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Norwegian Church Aid
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Historique

Norwegian Church Aid - Historique




Années 1990


-1990-1991, Kenya : la NCA se retrouve à jouer un rôle d'intermédiaire entre Oslo et Nairobi après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en octobre 1990, suite au jugement d'un opposant, Koigi wa Wamwere, qui bénéficiait de l'asile politique en Norvège et qui avait été enlevé par les services de sécurité kenyans à la frontière ougandaise en 1987. Au Kenya, la NCA s'occupe notamment de l'éducation et de la santé des enfants de la rue avec Undungu, une ONG locale dont le nom signifie " solidarité " en swahili. Fondée en 1973 par un prêtre catholique hollandais, le père Arnold Grol, cette dernière avait démarré ses activités dans les bidonvilles de Mathare Valley, Kibera et Majengo-Pumwani à Nairobi. Formellement enregistrée en 1978, elle a ensuite étendu ses opérations dans d'autres quartiers et, grâce aux subventions des donateurs étrangers, elle a vu ses ressources financières passer de $67 000 en 1981 à $1,4 million en 1991, tandis que la part de fonds propres, collectés au Kenya par la vente de services, tombait de 59% du budget de l'ONG en 1986 à 36% en 1991. De pair avec une certaine bureaucratisation (30% du budget étant consacrés à des frais administratifs), Undungu s'est progressivement institutionnalisé. Son conseil d'administration comprenait ainsi des personnalités comme le révérend Samuel Kobia, secrétaire général du National Council of Churches of Kenya, Effie Owuor, un juge de la Cour Suprême, et Amos Wako, l'attorney général. Une telle position a permis d'intercéder auprès des autorités en faveur des squatters. Undungu a par exemple négocié et participé à la reconstruction en dur de Kitui, un bidonville de Majengo-Pumwani ravagé par un incendie en 1983, puis, en 1985, de Kanuku et Kinyago, des " villages " adjacents. A la différence de l'activisme du Green Belt Movement de Wangari Maathai, en revanche, Undungu a souhaité conserver sa réputation apolitique et n'a donc pas pris position sur les expulsions menées par le gouvernement, quitte à ne pas revendiquer la légalisation des occupants des quartiers informels, qui n'avaient aucune sécurité foncière lorsqu'ils réhabilitaient leur habitat.

-A partir de 1993, Laos : la NCA, qui mène des programmes similaires dans le nord de la Thaïlande, essaie de développer des cultures alternatives à l’opium dans le district de Muang Long de la province de Luang Namtha. Mais l’argent destiné à sensibiliser la population aux méfaits de la drogue est détourné par les autorités locales pour financer la destruction des champs de pavot. Selon Ian Baird et Bruce Shoemaker, l’éradication trop brutale de la culture de l’opium déstabilise des économies traditionnelles et laisse les minorités montagnardes sans ressources pour subvenir à leurs besoins les plus basiques. Or la NCA ne peut pas prouver sur le terrain qu’elle a efficacement réussi à remplacer la récolte de pavot par d’autres  cultures. Son programme continue en réalité à cause des financements de l’ONU et des pressions des Etats-Unis sur le Laos, troisième producteur mondial d’opium mais faible exportateur comparé à la Birmanie ou l’Afghanistan. Les problèmes rencontrés sur le terrain tiennent aussi au personnel de NCA, qui est recruté dans l’administration locale et qui, en 2006, est accusé par l’Akha Heritage Foundation d’abus sexuels sur des filles mineures.

-A partir de 1994, Afghanistan : la NCA, qui aide les réfugiés afghans au Pakistan depuis 1979, s'implante à Kaboul et devient une des dix plus grosses ONG internationales dans le pays à partir de 1997. Avec un budget de dix millions de dollars entre 1997 et 2000, dont un cinquième pour les secours d'urgence et le reste pour les activités de reconstruction et de développement, l'organisation veut promouvoir les capacités de la société civile ; plus des deux tiers des fonds de sa mission sur place sont canalisés par des ONG locales comme l'ADA ( Afghan Development Association ) ou la RRAA ( Rural Rehabilitation Association for Afghanistan ), ceci sans parler des programmes de lutte contre la tuberculose. Après l'intervention militaire des Américains et la chute du régime fondamentaliste des Talibans, la NCA redémarre ensuite ses opérations et initie un programme de réhabilitation hydraulique en 2002. Malgré son affichage chrétien, l’organisation entretient désormais des relations plus sereines avec le nouveau gouvernement du président Hamid Karzai. Devenu ministre de la Reconstruction et du développement rural en 2002, puis de l’Education en 2007, Mohammed Hanif Atmar est ainsi un ancien directeur des programmes de la NCA pour les réfugiés afghans à Peshawar au Pakistan, et il fait partie des candidats pressentis pour les élections présidentielles de 2009.

-Août 1995, Norvège : la NCA participe au lancement d'ACT ( Action by Churches Together ), une plate-forme de collecte de fonds qui, basée en Suisse, regroupe tous les membres du Conseil oecuménique des Eglises, le World Council of Churches , et de la LWF, la Lutheran World Federation .

-A partir de 1997, Irak : hostile à l'embargo de la communauté internationale, qui entraîne une dégradation des conditions de vie pour la population locale, la NCA démarre un programme de réhabilitation hydraulique et, avec l'accord des autorités, ouvre un bureau à Bagdad en 2002. L'organisation poursuit ses activités après l'intervention militaire américaine contre la dictature Saddam Hussein en avril 2003. Mais la sécurité ne s'améliore pas pour autant. En mai 2004, la NCA renvoie alors vers la Jordanie et le Koweït le personnel expatrié à Bagdad et Bassorah.

-A partir de 1998, Inde : la NCA ouvre en février 1998 un bureau de coordination à Bangalore pour aider l'administration tibétaine en exil et la Fondation caritative du Dalaï-Lama (HHDLCT) à accueillir et installer les réfugiés qui ont fui la China communiste. Créée en 1964, la HHDLCT est, depuis 1975, gérée directement par le gouvernement du Dalaï-Lama en Inde. En juillet 2000, la NCA étend ses opérations au Népal.

-A partir de 1999, Russie : alors que reprend le conflit pour l'indépendance de la Tchétchénie, la NCA soutient les efforts du Centre pour la paix et le développement communautaire, un organisme fondé en 1995 pour venir en aide aux populations déplacées dans la région, notamment en Ingouchie. Tandis qu'un employé de cette ONG est kidnappé et retenu en otage de novembre 2002 à janvier 2003, les opérations de secours se heurtent à l'hostilité des militaires de Moscou et la coopération s'avère difficile avec l'Eglise orthodoxe russe, qui a pris le parti des autorités.