envoyé des vivres aux réfugiés qui fuyaient des régimes communistes en Hongrie en 1956 ou en Chine en 1959. Pendant la guerre du Biafra en 1969, encore, elle a pris ses distances avec le WCC, qui réprouvait la politisation de l’aide à une enclave sécessionniste dont le projet d’indépendance était condamné par les milieux de gauche. D’un autre côté, la NCA s'est retrouvée en opposition à la politique américaine au Salvador ou au Nicaragua dans les années 1980. Elle n'a pas non plus hésité à prendre des positions qui allaient à l'encontre des intérêts de Washington. Trond Bakkevig argue ainsi que l'Eglise norvégienne avait raison de condamner le régime raciste en Afrique du Sud car le système d'apartheid reposait sur des fondements chrétiens et devait donc être contesté sur le plan théologique. Dès 1970, le CEIR a en l'occurrence participé au programme du WCC contre le racisme, qui finançait des mouvements de lutte armée également soutenus par les Soviétiques. A la conférence de Granavollen sur l'Afrique australe en février 1988, ladite structure décidait même de soutenir l'effort militaire du Mozambique socialiste contre une guérilla financée par le régime de l'apartheid.