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Anti-Slavery International
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Historique

Anti-Slavery International - Historique




Années 1990


-A partir de novembre 1990, Grande-Bretagne : la Société prend le nom abrégé d’ASI (Anti-Slavery International) afin de renforcer la visibilité d’une organisation qui connaît un certain déclin, avec 3 employés et 1 143 adhérents en 1988. Une femme venue d’Oxfam, Lesley Roberts, prend la direction de la Société et la modernise. Jusqu’alors, il n’y avait pas de plan financier, de budget ou de fonds de retraite pour les employés, et les minutes des réunions du comité général n’étaient pas divulguées au personnel. Avant d’être remplacée par un ancien d’Amnesty International, Mike Dottridge, en 1996, Lesley Roberts entreprend de refondre l’organisation, qui comprend jusqu’à dix employés et compte désormais 1 600 adhérents.

-A partir de 1992, Pakistan : une loi interdit le servage mais est peu suivie d’effets, notamment dans le Sindh. ASI appuie alors les efforts de son partenaire local, la HRCP (Human Rights Commission of Pakistan), en vue de faire appliquer la législation existante. Prêchant le dialogue avec les autorités, celui-ci dénonce en 1995 les propos belliqueux d’Ehsan Ullah Khan, le leader du BLLF (Bonded Labour Liberation Front), dont les exagérations discréditent la campagne des ONG modérées contre le servage.

-1993-1998, Grande-Bretagne : suite à la publication de son rapport sur les nouvelles formes d’esclavage en Angleterre, ASI soutient la campagne dite Kalayaan en vue d’interdire aux employeurs de confisquer les papiers d’identité des domestiques immigrés à leur service. Par peur d’être déportés, ces derniers évitent en effet d’aller à la police se plaindre des mauvais traitements dont ils sont victimes. Pour éviter cela, les services d’immigration britanniques leur accordent à partir de juillet 1998 des visas de travail qui ne dépendent plus de l’accord de l’employeur.

-1994-1997, Grande-Bretagne : ASI abrite le secrétariat de la Campagne contre le tourisme sexuel en Asie, qui est lancée cette année-là en vue d’obtenir la promulgation, en mars 1997, d’une loi punissant les ressortissants britanniques coupables de pédophilie à l’étranger.

-1995, Grande-Bretagne : ASI devient l’équivalent britannique d’une SARL (Société à responsabilité limitée). Pendant longtemps, l’organisation avait été une exception car elle bénéficiait, grâce à son ancienneté, des avantages fiscaux du statut caritatif habituellement refusé par les autorités aux associations de défense des droits de l’homme, considérées comme trop politiques. Obtenu à une époque où la législation était moins stricte, ledit statut a été remis en cause quand Anti-Slavery a changé de nom en 1990.

-A partir de 1996, Suisse : à Genève, ASI s’implique dans les travaux préparatoires des Nations Unies qui conduisent à la rédaction d’un protocole contre la traite des êtres humains, adopté à Palerme en Italie en 2000 et entré en vigueur en 2003.

-1997, Brésil : suite à une action de préemption des autorités fédérales en vue de racheter une plantation dont le propriétaire maltraitait les ouvriers à Flor de Mata dans l’Etat de Pará, ASI se prononce en faveur de la confiscation pure et simple des terres où se pratiquent des formes modernes d’esclavage. Bien que le gouvernement ne soit pas favorable à de telles procédures, un projet de loi prévoit, en décembre 1997, de modifier le code pénal et d’interdire aux employeurs de retenir leur personnel par la force ou en confisquant leurs papiers d’identité.

-1998, Grande-Bretagne : soucieuse de veiller à l’élimination du travail des enfants dans les firmes du tiers-monde qui sous-traitent pour les grandes multinationales occidentales, ASI rejoint l’Initiative pour le commerce équitable, qui réunit des ONG, des syndicats et des entreprises socialement responsables. Les efforts en ce sens se poursuivent également à Genève, où, en 1999, une Convention de l’Organisation internationale du travail interdit les pires formes de travail des enfants.

-1999, Philippines : avec une fondation locale établie en 1991, le Visayan Forum, ASI fait campagne pour l’adoption par le Parlement d’une charte dite Batas Kasambahay afin de réglementer le travail des domestiques en interdisant l’exploitation des enfants.