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Comité inter-mouvements auprès des évacués
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Historique

Comité inter-mouvements auprès des évacués - Historique




Années 1980


-A partir de 1980, Nicaragua : la CIMADE affiche des sympathies pour la révolution sandiniste et entame un programme d’aide au retour des réfugiés.

-A partir de 1982, France : avec la section française d'Amnesty International, la CIMADE participe à la création d'un Comité médical pour les exilés (COMEDE) qui, lancé sous le nom de COMED (Centre d'orientation médicale), vise à faciliter l'accès des demandeurs d'asile au système de soins avant l'ouverture de droits à la sécurité sociale. Quelques années avant le lancement par Médecins du Monde d'un lieu d'accueil pour public précaire en 1986, l'initiative est innovante. Mais le projet change de sens lorsque l'administration demande à l'organisation de rédiger des certificats médicaux et d'examiner les séquelles physiques et psychologiques des violences subies par les exilés pour prouver la véracité de leurs récits. Le recueil du témoignage des patients devient ainsi un service d'expertise aux yeux de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, qui est chargé de traiter les demandes d'asile. Face à une telle récupération administrative, la professionnalisation et la salarisation de l'association provoquent en 1988 une crise interne avec les volontaires, qui ne peuvent empêcher en 1998 l'élargissement du mandat du COMEDE des soins vers l'expertise.

-1983, France : avec le CCFD, le CFCF, FDH et Terre des Hommes, la CIMADE crée en juin 1983 une Société d’Investissement et de Développement Internationale, la SIDI, qui prend des participations dans les entreprises du tiers-monde et appuie les projets de diasporas africaines afin de soutenir les milieux d’affaires locaux. Dans la perspective d’une économie solidaire, le Comité lance également en novembre un fonds commun de placements, Faim et Développement, qui est géré par le Crédit Coopératif et dont une partie des revenus sert à financer des actions humanitaires. Le budget de la CIMADE atteint alors 32,1 millions de francs en 1984.

-1984-1986, Ethiopie : avec FDH, le CCFD, le CFCF, Emmaüs International, Solidarités Internationales, Terre des Hommes et Peuples Solidaires, la CIMADE constitue un collectif, " Espoir-Ethiopie ", qui affrète un bateau de vivres et de médicaments pour venir au secours des victimes de la famine de 1984. Mais, contrairement à MSF, qui est expulsé du pays en décembre 1985, le Comité ne dénonce pas les exactions de la junte du colonel Mengistu Hailé Mariam et les transferts forcés de population vers le Sud. De retour d’Addis-Abeba, le secrétaire général de la CIMADE, Marc Brunschweiler, interviewé par le quotidien Libération en date du 2 mai 1985, nie les détournements de l’aide. Dans un entretien publié dans le Nouvel Observateur du 10 octobre 1986, le philosophe André Glucksmann accuse alors le Comité de se moquer des donateurs. "Il faut, déclare-t-il, que les gens de la CIMADE et ceux du CCFD disent où va l’argent. Il faut qu’ils expliquent qu’ils ne travaillent pas sur le terrain directement et qu’ils versent une grosse partie des fonds recueillis aux organismes gouvernementaux. Il faut qu’ils disent à leurs donateurs qu’ils ont participé à l’effort de guerre éthiopien, au mouvement de villagisation, à la destruction des mosquées, au meurtre des mollahs et au viol des femmes…"

-15 mars 1987, France : avec la LDH (Ligue des droits de l’homme), les syndicats de gauche, les partis communiste et socialiste, les Verts et la Ligue communiste révolutionnaire, la CIMADE manifeste à Paris contre le projet de réforme du code de la nationalité concocté par Charles Pasqua, le ministre de l’Intérieur du gouvernement Jacques Chirac. A la différence d’associations plus radicales comme la FASTI (Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés) et le GISTI (Groupement d’information et de soutien aux travailleurs immigrés), la CIMADE n’est cependant pas favorable à la liberté d’installation des étrangers ; comme la LDH, elle défend seulement la liberté de circulation des migrants.