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Handicap International - Commentaires




5) Les financements


-Depuis 2006, le bilan financier de HI-France intègre les ressources d'Atlas Logistique et de la section belge du mouvement. Conjugué à l'afflux de dons pour les victimes du tsunami asiatique de décembre 2004, ceci explique la hausse du budget de l'association. Pour autant, la proportion de fonds privés et publics n'a pas été fondamentalement bouleversée du fait que le surcroît de générosité des particuliers en 2005 a été compensé par l'importance des subventions publiques dont bénéficiaient Atlas Logistique et la section belge de HI.

-Le problème est que les fonds d’origine gouvernementale peuvent compromettre et réduire la marge de manœuvre des ONG. En Tchétchénie en 2006, HI aurait ainsi refusé des propositions de la coopération française pour des projets de développement et de reconstruction susceptibles de cautionner la politique de pacification de l’armée russe, préférant demander à l’Union européenne des subventions à court terme au titre de l’urgence humanitaire. Pour éviter de trop dépendre des bailleurs de fonds institutionnels, l’association compte beaucoup sur l’autofinancement. En 1984, HI a d’abord créé une structure chargée de gérer une “ fête sans frontières ” à Lyon. Mais l’expérience, trop lourde à gérer, a été définitivement interrompue en 1992. L’année suivante, HI s’est alors mise à vendre divers produits, un peu à l’image des boutiques d’Oxfam pour l’artisanat des pays en développement. Depuis 2004, elle a par exemple investi le créneau porteur du commerce solidaire et équitable en promouvant l’exportation de noix de cajou produites dans la région de Casamance au Sénégal. La rétrospective institutionnelle des vingt ans de l’organisation décrit ainsi HI comme “ à la fois une association, une PME [Petite et Moyenne Entreprise] familiale et une multinationale ”. A l’instar des grandes ONG américaines, HI a par ailleurs lancé des procédures de parrainages d’enfants, une des modalités les plus rentables de la collecte de fonds. Outre la générosité du public, l’association a également bénéficié du mécénat de la Fondation Vivendi, de l’Union des banques suisses, de la Fondation British Petroleum, etc.

-L'avantage est que les ressources du secteur privé permettent de financer en partie sur fonds propres des missions délaissées par les bailleurs institutionnels, par exemple depuis 1992 au Somaliland, un pays peu aidé sous prétexte que son indépendance n'a pas été reconnue par la communauté internationale. La difficulté est que la collecte de dons a un coût et n'offre pas toujours une grande flexibilité. A l'occasion du tsunami asiatique de décembre 2004, HI-France a dû demander à ses donateurs la permission d'utiliser leur argent à d'autres causes. La marge de manoeuvre de HI-Belgique a été encore plus réduite car une majeure partie des dons reçus ont été récoltés par le biais d'un collectif d'ONG, le Consortium 12-12, qui n'autorisait pas la réallocation des fonds en dehors des pays touchés par le raz-de-marée.

-Ces efforts n'ont de toutes façons pas empêché la section française de connaître son premier déficit en 2001, suivi d’un second en 2002. Pour rétablir son équilibre financier, HI a dû en 2002 et 2003 geler les embauches et les augmentations salariales, arrêter le plan de formation des permanents du siège, licencier neuf personnes, réduire les projets de terrain, notamment en France et dans les Balkans, et fermer les missions du Chili, du Gabon, de la Guinée-Conakry, de la Mauritanie, du Tchad, de la Turquie et de Timor-Est.

-HI n’a rien à voir avec l’ONG frauduleuse qui, en usurpant son nom, a collecté une centaine de millier d’euros avant d’être démasquée par la police française en 2003.