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Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
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Fédération internationale des ligues des droits de l’homme - Commentaires




1) Le mandat


-La FIDH a un mandat généraliste qui couvre l’ensemble des droits civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Selon l’article premier de ses statuts, elle s’oppose notamment “ à toute forme de racisme et de discrimination fondée sur le sexe, l’orientation sexuelle, les mœurs, l’état de santé ou le handicap, les opinions politiques, philosophiques et religieuses, la nationalité et la condition sociale ”. Les associations membres de la FIDH, qui peuvent exceptionnellement être deux dans un même pays, suivent ce canevas et ne comprennent donc pas d’organisations défendant plus spécifiquement et exclusivement des droits communautaires, par exemple en faveur de telle ou telle minorité. La Fédération, elle, se compose de deux bureaux thématiques (mondialisation et justice internationale) et de cinq départements géographiques (Afrique, Moyen Orient Maghreb, Amérique latine, Asie, Europe) : seul son Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme se focalise vraiment sur des cas individuels.

-A priori, la FIDH n’a pas pour objectif de fournir des secours. Mais elle collabore fréquemment avec des ONG humanitaires dans les pays en guerre et elle fournit parfois une assistance matérielle aux associations “ droits-de-l’hommistes ” les plus démunies, notamment en Afrique. Les organisations affiliées à la Fédération peuvent, elles, entreprendre des programmes d’aide. L’assistance juridique aux particuliers constitue ainsi la majeure partie de l’activité de la moitié des sections locales de la LDH française. Pilier historique de la FIDH, cette dernière est d’ailleurs décrite comme une « organisation humanitaire » dans le panégyrique qu’en font Bernard Deljarrie et Bernard Wallon. A l’occasion, la défense des droits de l’homme peut cependant entrer en conflit avec les objectifs des secouristes déployés sur les terrains de crise. En février 2009, par exemple, la FIDH applaudit la délivrance d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir, qui est accusé de crimes contre l’humanité au Darfour. Or la démarche justicière des défenseurs des droits de l’homme entraîne des représailles contre les organisations de secours comme MSF ou Oxfam, qui sont expulsées du pays.

-La FIDH se focalise sur les Etats et non les mouvements de lutte armée, ce qui explique pourquoi elle enquête et condamne les exactions des forces de sécurité israéliennes plus facilement que les violences terroristes palestiniennes. Certes, elle a pu prendre position contre les attentats qui ont frappé New York le 11 septembre 2001 ou Londres le 7 juillet 2005. Mais ses investigations se concentrent essentiellement sur les abus des gouvernements. Comparée à l’opacité des dictatures ou des mouvements terroristes, la transparence des régimes parlementaires, il est vrai, facilite structurellement le travail de dénonciation en démocratie. Depuis quelques années, la FIDH tente néanmoins de rapporter les violations des droits de l’homme commises par les combattants du côté des rebelles en Tchétchénie, au Congo-Kinshasa et en Colombie. La nouvelle Cour pénale internationale, enfin, lui permet de dépasser les cadres étatiques pour attaquer à un niveau individuel les criminels de guerre et les responsables de violations graves du droit humanitaire.