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Norwegian Refugee Council
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Historique

Norwegian Refugee Council - Historique




Années 1970


-1970, Angola : à travers le Comité spécial pour les réfugiés d'Afrique australe en 1970, le NRC sponsorise un séminaire organisé pour l'UNITA (União Nacional para a Independência Total de Angola), une des factions armées qui combat le colonisateur portugais, puis la junte marxiste au pouvoir après l'indépendance en 1975. La décision du NRC s'explique par l'étroitesse des liens institutionnels entre le Comité spécial pour les réfugiés d'Afrique australe et le Fonds international pour les échanges universitaires (International University Exchange Fund). Plusieurs leaders de l'UNITA, à commencer par Jonas Savimbi, ont d'abord appartenu au FNLA ( Frente Nacional para a Libertação de Angola ), qui était affilié à la Conférence internationale des étudiants, un organisme à l'origine du Fonds international pour les échanges universitaires avant de devoir fermer ses portes lorsque furent révélées ses connections avec les services secrets américains de la CIA (Central Intelligence Agency) en 1967. Des leaders de l'UNITA étaient donc régulièrement en contact avec Øystein Opdahl, le directeur norvégien du Fonds international pour les échanges universitaires de 1961 à 1966 puis le secrétaire général du Comité spécial pour les réfugiés d'Afrique australe de 1967 à 1972.

-1972, Ouganda : le NRC accueille en Norvège une partie des Indiens expulsés par le régime d'Idi Amin Dada. Ceux-ci comptent parmi les premiers réfugiés non européens que l'organisation prend en charge.

-A partir de 1973, Chili : après le coup d'Etat du général Augusto Pinochet, qui renverse le gouvernement socialiste de Salvador Allende, le NRC bénéficie de l'appui de l'ambassadeur de Norvège à Santiago, Frode Nilsen, pour exfiltrer des réfugiés chiliens vers l'Europe. Très politisés, ceux-ci critiquent cependant la façon dont ils sont accueillis en Norvège et le débat qui s'ensuit incite le ministère des affaires sociales à demander à l'Etat de prendre le relais.

-1974, Norvège : sous le patronage du roi Olav V et de la princesse Sonja, le NRC bénéficie des revenus du premier téléthon organisé dans le pays, ce qui lui permet d'étendre ses activités dans le tiers-monde.

-1975-1993, Vietnam : jusqu'en 1981, le NRC facilite la réception et l'accueil des boat people, qui fuient le régime communiste de Hanoi et dont certains se voient accorder un statut de réfugié quand ils sont recueillis à bord de bateaux norvégiens. Par la suite, le NRC ouvre un bureau à Hanoi en 1991 et s'implique dans un programme de rapatriement de réfugiés jusqu'en 1993, date à laquelle il passe le relais à la NCA pour mener à bien des projets de développement.

-1976, Namibie : à travers le Comité spécial pour les réfugiés d'Afrique australe, le NRC verse une subvention à la SWAPO (South West Africa People's Organisation), qui lutte pour l'indépendance et contre la domination blanche des Sud-africaines en Namibie. Un tel programme a clairement des implications politiques et militaires. Cité par Tor Sellström, le trésorier national de la SWAPO, Hifikepunye Pohamba, explique que les Norvégiens avaient déclaré « nous assister sur une base purement humanitaire et ne rien vouloir faire qui puisse promouvoir la lutte armée... Mais quand ils nous donnaient de la nourriture pour les camps de réfugiés, ils nourrissaient les cadres de la PLAN (People's Liberation Army of Namibia). On peut ainsi dire que les Scandinaves ont aidé la PLAN ». Si la Norvège a certes refusé de fournir des armes, elle a nourri, éduqué, vêtu et logé les combattants. Dans ce même livre de Tor Sellström, un leader de la SWAPO, Peter Katjavivi, confirme que « les camps de réfugiés... ont permis de regrouper nos forces en exil et de les former au combat. Ce sont devenus des camps d'entraînement ».

-1978-1981, Norvège : en 1978, le NRC élargit son conseil d'administration de six à huit membres, à raison d'un représentant pour le ministère des Affaires sociales, de deux pour les petites ONG et de cinq pour les plus grosses (NCA, NPA, Save the Children, la Croix-Rouge et l'Association des femmes norvégiennes pour la santé). Les membres sont élus pour trois ans et des représentants des ministères de la Justice et du Travail (puis des Affaires étrangères à partir de 1982) sont invités en tant qu'observateurs. En 1978, le NRC se dote également d'un conseil des affaires sociales qui est censé répondre à l'afflux grandissant de demandeurs d'asile, à raison de 1 000 en 1979 contre 100 en 1970. La réorganisation de la structure ne met cependant pas un terme aux tensions internes entre les responsables des affaires sociales et leurs homologues chargés de l'international. Les premiers se plaignent d'être sous représentés, avec un seul délégué du ministère des affaires sociales au conseil d'administration du NRC, et reprochent aux seconds d'accaparer les postes de direction. Ancienne ministre des affaires sociales, Ruth Ryste, qui succède à Wilhelm Sundt Bøe, ne reste ainsi qu'un an au poste de secrétaire général, avant de céder la place en janvier 1981 à Eva Dunlop, qui est plus proche du ministère des affaires étrangères. La rupture entre les deux tendances sera consommée avec la réforme des statuts du NRC en 1982.

-A partir de 1979, Thaïlande : le NRC commence à aider les réfugiés cambodgiens qui ont fui le régime génocidaire des Khmers rouges de Pol Pot à partir de 1975 puis l'invasion de l'armée vietnamienne en 1979. Dans les camps, l'organisation finance la construction de puits, de dispensaires ou d'écoles et distribue de la farine de poisson jusqu'à ce que le Programme alimentaire mondial reprenne cette activité en 1981. Le NRC s'implique également dans un projet de rapatriement de réfugiés laotiens.