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Anti-Slavery International
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Historique

Anti-Slavery International - Historique




Années 1970


-1970, Grande-Bretagne : l’arrière arrière petit-fils de William Wilberforce, un lord, prend la présidence de l’Anti-Slavery Society, qu’il avait rejointe en 1934. Dans la foulée d’Amnesty International, qui date de 1961, la stratégie d’action de l’organisation connaît à cette époque une inflexion majeure. Dans un rapport de 1968 adressé aux Nations Unies et cité par John Carey, ASI regrette en effet que, depuis 1946, sa politique de discrétion n’a pas été couronnée de succès. Elle constate qu’il lui faut désormais médiatiser ses enquêtes à grands renforts de publicité. Contrecoup de cette nouvelle politique et de son ton plus offensif, ASI est accusée de diffamation aux Nations Unies et manque de peu perdre son statut à l’ECOSOC en 1978.

-1973, Paraguay : alertée par l’anthropologue Mark Munzel, la Société commence à se soucier du sort des Aché, des nomades indiens exploités et menacés d’extinction dans le sud-est du pays. En septembre 1973 à la tribune des Nations Unies, ASI décide alors d’accuser nommément le Paraguay de violations massives des droits de l’homme, une procédure peu usitée en dehors du cas du régime d’apartheid en Afrique du Sud.

-1975, Suisse : aux Nations unies, le comité de suivi sur les pratiques d’esclavage, que réclame l’Anti-Slavery Society depuis 1966, voit enfin le jour à Genève. Parmi ses membres se trouve le Britannique Ben Whitaker, qui vient d’ASI et a été directeur du Minority Rights Group. D’après des sources onusiennes citées par William Korey, presque toutes les informations du comité de suivi proviennent initialement de la Société.

-1979, Grande-Bretagne : la proclamation de l’Année internationale de l’enfance permet à la Société de mettre en valeur sa campagne contre le travail des mineurs. Après avoir lancé en 1975 puis 1977 des enquêtes sur l’exploitation des enfants dans l’industrie textile et la fabrication artisanale de tapis au Maroc et en Asie du Sud, ASI a obtenu en 1978 un financement de la Fondation Ford pour publier des rapports plus exhaustifs qui couvrent la Colombie, l’Inde, le Portugal, Hong Kong, l’Italie, la Malaisie, l’Afrique du Sud, l’Espagne et la Thaïlande. Le couronnement de ces efforts va être l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Convention sur les droits de l’enfant, le 20 novembre 1989.