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Frères des Hommes
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Historique

Frères des Hommes - Historique




Années 1980


-A partir de 1980, France : avec le départ du directeur, remplacé par un comité de direction, et l’arrivée d’un « idéologue » chargé de la communication, Charles Condamines, FDH se politise et dénonce l’exploitation du tiers-monde en culpabilisant les pays riches à travers une vision simpliste que critique Médecins sans frontières. En 1981, l'arrivée de la gauche au pouvoir et la nomination d'un ministre de la Coopération progressiste, Jean-Pierre Côt, facilitent alors le travail de FDH, qui peut exposer ses vues officiellement et participer régulièrement à une émission quotidienne de télévision sur les problèmes du Sud. Un membre du conseil d'administration de l'association rentre ainsi au ministère de la Coopération pour prendre en charge le SILONG (Service de Liaison et d'Information avec les ONG).

-A partir de 1981, Congo-Kinshasa : avec les Hollandais de Novib (Nederlandse Organisatie voor Internationale Bijstand) et les Allemands de la centrale protestante EZE (Evangelische Zentralstelle für Entwicklungshilfe), FDH commence à soutenir Solidarité Paysanne. Née en 1979 dans la région du Kivu, cette structure a d’abord travaillé sans financements extérieurs et s’est prononcée contre les interférences des ONG occidentales qui envoyaient des expatriés en Afrique. Face à la dictature du général Mobutu Sese Seko, qui emprisonne certains de ses membres, elle s’organise ensuite en coopérative car le régime de parti unique du MPR (Mouvement populaire de la révolution) interdit de facto la création d’associations. Dotée d’un statut légal en 1985, Solidarité Paysanne veut conscientiser les masses rurales en les aidant à exprimer et articuler leurs problèmes, par exemple pour résister à la culture obligatoire du coton, faciliter l’écoulement des récoltes et trouver de nouveaux débouchés commerciaux. Mais l’action politique prend bientôt le pas sur les projets socio-économiques. Après avoir mis en place un Conseil national de ONG, Solidarité Paysanne prétend représenter la société civile, demande l’instauration du multipartisme et réclame la tenue d’une conférence souveraine qui démarre à Kinshasa en 1991. En guise de coopérative, le mouvement sert notamment de plate-forme politique à un de ses fondateurs, Pierre Lumbi Okongo, qui rentre dans les gouvernements issus de la conférence nationale : celui d’Etienne Tshisekedi en août 1992 et avril 1993, où il est ministre des relations extérieures, puis de Kengo wa Dondo en juillet 1994, où il obtient le portefeuille des postes et télécommunications avant de poursuivre sa carrière… au Conseil national de sécurité du président Joseph Kabila après janvier 2001 ! Conjuguée à la gabegie d’une partie de ses dirigeants, la politisation de Solidarité Paysanne entrave la réalisation des projets de développement agricole, entraîne en conséquence une désaffectation des bailleurs de fonds étrangers et provoque un éclatement du mouvement, dont les animateurs devenus autonomes créent leurs propres associations. Reprise en main par Stella Yanda, Solidarité Paysanne ne continue pas moins d’exister dans le Kivu après l’écroulement de la dictature du général Mobutu Sese Seko en 1997. Pendant la guerre civile, elle négocie la libération d’otages, parvient à récupérer du matériel agricole volé par les combattants et est plusieurs victime d’attaques. Le 19 juin 2002 dans la collectivité locale de Bafuliro près d'Uvira au Sud-Kivu, par exemple, quelques-uns de ses employés sont enlevés puis libérés par des hommes armés alors qu’ils travaillaient à un chantier d'adduction d'eau potable à Rukobora dans le village de Kigoma.

-A partir de 1982, Pérou : FDH appuie la formation d’organisations syndicales avec l’Asociacíon Laboral para el Desarrollo, l’ADEC-ATC (Association de développement économique - Association Travail et Culture). La reconversion des chômeurs victimes de la privatisation de l’industrie et de la fermeture des mines de cuivre bénéficie également d’un soutien à partir de 1994.

-A partir de 1983, Colombie : dans la province de Bucaramanga, FDH encourage les communeros qui veulent récupérer des terres avec l’aide des syndicats ASOFIQUE et SINTRAFRIQUE réunissant les artisans, paysans et travailleurs de l’agave, une fibre textile. Lancés en 1981, les communeros ont adhéré en 1982 à l’Alliance ouvrière, paysanne et populaire de Colombie (AOCP), qui défend les masses en luttant contre les paramilitaires et « l’impérialisme nord-américain » dans la région de Santander, très touchée par la crise de l’agave. Le combat contre les gros propriétaires fonciers n’est pas sans risques. En octobre 2000 dans la région de Sogamoso, un partenaire de FDH depuis 1986, Manuel Torres, est assassiné par des paramilitaires qui voyaient d’un mauvais œil les activités de sa Fondation d’intégration paysanne, la FINTEC (Fundación Integración Campesina).

-A partir de 1984, Philippines : en vue de faciliter la réforme agraire du temps de la dictature du président Ferdinand Edralin Marcos, FDH appuie la NFSW (National Federation of Sugar Workers), un syndicat de la centrale communiste KMU (Kilusang Mayo Uno, ou Mouvement du Premier Mai) très implanté dans les fiefs des guérilleros de la NPA (New People’s Army). ). Dans la région de Pampanga, l’association se préoccupe également de réhabiliter la population après l’éruption du volcan Pinatubo, qui fait mille morts le 15 juin 1991.

-Décembre 1985, Ethiopie : contrairement à MSF, qui est expulsé du pays, FDH ne dénonce pas les exactions de la junte du colonel Mengistu Hailé Mariam et les transferts forcés de population vers le Sud. Au moment de la famine de 1984, FDH a constitué un collectif, « Espoir-Ethiopie », qui a affrété un bateau de vivres et de médicaments avec la CIMADE, le CCFD, le CFCF, Emmaüs International, Solidarités Internationales, Terre des Hommes et Peuples Solidaires.

-1986-1995, Espagne : FDH ouvre une section à Barcelone, qui ferme dix ans plus tard pour des raisons financières.

-A partir de 1987, Afrique du Sud : FDH milite contre l’apartheid et fournit une assistance matérielle aux enfants noirs en prison. Après l’élection de Nelson Mandela en 1994, FDH démarre un programme d’appui à la création de micro-entreprises en partenariat avec l’ONG Isibani Soluntu.

-1988, Bolivie : dans les régions d’Altamachi et de Totolima du département de Cochabamba, FDH commence un programme de réinstallation des paysans en partenariat avec le syndicat de la Corporation agraire paysanne, la CORACA (Corporación Agropecuaria Campesina). Un des objectifs est de faciliter la reconversion des zones productrices de coca.