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Handicap International - Commentaires




6) Les relations avec les forces politiques


-Parmi les soutiens financiers de HI en 2001, on trouve le parti des Verts allemands, les syndicalistes de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), le Mouvement espagnol pour la paix, l’Open Society Institute de George Soros et la NPA (Norwegian People’s Aid). En 2002, on remarque également la mention d'un partenariat avec les gouvernements de Djibouti, du Gabon, de Guinée Bissau et du Laos, qui ne sont pas réputés être démocratiques. Le caractère politique de ces entités ne semble pas avoir eu d’incidence sur les modalités d’action de HI. En revanche, les débuts de l’association dans les camps de réfugiés cambodgiens se sont clairement inscrits dans le contexte de la guerre froide, quand les bailleurs de fonds occidentaux essayaient d’endiguer la menace vietnamienne. Journaliste dans un quotidien marqué à droite, Jean-Baptiste Richardier allait ainsi s’inspirer de la figure de Thomas Dooley, un ancien médecin militaire américain et anticommuniste qui avait travaillé au Vietnam dans les années 1960 et fondé sa propre ONG, MEDICO (Medical International Cooperation).

-Depuis le succès de la campagne internationale contre les mines antipersonnel, HI poursuit par ailleurs des actions de sensibilisation et de lobbying auprès des gouvernements, notamment à propos d'une convention sur les droits des personnes handicapées, à partir de 2002, et l'interdiction des bombes à sous-munitions, à partir de 2003. En Belgique, le mouvement obtient en mai 2006 le vote d’une loi interdisant les bombes à sous-munitions. A l’ONU, il participe à l’élaboration d’une Convention internationale sur les droits des personnes handicapées qui est adoptée en décembre 2006. En France, il contribue à la loi de février 2005 sur l’égalité des droits et des chances pour les personnes handicapées.

-La campagne internationale contre les mines antipersonnel est souvent présentée comme une réussite personnelle pour HI, car elle démontre la capacité des ONG à influencer les Etats. L’impact de la Convention d’Ottawa est cependant plus nuancé. Si l’on en croit Henry Zipper de Fabiani, « le bilan global n’est pas aussi brillant qu’on aimerait le croire ». Dix ans après la signature de la Convention, il restait ainsi 176 millions de mines dans 46 pays, dont 10 signataires, et seulement 42 millions avaient entre-temps été détruites. De plus, les Etats qui avaient refusé d’adhérer au processus d’Ottawa comptaient précisément les armées les plus importantes du monde : Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Pakistan…