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Norwegian Refugee Council
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Historique

Norwegian Refugee Council - Historique




Années 2000


-Depuis 2000, Indonésie : le NRC intervient pour assister les populations déplacées par divers conflits à Aceh, dans les Moluques et sur les îles de Kalimantan (Bornéo) et Sulawesi (Célèbes). Avec, entre autres, l'IRC (International Rescue Committee) et le DRC (Danish Refugee Council), l'organisation monte en janvier 2001 un collectif, le CARDI (Consortium for Assistance to Refugees and the Displaced in Indonesia), qui prend bientôt le nom de Consortium for Assistance and Recovery towards Development in Indonesia afin de mieux coordonner les opérations d'urgence et les efforts de développement. Un tel dispositif permet notamment de continuer à travailler avec des employés locaux à Aceh malgré l'instauration d'un état d'urgence et de nouvelles flambées de violence en mai 2003. Ainsi, le NRC est déjà sur place lorsque l'île est frappée par le tsunami de décembre 2004. Cela lui permet de gagner du temps et d'éviter le long processus administratif d'enregistrement des ONG étrangères qui déferlent à cette occasion. Mais le CARDI, qui perd deux de ses employés et dont les bureaux de Banda Aceh sont partiellement détruits au cours de la catastrophe, n'est pas opérationnel car il n'a plus de directeur et est de toutes façons en pleine restructuration administrative. A la différence de l'IRC, qui est plus habitué à travailler dans l'urgence, le NRC ne peut donc pas utiliser la structure pour se déployer rapidement. Concrètement, il la contourne d'autant plus facilement que le CARDI perd toute fonction de coordination devant l'afflux d'ONG, toutes arrivées avec leurs propres programmes et financements.

-Depuis 2001, Burundi : à la suite des accords de paix signés à Arusha en Tanzanie en août 2000, le NRC entreprend de faciliter la réinstallation des réfugiés dans leur pays d'origine. Mais la poursuite des combats ne permet pas toujours les retours. A l'instar du Jesuit Refugee Service , le NRC dénonce en 2002 le rapatriement non volontaire des réfugiés burundais en Tanzanie, qui ont émis des réticences à revenir dans un pays ravagé par la guerre. Et le 10 juillet 2003, l'organisation doit suspendre ses opérations dans la province burundaise de Makamba après l'enlèvement d'un employé qui, avec deux collègues de GTZ (Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit) et de l'IRC (International Rescue Committee), est relâché peu après, le 18 juillet.

-A partir de 2003, Libéria : dans la banlieue de Monrovia dix jours après la chute du gouvernement Charles Taylor le 11 août 2003, le NRC rouvre un camp de déplacés qu’il avait dû quitter en juin à cause de l’encerclement de la capitale par les rebelles, de l’insécurité ambiante et du pillage, en mai, de ses bureaux. Suite à la signature d’un accord de paix et à l’arrivée des casques bleus des Nations Unies en septembre suivant, l’organisation décide alors de faciliter le retour des réfugiés et d’accompagner la reconstruction du pays. Par exemple, le NRC propose sa médiation pour résoudre de sanglants conflits fonciers dans les comtés de Bong, Nimba, Margibi, Montserrado et Lofa en négociant des compromis entre les autorités traditionnelles, les villageois et les réfugiés de retour. Dans le même ordre d’idées, l’organisation fournit une aide juridique aux réfugiés qui veulent récupérer leurs terres ou réclamer des compensations à un Fonds monté à cet effet par la Présidente Ellen Johnson-Sirleaf en 2009. Le NRC s’investit également dans un projet de cadastre lorsque le gouvernement établit une Commission pour résoudre les conflits fonciers, sécuriser l’accès à la terre et moderniser la législation du pays avec le soutien de la Banque Mondiale.

-2003, Irak : à la demande de l'OIM (Organisation internationale des migrations) et de la puissance occupante américaine, le NRC commence en avril à travailler dans les régions de Kirkoûk et Irbîl en pays kurde pour restituer à leurs légitimes propriétaires les terres confisquées du temps de la dictature Saddam Hussein, qui vient d'être renversée par les Etats-Unis. Après l'attentat contre le siège des Nations Unies à Bagdad le 19 août 2003, l'ONG décide ensuite, le 5 septembre, d'évacuer le pays en déplorant les difficultés d'accès aux populations, les restrictions de circulation et l'incapacité des troupes de la Coalition anti-terroriste à assurer la sécurité.

-A partir de 2004, Soudan : alors que le conflit du Darfour prend de l'ampleur, le NRC est chargé de ravitailler le camp de Kalma, qui abrite les populations déplacées près de Nyala. Par la suite, il étend également ses opérations à Gereida et Otash. Mais la montée des tensions complique le travail. De septembre 2004 à avril 2006, l'organisation est expulsée trois fois de Kalma par les autorités, qui veulent éloigner les témoins gênants, notamment les pays scandinaves après la publication des caricatures du prophète Mahomet par le quotidien danois Jyllands Posten en septembre 2005. Favorable au déploiement de casques bleus de l'ONU à la place des troupes de l'Union africaine qui ont échoué à rétablir la paix au Darfour, la position de la Norvège irrite également le gouvernement soudanais. En l'absence du coordinateur du NRC, expulsé peu auparavant, une visite du secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires humanitaires, le Norvégien Jan Egeland, se termine par des émeutes dans le camp de Kalma le 8 mai 2006. L'organisation décide finalement de se retirer du Darfour en novembre suivant et est officiellement expulsée de la région suite au mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef de l’Etat soudanais Omar el-Béchir le 5 février 2009.

-A partir de 2005, Sri Lanka : le NRC sort de son mandat habituel, qui se concentre sur la protection des personnes déplacées par des conflits armés, et décide de porter secours aux victimes du tsunami de décembre 2004. Le problème est que l'organisation n'a pas de vision claire de sa stratégie, ni de système d'informations fiable, ni d'équipes préparées pour répondre dans l'urgence à des catastrophes naturelles. Elle hésite beaucoup avant de prendre des décisions. Retardés par des obstacles administratifs et la lenteur de réaction des responsables, qui sont en vacances au moment de Noël, les premiers projets du NRC ne démarrent que cinq semaines après le tsunami. De façon structurelle, Bjørn Ivar Kruke et al. constatent « un manque de personnel expérimenté qui oblige à recourir à des solutions temporaires même après la phase initiale d'urgence », avec un fort taux de rotation des expatriés déployés sur place. Faute d'être en mesure de planifier ses activités de secours, l'organisation doit improviser au coup par coup et, par exemple, revoir à la baisse de 2 000 à 1 100 le nombre d'abris provisoires reconstruits avec des financements de la coopération britannique. En outre, l’insécurité ambiante et la reprise de la guerre contre les insurgés tamouls pénalisent le développement des activités du NRC, dont un chauffeur est tué en août 2006 parce qu’il a refusé de prendre en stop des soldats gouvernementaux.

-Janvier 2006, Congo-Kinshasa : le NRC suspend ses activités dans la région de Rutshuru quand un de ses chauffeurs est retenu en otage pendant une semaine et que ses camions sont réquisitionnées par l'armée pour transporter des armes, des soldats et leur familles.